Fils d'un horloger genevois nommé David Rival, dont Jean-Jacques Rousseau admirait l'esprit et le goût, Aufresne commence sa carrière théâtrale en Normandie, probablement en 1757 à la foire de Guibray, à Falaise (Calvados). On l'applaudit au théâtre de La Haye en 1764.
Après un grand succès à la Comédie-Française, où il débute le dans le rôle d'Auguste, dans Cinna de Corneille, il est reçu sociétaire. Mais son jeu naturel n’est pas du goût de ses camarades et il préfère quitter la troupe[2] pour se rendre à Vienne[1].
De retour dans sa patrie, il joue à Ferney une pièce de Voltaire en présence de l'auteur, en 1776[1]. Le philosophe lui dit après la représentation : « Vous me prêtez, par votre jeu, plus d'esprit que je n'en ai ». Aufresne joue ensuite à Namur en 1777. C'est finalement en Russie, où il se rend en 1785 chez Catherine II, qu'il va poursuivre et terminer sa carrière. Il est nommé régisseur du Théâtre de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg[1].
Aufresne aura tenté, tout au long de sa vie, de substituer une diction simple et naturelle à la déclamation traditionnelle[1].
Famille
Sa fille, l'actrice Ekaterina Ofrena (Екатерине Офрена)[3], dite Mademoiselle Aufrène[4], écrit une pièce intitulée L'Officier suffisant ou Le Fat puni, proverbe, en un acte, en prose[5]. Selon son arrière petit-fils l'écrivain Mikhaïl Kouzmine, elle se marie avec Леон Монготье (Léon Mongotier[6] ou Mongaultier[7]), qui devient acteur pour se conformer à la volonté d'Aufresne de ne marier sa fille qu'à un acteur[8],[9].
Sa petite-fille Ekaterina Lvovna, également actrice[9], se marie avec un inspecteur des classes de l'école de théâtre de Saint-Pétersbourg, Dmitry Yakovlevitch Fiodorov[6]. Elle est la grand-mère maternelle de l'écrivain Mikhaïl Kouzmine et de sa sœur Varvara Alekseïevna Auslaender, elle-même mère du poète Sergej Abramovič Auslender(ru)[10].
↑М. А. Кузмин. Дневник 1934 года / Подг. т-та и прим. Г. А. Морева. — СПб.: Изд-во И. Лимбаха, 1998. — С. 249.
↑Julie Vatain-Corfdir (dir.), La Scène en version originale, Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, (lire en ligne), p. 81-100, « Théâtre de l'Hermitage : des proverbes dramatiques en français pour la cour de Catherine II de Russie » (Valentina Ponzetto)
↑Théâtre de l'Hermitage de Catherine II, impératrice de Russie, F. Buisson, (lire en ligne), p. 275-314
↑ a et b(en) Farida Tcherkassova, Erotic Ascent in the Poetry of Mikhail Kuzmin: ‘Nets’ (Seti) as a Unity in Multiplicity (thèse de doctorat en littératures et langues slaves), New Haven, Université Yale, (lire en ligne), p. 67
↑(en) John E. Malmstad et Nikolaĭ Alekseevich Bogomolov, Mikhail Kuzmin: A Life in Art, Harvard University Press, (ISBN978-0-674-53087-4, lire en ligne), p. 8
↑(ru) Михаил Алексеевич Кузмин (Mikhaïl Kouzmine) et Глеб А. Морев (Gleb Alekseevich Morev) (éditeur scientifique), Дневник 1934 года (Journal de Mikhail Alekseevich Kuzmin de 1934), Saint-Pétersbourg, Ивана Лимбаха (Ivan Limbakh), (lire en ligne), p. 56
↑(en) Gerald Stanton Smith et Professor of Russian Oxford University and Fellow G. S. Smith, D.S. Mirsky: A Russian-English Life, 1890-1939, Oxford University Press, (ISBN978-0-19-816006-9, lire en ligne), p. 326, note 32