Dans le nom hongroisDolhaiAttila, le nom de famille précède le prénom, mais cet article utilise l’ordre habituel en français AttilaDolhai, où le prénom précède le nom.
Attila Dolhai (né le ) est un chanteur hongrois. Bénéficiant d'une voix de ténor, il construit sa carrière sur un mix de musique classique et de pop rock.
Biographie
Formation musicale et débuts
Très tôt, Attila Dolhai manifeste un grand intérêt pour la musique qui pousse ses parents à l’inscrire à l’École Nationale de Musique à Gödöllő ; durant ses études, il est également chanteur d'un groupe de rock.
Il fait ses débuts sur scène en 2000 : après avoir joué le personnage de Tony dans l'adaptation hongroise de West Side Story, mise en scène au Szegedi Nemzeti Színház (Théâtre National de Szeged), il interprète le rôle de Rudolf dans la comédie musicale Elisabeth.
Mozart! est un grand succès public et commercial : lors de la soirée célébrant la deux centième représentation de la comédie musicale, l'album est certifié disque d'or. Ce succès sera déterminant pour la carrière de Dolhai, dont la prestation est encensée[2].
Sur les planches du Szegedi Nemzeti Színház et du Budapesti Operettszínház, deux théâtres prestigieux de Budapest, Dolhai enchaîne les rôles majeurs : le personnage titre de Jesus Christ Superstar, celui de Sam dans Ghost ou encore de Chris dans Miss Saigon. Il incarne une fois encore le Prince Rudolf dans la comédie musicale Rudolf - Az utolsó csók, co-production américano-hongroise de Frank Wildhorn, Steve Cuden et Gábor Miklós Kerényi.
En 2009, il partage par deux fois l'affiche avec Erika Miklósa, célèbre sopranocolorature : le tandem s'illustre sur les classiques West Side Story et A Bajadér. La presse est élogieuse sur leur collaboration. Pour le chroniqueur Tamás Tarján, Miklósa offre une prestation « délicieuse, légère et planante » et Dolhai « dirige magnifiquement ses numéros vers le haut, jouant agréablement et avec retenue »[4]. Quant à Dániel Végh, il juge le duo Miklósa-Dolhai « très attractif »[5].
Jusqu'alors habitué aux rôles de jeune premier, le personnage de Mackie, malfrat sans scrupule de L'Opéra de quat'sous, lui permet d'incarner un protagoniste plus ambigu. Le spectacle, adapté de l'œuvre phare de Bertolt Brecht, opte pour une vision anachronique avec des costumes décalés signés Erzsébet Túri et des maquillages outranciers empruntant au cinéma muet[6]. Pour incarner le rôle, l'acteur développe sa musculature et arbore la fine moustache caractéristique de Mackie. Il retrouve à cette occasion ses partenaires de Róméó és Júlia, Dóra Szinetár et Szilveszter P. Szabó[7].
Ces rôles lui offrent une certaine notoriété et lui permettent de signer avec une maison de disques. Par la suite, Attila sort son premier album solo en 2006, Ébredjen a nap. Les albums suivants, Olasz szerelem (2007), Egy szerelem története (2008) et Cigányszerelem (2011) sont des succès commerciaux ; lors de sa sortie, Egy szerelem története se classe dixième dans le top 100 de Mahasz, l'association de l'industrie musicale hongroise[1].
L'après 2012, entre notoriété et discrétion
Après 2012 et l'album Ragyogás, Dolhai Attila se fait plus discret sur la scène publique. Il participe à quelques productions musicales, dont Viktória et Amerikai komédia, mais reste néanmoins plutôt rare sur les planches et les plateaux de télévision.
La fin des années 2010 : le retour sur scène et en studios
2018 donne un nouvel élan à sa carrière. Après s'être focalisé sur l'opéra et l'opérette durant presque une décennie, il fait un retour remarqué dans le monde des comédies musicales. Il rejoint le casting d'István, a király, l'opéra rock inspiré par la vie d'István Ier de Hongrie. Après avoir campé le rôle titre à ses débuts, il interprète cette fois son rival, en la personne de Koppány, le cousin du jeune roi. Dans la lignée de Mackie, ce personnage de chef rebelle nécessite une préparation physique intensive : l'idée étant d'exploiter « sa part de sauvagerie », il s'entraîne plusieurs jours par semaine au gymnase, avant d'enchaîner sur les répétitions avec la troupe[9]. Pour Kriszta Székely, metteure en scène du spectacle, le choix était évident : « En ce qui concerne István, a király, ma toute première intuition, la plus forte et peut-être la plus radicale, était liée à Koppány : je voulais un artiste qui ait un impact durable dans de nombreux genres[10]. » C'est aussi Székely qui lui conseille d'arborer une barbe fournie et d'accentuer la nature hâbleuse de Koppány[9]. Son duo avec Kocsis Dénes, un autre pensionnaire du Budapesti Operettszínház, est salué.
