Anne Emery-Torracinta est la fille aînée de Claude Torracinta, journaliste suisse (notamment créateur de l’émission Temps présent), et de Claire Torracinta-Pache, ancienne députée au Parlement genevois et auteure d’un essai sur les femmes en politique[1].
Elle suit la majorité de sa scolarité à Genève, sauf entre 1966 et 1969 lorsque son père est correspondant pour la Tribune de Genève à Paris[2],[3]. Elle se trouve donc dans la capitale française en mai 68[4],[5].
Elle étudie l’histoire économique et sociale à l’Université de Genève puis devient, en 1978, enseignante d’histoire dans un collège et une école de commerce[2],[4],[6]. En parallèle, elle obtient en 2005 un certificat universitaire en management des institutions sociales[4].
Mariée depuis 1981, elle est mère de trois enfants[4]. Sa fille aînée, autiste, la pousse à s’engager dans la défense des personnes présentant un handicap mental[2],[4],[7]. Ainsi, elle est depuis 2002 présidente d’Insieme-Genève[4], l’Association genevoise de parents et amis de personnes vivant avec une déficience intellectuelle[8]. Le journaliste Valentin Emery[9], lauréat du prix 2017 du meilleur jeune journaliste[10], producteur et présentateur de l’émission « Forum » sur la Radio télévision suisse, est son fils[11].
Parcours politique
Membre du Parti socialiste genevois depuis 1984[4], elle en est la vice-présidente entre 2010 et 2012. Elle siège de 2005 à 2013 comme députée au Grand Conseil du canton de Genève, occupe le poste de chef de groupe entre 2008 et 2010 et préside en 2013 la commission des finances[4]. Par ailleurs, elle siège à la commission des affaires sociales, dont elle est la vice-présidente.
En 2009, Anne Emery-Torracinta est l’instigatrice de l’initiative populaire « Pour des allocations familiales dignes de ce nom ! » qui, après avoir récolté le nombre de signatures nécessaires, est adoptée par le Parlement genevois en [4],[2],[3],[5],[6]. C’est la première fois depuis 17 ans qu’une initiative populaire législative est acceptée par le Grand Conseil du canton de Genève[13].
En 2012, à la suite de la démission de Mark Muller du Conseil d'État, l’assemblée du Parti socialiste décide de la présenter à l’élection partielle. Malgré le soutien de toute la gauche genevoise, elle échoue avec 28 % des voix face à Pierre Maudet, alors maire de la ville de Genève qui obtient 39,4 %[14].
Conseillère d'État
Son parti la désigne à nouveau en 2013 pour l’élection au Conseil d'État[15]. Obtenant le meilleur score socialiste au premier tour, elle est confirmée pour le second et élue conseillère d'État le .
Le , elle est chargée du département de l'instruction publique (DIP), de la culture et du sport au sein du Conseil d'État qui entre en fonction le 10 décembre[16]. Son mari Pascal Emery démissionne alors de son poste de directeur de collège pour éviter tout conflit d’intérêt[17].
Le , Thierry Apothéloz, Sandrine Salerno et Anne Emery-Torracinta sont désignés par le congrès du parti comme candidats socialistes aux élections gouvernementales genevoises du printemps 2018. Ce résultat ébranle une certaine frange « de gauche » du parti qui considère que les trois candidats désignés représentent une aile « droite » plus modérée du parti genevois, qui est d'ailleurs un des plus à gauche du pays[18]. Des accusations de biais démocratiques sont lancées, notamment concernant les sections de la ville de Vernier et de la ville de Genève[19].
Le , elle est réélue au Conseil d'État, arrivant en 6e position lors du second tour[20]. Elle reprend la charge du département consacré à la formation et à la jeunesse (avec notamment le DIP)[21].
Le , elle est provisoirement nommée vice-présidente du Conseil d’État en remplacement d'Antonio Hodgers, qui assure l'intérim de la présidence à la suite de la suspension de Pierre Maudet en raison d'une enquête à son encontre[22].
Du au , elle est présidente du Conseil d'État[23].
Notes et références
Notes
↑Du au : Département de l'instruction publique, de la culture et du sport. Du au : Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse.