Tout en étant né à Montpellier et faisant l'essentiel de sa carrière dans la ville, Augustin Fliche passe sa jeunesse hors de celle-ci[1].
Il est l'ainé d'une fratrie de quatre enfants. Sa mère, Madeleine Jean, est la dernière héritière d'une lignée de huit générations de notaires dans la ville. Son père, Louis Fliche (1856-1947), est avocat durant soixante années au barreau de Paris et actif auprès d'une organisation de bienfaisance religieuse, la société de Saint-Vincent-de-Paul[1]. Son petit frère Yves est ingénieur, et ses deux sœurs sont religieuses.
Il est connu pour avoir rédigé, en 1912, une biographie de Philippe Ier de France et une autre, en 1916, de Grégoire VII avec ses réformes. Il a également écrit des aperçus généraux de l'histoire du Moyen Âge, en 1930.
Maréchaliste, catholique, conservateur, il est le Doyen de l'université des Lettres de Montpellier quand il tente, en 1941, d'empêcher la nomination de l'historien Marc Bloch, exclu en tant que juif de son poste universitaire de Strasbourg en octobre 1940 par les lois juives de Pétain, réfugié à Montpellier, qui passe dans la clandestinité en 1942. Il avertit ses supérieurs qu'un cours public de Marc Bloch peut provoquer des démonstrations hostiles[4]. Bloch en parle très négativement dans sa correspondance[5]. Fliche participe par ailleurs aux discussions avec le ministre Abel Bonnard en 1943, concernant le projet de création de l'agrégation et de la licence de géographie[6].
En 1946, Fliche est démis de son titre de doyen de l'Université de Montpellier pour cause de vichysme.
Il est inhumé au cimetière Saint-Lazare de Montpellier.
Publications
Le Règne de Philippe Ier, roi de France (1060–1108). Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, Paris 1912, Archive.
Les Vies de Saint Savinien. Premier évêque de Sens : étude critique suivie d'une édition de la plus ancienne vita. Société française d'Imprimerie et de Librairie, Paris 1912, Archive (sur Savinien de Sens, premier évêque de Sens (Yonne) au IIIe siècle).
Études sur la polémique religieuse à l'époque de Grégoire VII. Société française d'Imprimerie et de Librairie, Paris 1916, Archive.
La Chrétienté médiévale 395-1254. Histoire du monde, VII/2, Paris 1929.
L'Europe occidentale de 888 à 1125. Histoire générale. Histoire du Moyen Âge, II. Paris 1930.
avec R. Foreville, Jean Rousset : La Réforme grégorienne et la reconquête chrétienne (1057-1123). Histoire de l'église depuis les origines jusqu'à nos jours, Teilband 8. Bloud & Gay, Paris 1946.
avec Christine Thouzellier, Yvonne Azais : Du premier concile du Latran à l'avènement d'Innocent III (1123–1198). Histoire de l'église depuis les origines jusqu'à nos jours, Fascicule 9. Bloud & Gay, Paris 1948.
avec Christine Thouzellier, Yvonne Azais : La Chrétienté romaine (1198–1274). Histoire de l'église depuis les origines jusqu'à nos jours, Fascicule 10. Bloud & Gay, Paris 1950.
Hommage
Le conseil municipal de la ville de Montpellier a nommé une voie urbaine au nom du doyen de faculté de Lettres :
↑ a et bFrançois Louis Ganshof, « Augustin Fliche (1884-1951) », Revue belge de philologie et d'histoire, Bruxelles, Lib. Falk Fils, Georges Van Campenhout Succ., vol. 30, fasc. 1-2, , p. 649-651 (présentation en ligne, lire en ligne, consulté le ) (consulté le 6 décembre 2018)
↑Marc Bloch : une vie au service de l'histoire, par Carole Fink, Presses Universitaires de Lyon, 1997, p. 239.
↑Nicolas Ginsburger, « Historiens et géographes au scalpel de Vichy », Revue d’histoire des sciences humaines, no 31, , p. 163–185 (ISSN1622-468X, DOI10.4000/rhsh.446, lire en ligne, consulté le )
↑No Author, « Discussions d’experts sur la licence et l’agrégation de géographie (janvier-février 1943) », Revue d’histoire des sciences humaines, no 31, , p. 141–162 (ISSN1622-468X, DOI10.4000/rhsh.445, lire en ligne, consulté le )