Il devient professeur au lycée de Saint-Quentin (1892-1894), puis à celui d'Amiens (1894-1902).
Jugé « mûr pour Paris » par un inspecteur général[3], il est nommé au lycée Michelet de Vanves, puis au lycée Condorcet de Paris en .
Polémique
En novembre 1904, éclate la première « affaire Thalamas » : selon une lettre en date du 14 novembre de Georges Berry, député monarchiste « rallié » de la Seine, au ministre de l'Instruction publique Joseph Chaumié, le professeur aurait « outragé en termes inqualifiables devant ses élèves la mémoire de Jeanne d'Arc[4] ». Le 15, une campagne de presse hostile est déclenchée. Des manifestations sont organisées. Le 29 novembre, le ministre Chaumié nomme Thalamas au lycée Charlemagne, après lui avoir adressé un blâme.
En décembre 1908, l'« affaire » rebondit : Thalamas doit assurer un cours libre en Sorbonne sur la « pédagogie pratique de l'enseignement de l'histoire ». Des incidents éclatent, impliquant notamment des étudiants « nationalistes et royalistes ». Maurice Pujo[5], à la tête des Camelots du roi, branche de l'Action française, dirige ainsi les manifestants. L'Action française fait ainsi parler d'elle et élargit son audience en perturbant les cours, frappant et insultant Thalamas. Le 17 février, à la suite d'une énième perturbation, le cours est annulé[6].
Engagement politique
Il est candidat lors des élections législatives de 1906 dans la 3e circonscription de Versailles face au député sortant Théodore Rudelle. Avec 8 027 ce dernier est réélu, Amédée Thalamas échouant à se faire élire avec 4 867 voix. Toutefois, lors des législatives suivantes de 1910 il parvient à l'emporter au second tour avec 8 577 voix sur 16 438 votants contre les 7 597 voix obtenues par Rudelle[7].
Amédée Thalamas dépose également plusieurs propositions de loi, pour « modifier le taux de pension de retraite des officiers, à créer une justice de paix scolaire, à créer l'unité d'origine dans le recrutement du personnel de l'intendance militaire, à garantir aux commerçants la propriété de leur fonds, à unifier les appellations et les tenues des officiers et assimilés des troupes métropolitaines et coloniales »[7].
Prenant part aux débats concernant des projets de lois sur l'organisation de l'armée et l'aéronautique militaire, il interpelle les gouvernements successifs sur la politique coloniale en Afrique, les grèves de cheminots et les manifestations militaires dans certaines garnisons. Dans ce cadre, il vote contre la loi des Trois ans en 1913 ainsi que contre la représentation proportionnelle[7].
Candidat à sa réelection lors des élections législatives de 1914 dans la même circonscription, Amédée Thalamas est battu par son adversaire progressisteAristide Prat, professeur agrégé de l'université, qui obtient 6 288 voix face à ses 5 389. Il abandonne dès lors la vie politique active pour se consacrer à sa carrière universitaire[7].
Années ultérieures
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En 1921, il soutient une thèse de doctorat sur La Géographie d'Ératosthène[8].
Jean-François Sirinelli, « Un boursier conquérant : Amédée Thalamas », Bulletin du Centre d'histoire de la France contemporaine, Paris X-Nanterre, no 7, , p. 197-206.
Nadia Margolis, « La chevauchée solitaire du professeur Thalamas : rationalistes et réactionnaires dans l'historiographie johannique (1904-1945) », Bulletin de l'association des amis du Centre Jeanne d'Arc, no 15, , p. 7-28.
Anne Rasmussen, « L'affaire Thalamas », L'Histoire, no 210, , p. 62.
« Amédée Thalamas », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]