Née en plein quartier Martainville, Amélie Bosquet commence ses études à l’institution Chevalier, qui se trouve en face de l’abbatiale Saint-Ouen. Elle-même a décrit ses premières années de jeunesse et donné un curieux tableau du Rouen de la Restauration, dans un des derniers articles qu’elle ait écrits, article publié en 1897 dans la Revue bleue, sous le titre d’Une écolière sons la Restauration, « fragments de mémoires inédits »[1].
Amélie Bosquet débute comme écrivaine, vers 1834 dans la Revue de Rouen, par une série de légendes sur Bonsecours et les environs de Rouen. C’est un préambule à l’important ouvrage, réédité à plusieurs reprises (1970, 1971, 1978, 1987), publié en 1845 chez Techener et Le Brument, la Normandie romanesque et merveilleuse ; traditions, légendes et superstitions populaires de cette province. Dans cet ouvrage, elle réunit et commente les traditions, les légendes et les superstitions du pays normand. Plus tard, avec la collaboration de Raymond Bordeaux, elle dirige la grande publication monumentale de la Normandie illustrée. Monuments sites et costumes, avec les lithographies de Charpentier.
Elle aborde, en 1846, la littérature proprement dite, sous le pseudonyme d’« Émile Bosquet » avec un roman historique, Rosemonde. Elle publie ensuite Une femme nulle, Une passion en province et Louise Meunier. Entrée, grâce à l’intermédiaire de son compatriote Jules Levallois, en relation avec Anaïs, l’épouse de son compatriote Adolphe Guéroult, elle publie avec succès dans l'Opinion nationale, en 1867, Une femme bien élevée, où elle dépeint les conflits religieux au sein des familles. Elle publie Roman des ouvrières, tableau des ouvrières de filatures rouennaises, qui se déroule dans les quartiers populaires de Saint-Maclou, de Saint-Vivien, du Clos-Saint-Marc. Dans Jacqueline de Vardon, dont le titre reprend le nom de sa grand-mère paternelle, originaire de Condé-sur-Nolreau, publié dans Le Temps, Amélie Bosquet décrit une vue de Rouen que Flaubert a qualifié de « chef-d’œuvre ». Elle publie encore quelques autres romans en 1874 et 1876.
Elle rencontre Gustave Flaubert à bibliothèque municipale de Rouen et celui-ci l'encourage[2]. Cependant leur relation cesse lorsque Flaubert se moque de la cause féministe dans l'Éducation sentimentale en 1869[2].