La station de métro Ségur sur la ligne 10 se situe sur l'avenue de Suffren au croisement de la rue Pérignon. Cette ligne de métro suit le tracé de l'avenue jusqu'à la station voisine La Motte-Picquet - Grenelle qui dessert l'avenue de Suffren près du croisement avec l'avenue de La Motte-Picquet.
L'avenue est formée entre les actuels quai Branly et avenue de Lowendal lors de la formation du Champ-de-Mars vers 1770[1]. En 1838, le ministre des Finances est autorisé à céder à la ville de Paris cette avenue[2].
En 1867, le prolongement de l'avenue jusqu'à la rencontre de la rue Barthélemy et du boulevard de Grenelle (actuel boulevard Garibaldi) est déclaré d'utilité publique[3]. L'avenue vient toutefois buter sur les abattoirs de Grenelle. Après la destruction des cet établissement, elle est prolongée au-delà du no 155 entre la rue Bellart et le boulevard Garibaldi[4].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Nos 1-3 : ensemble d'immeubles de style Art déco appellé « îlot Chirac » ou, antérieurement, « îlot Branly », construit au début du XXe siècle et propriété depuis lors de la famille des descendants de Christophe-Philippe Oberkampf, couvrant une surface de plus de 10 000 m2 et comptant une soixantaine d’appartements. L’ensemble est vendu en 2024 à un investisseur français pour un montant de 170 millions d’euros[5].
Nos 92-94 : immeuble construit en 1929 par les architectes Jean Boucher et Paul Delaplanche, les sculptures sont de F.-P. Joyeux.
No 106 : autrefois, adresse d'une maison close. Fréquenté sous l'occupation par les militaires allemands, l'établissement est ravagé le par un attentat à la bombe, commis sous la direction de Pierre Georges (futur « colonel Fabien »), avec Georges Tondelier, Gaultier et un autre membre des Bataillons de la jeunesse qui n'est connu que sous le pseudonyme de « Paul[12] ». L'emplacement de ce lupanar est aujourd'hui occupé par un immeuble moderne.
No 120 : Henri Michaux y habita de 1968 jusqu'à sa mort en 1984.
No 125 : entrée du centre de conférences de la maison de l'UNESCO où se déroulent notamment les conférences générales de l’UNESCO.
No 147 : le ténor Albert Alvarez (1861-1933), commanditaire du 23 ter boulevard Berthier y est décédé.
No 158 bis : Robert Wogensky (1919-2019), peintre, y naquit.
No 164 : Charles Astruc (1916-2011), helléniste, historien et poète, habita à cette adresse[13].
À l'angle de l'avenue de Ségur se trouve la Caisse autonome nationale de sécurité des mineurs. Le bâtiment a été construit en 1922 par les architectes Davidson et René Patouillard-Demoriane. En ferronnerie, la porte principale est ornée d'un médaillon figurant un mineur, surmontée d'une sculpture d'un mineur. Initialement de trois étages, il est surélevé de trois autres en 1948[14].
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Ordonnance du 19 mars 1838 », p. 150.
↑Alphand, « Décret du 31 juillet 1867 », p. 377 [lire en ligne].
↑Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIXe), plan 58e quartier « Necker », 92e feuille, échelle 1/500, cote PP/11795/D.