Armand-Louis Couperin, né et mort à Paris ( - ), est un organiste et compositeurfrançais de la célèbre famille Couperin dont les deux plus fameux membres furent son grand-oncle Louis et son cousin François dit « le Grand ». Il était le fils de Nicolas Couperin (1680-1748), lui-même fils de François Couperin l'ancien, qui était le frère de Louis et de Charles, le père de François sus-mentionné.
Biographie
Sa mère mourut alors qu'il n'avait que 17 mois et il fut élevé par son père, cousin germain de François et successeur de ce dernier à la tribune de Saint-Gervais. Le métier de musicien s'imposait de lui-même dans une telle famille. En 1752, il épousa Élisabeth-Antoinette Blanchet, fille de François-Étienne Blanchet, facteur de clavecins de la cour de Louis XV. Ils jouirent d'une vie paisible et heureuse et eurent ensemble trois enfants qui tous devaient devenir musiciens : Pierre-Louis, Gervais-François et Antoinette-Victoire.
Il succéda à son père Nicolas Couperin, lorsque celui-ci mourut en 1748, à l'orgue de l'église Saint-Gervais dont les Couperin furent titulaires pendant plus de deux siècles depuis Louis — vers 1650 — jusqu'à sa descendante Céleste-Thérèse décédée en 1860. Son successeur à ce poste devait être son fils Pierre-Louis Couperin qui mourut la même année que son père. La charge alla donc au plus jeune fils, Gervais-François Couperin.
Il cumulait cette charge avec de nombreuses autres : Saint-Barthélemy, Saint-Jean-en-Grève, le couvent des Carmes, la Sainte-Chapelle, Sainte-Marguerite, un semestre à la Chapelle royale, un quartier à Notre-Dame de Paris. De ce fait il devait se faire assister par les membres de sa famille (sa femme, elle-même excellente musicienne ou l'un de ses enfants). Il était ami de Claude Balbastre, son collègue à Notre-Dame. Il avait à son domicile un orgue, une régale, deux clavecins dont l'un avec une mécanique « pour graduer les sons », un pianoforte anglais, une grande épinette, une petite épinette à l'octave, un clavicorde, un violoncelle, une quinte et trois violons. Outre la musique, il était amateur de livres et en possédait 885 lors de son décès.
Il mourut accidentellement le , après avoir été renversé par un cheval fou qui avait désarçonné son cavalier, pendant qu'il se rendait de la Sainte-Chapelle à Saint-Gervais.
Œuvre
L'œuvre d'Armand-Louis Couperin est relativement mince : il se consacrait surtout à l'orgue dont il était un virtuose renommé et talentueux improvisateur. Pourtant, il n’a laissé que deux pièces pour cet instrument, visiblement écrites à l'origine pour le clavecin. À l'encontre de maints de ses contemporains, il resta attaché à la grande tradition française et le musicographe Charles Burney, lors d'un passage à Paris en 1770, rapporte que « son style n’est pas aussi moderne qu’il pourrait l’être ».
Il a composé au moins :
3 cantatilles (perdues) : Le Printemps, la Jeunesse, la Vieillesse
L’Amour Médecin, cantatille pour soprano, 2 violons et basse, 1750
Pièces de Clavecin, opus I, 1751
6 Sonates en Pièces de Clavecin avec Violon, opus II, 1765
3 Sonates en trio, opus III (clavecin, violon et violoncelle), 1770
3 Quatuors à deux clavecins, vers 1773
Symphonie de clavecins, 1773 ou 1774
La Chasse, rondeau en ré majeur pour clavecin ou orgue.
Dialogue entre le chalumeau et le basson avec accompagnement de flûtes au clavier d’en haut, pour clavecin ou orgue, 1775
Variations pour clavecin :
sur l’air « Vous l’ordonnez » (Je suis Lindor), du Barbier de Séville de Beaumarchais, 1775
Aria con Variazione, 1781
sur un air de « Richard Cœur-de-Lion » de Grétry, 1784
Plusieurs motets, dont seul subsiste une Élévation ou Mottet au Saint Sacrement à 3 voix et b. c. de 1787.
Armand-Louis Couperin, Selected Works for Keyboard, éd. David Fuller, A-R Éditions, Inc., Madison (Wisconsin), 1975. Part: Music for Two Keyboard Instruments; Part II: Music for Solo Keyboard.
Armand-Louis Couperin, Complete Keyboard Works, critical edition by Martin Pearlman, Boston, 2010.