Avel Sofronovitch Enoukidzé, dit « tonton » ou « oncle Abel »[1], né le en Géorgie, mort exécuté le à Moscou, est un révolutionnaire géorgien et un dirigeant de l'Union soviétique.
Ami d'enfance de Joseph Staline, ex-séminariste de Tiflis comme lui, il entre comme lui au POSDR, qu'il organise à Bakou en 1899. Membre de l’Iskra en 1901, il est plusieurs fois arrêté. Il fonde en 1903 une imprimerie bolchevique clandestine à Batoumi[1]. Incorporé dans l'armée au début de la Première Guerre mondiale, il milite dans une organisation bolchevique clandestine au sein de la garnison de Pétrograd.
Staline commence à se méfier de lui en , lui reprochant sa proximité avec les « droitistes »[1]. Le , il cosigne avec Mikhaïl Kalinine et Viatcheslav Molotov la « loi des épis ». Lors du suicide de l’épouse de Staline cette même année, il est le premier dirigeant sur place, ce dont Staline lui tint rigueur ultérieurement[2]. Ce fut lui qui écrivit son avis de décès dans la Pravda, avec une lettre de condoléances des dirigeants et de leurs épouses[3].
Auteur de Mémoires, il s'attire les foudres de Staline et doit publier un article signé dans la Pravda du , dans lequel il affirme avoir exagéré son propre rôle dans l'organisation du mouvement révolutionnaire en Transcaucasie et à tort minimisé l'importance de Staline à cette époque[4].
Enoukidzé fait partie des victimes des Grandes Purges qui ont été réhabilitées.
Son personnage a, au moins en partie, inspiré le personnage d'Arkadi Apollonovitch Simpleïarov, « président de la Commission pour l’acoustique des théâtres de Moscou », à Mikhaïl Boulgakov pour son roman Le Maître et Marguerite.
Simon Sebag Montefiore (trad. de l'anglais par Florence La Bruyère et Antonina Roubichou-Stretz), Staline : La cour du tsar rouge, vol. I. 1929-1941, Paris, Perrin, , 723 p. (ISBN978-2-262-03434-4).
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