Toujours en 2018, le chanteur sort un double CD, Visszatérés (Retours). Cet album se veut être « un résumé » des quinze dernières années du chanteur et comprend des reprises inédites. Il compte ainsi de nombreux titres phares des comédies musicales auxquelles Dolhai a participé, de István à Mozart!, en passant par Rómeó és Júlia et Miss Saigon. Il a collaboré pour l'occasion avec ses anciennes partenaires (Kata Janza, Dóra Szinetár, Bernadett Vágó et Zsuzsi Vágó) ; les musiciens appartiennent à l'orchestre du Budapesti Operettszínház et sont dirigés par István Silló[11].
Courant 2020, inspiré par ses rôles dans István, a király et Egyszer, il annonce la sortie de Genezis. Il revendique un album « libre et passionné », à l'image des protagonistes qu'il a incarné. S'inscrivant dans le genre du pop rock, Genezis se compose de dix titres originaux où la guitare prédomine. Le chanteur affirme qu'il s'agit d'une création « un peu plus mature et beaucoup plus courageuse » que ses précédentes productions. Dans la lignée de Ébredjen a nap ou Ragyogás, les morceaux sont écrits par Dolhai, en collaboration avec Máté Brandenburg, Ádám Brandenburg, Csiszi Ferenc Csiszár, Tamás Molnár, Adrián Kovács et Liszi Zsolt Nagy[12].
À l'automne 2021, il rejoint la distribution de la comédie musicale culte Nine. Il y campe Guido Contini, le personnage principal. Cette performance, exigeante et physique, nécessite sa présence sur scène à chaque tableau. Son travail est largement acclamé, la presse spécialisée louant sa « grande énergie » et sa vision de cet anti-héros « idéaliste, rêveur et enfantin »[13].
En 2022, il incarne le double rôle titre de Jekyll & Hyde au Budapesti Operettszínház, en alternance avec Homonnay Zsolt et Sándor Péter[14]. Il est nommé Artiste émérite de Hongrie(hu) cette même année.
En parallèle, il écrit l'histoire de son premier long-métrage, Örök Hüség, où il officie également en tant qu'acteur. Le film est diffusé à la télévision hongroise le 31 mai 2022.
En 2023, il tient les rôles masculins principaux dans trois productions du Budapesti Operettszínház : Monte Cristo grófja (inspiré par l'œuvre éponyme d'Alexandre Dumas), Mária főhadnagy et Az Orfeum mágusa.
2024 lui offre le rôle principal masculin d'une autre comédie musicale culte : Rebecca. Pour ce revival, la production mise sur Dolhai (Maxim de Winter), Petra Gubik (la nouvelle Mrs de Winter) et Kata Janza (Mrs. Danvers)[15]. Il juge ce rôle très différent de ses précédentes interprétations : « Récemment, j'ai joué des rôles plutôt virils et de caractère, dans lesquels il ne fait aucun doute que ce sont des personnages forts. Ils portent tout sur leurs épaules, presque facilement. Max de Winter n'est pas de ceux-là : il porte en lui quelque chose de lourd mais sans aucune facilité, avec au contraire beaucoup d'angoisses »[16] ; il voit son personnage comme « une figure aristocratique, avec de sérieuses traditions familiales qu'il veut vraiment respecter. [...] Si l'on regarde le spectacle du point de vue de Maxim, c'est l'histoire de son anxiété, de ses remords et de sa libération. [L'héroïne] lui ouvre un nouveau monde, elle est son rempart, la lueur d'espoir qui lui indique qu'il peut se débarrasser des histoires oppressives d'antan. Cette femme aime aussi innocemment et purement que nous aspirons tous à être aimés »[17].
Vie privée
Pendant ses années universitaires, Dolhai rencontre Viktória Kecskés. Le couple se marie en 2000. Ils sont les parents de trois filles : Luca, Emma et Anna.
Discographie
Carrière solo
2006 : Ébredjen a nap
2007 : Olasz szerelem (certifié disque d'Or, prix Geszti Margit)
2008 : Egy szerelem története (Mahasz #10 du Top 100 de 2008)
Miért fájt? : Lehetsz király ; Vár reánk a mindenség ; Erkély duett ; Minden szerelem vak ; Szívből szeretni ; Párbaj - Mercutio halála ; Pacsirta ; Párisz halála