La princesse Alice est l'une des porteuses du gène de l'hémophilie provenant de la reine Victoria. Elle hérite le gène de son père, mort de cette maladie alors qu'elle a à peine un an[2].
Son frère cadet, Charles-Édouard, hérite du duché de Saxe-Cobourg-Gotha en 1900 et devient un prince souverain allemand. À ce titre, il est exclu de la maison royale en 1917.
Son mari devient comte d'Athlone en 1917 à la suite de l'abandon par la famille royale des titres de noblesse allemands. Après la Première Guerre mondiale, le comte prend sa retraite du service actif dans l'armée, et le couple se partage entre ses appartements, qui appartenaient auparavant à la mère d'Alice, à Clock House au palais de Kensington et leur maison de campagne acquise en 1923, Brantridge Park dans le Sussex[3].
Toute sa vie, la princesse Alice effectue de nombreux engagements et participe à de nombreuses activités auprès de la famille royale. Elle assiste donc aux couronnements de quatre souverains britanniques : Édouard VII, George V, George VI, et Élisabeth II, ainsi qu'à l'investiture de la reine Juliana des Pays-Bas.
Le comte d'Athlone sert comme gouverneur général de l'Union d'Afrique du Sud de 1924 à 1931[5]. Lord Athlone et la princesse Alice font construire une maison de plage à Muizenberg, qui existe toujours aujourd'hui et est l'un des monuments nationaux d'Afrique du Sud[6]. Le quartier Athlone du Cap est nomme en l'honneur du gouverneur général ; avec la résidence de Muizenberg et la locomotive Princess Alice conservée au musée des transports d'Outeniqua, c'est le seul souvenir matériel de la vie du couple au Cap.
Avec son époux, sa fille et son gendre, la princesse Alice représente en 1937 son cousin le roi au mariage de la princesse héritière Juliana des Pays-Bas avec le prince Bernhard de Lippe-Biesterfeld[7]. Le couple, accompagné de leur neveu Lord Frederick Cambridge, fait une visite officielle en Arabie Saoudite à l'hiver 1938[8]. Elle est le premier membre de la famille royale britannique à se rendre dans ce pays et la seule à avoir rencontré le roi Abdelaziz ibn Saoud[9],[10],[11]. La princesse Alice découvre Riyad, Al-Hufuf et Dammam, et rencontre Noura bint Abdul Rahman, la sœur du roi, ainsi que d'autres membres de la famille royale saoudienne[12].
À la mort subite du populaire John Buchan en 1940, le Canada se retrouve sans gouverneur général en temps de guerre. Malgré l'intention de longue date du gouvernement canadien de nommer des ressortissants canadiens comme gouverneurs généraux, la guerre semble être une période peu propice au bouleversement politique. La famille royale ayant été chaleureusement accueillie lors de sa visite en 1939, en tant que frère de la reine Mary et ancien gouverneur général d'un autre dominion britannique, lord Athlone semble être un candidat satisfaisant et le premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King conseille au roi de le nommer. La princesse Alice l'accompagne, et sa grande capacité d'adaptation, ses manières affables et sa gentillesse spontanée contribuent largement au succès politique de la plupart de ses engagements.
La princesse Alice participe à l'effort l'effort de guerre en servant comme commandant honoraire des Women's Royal Canadian Naval Service et Royal Canadian Air Force Women's Division et comme présidente de la section infirmière de la St. John Ambulance Brigade[13]. À partir de 1944, la Princess Alice Barracks Cabin à Britannia Bay fournit une résidence d'été pour le personnel de la Royal Canadian Air Force Women's Division[14].
Le comte et la comtesse sont les hôtes du premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King, ainsi que de Churchill et du président américain Franklin D. Roosevelt, réunis pour participer aux conférences de Québec, la première ayant lieu du 17 au 24 août 1943 à la citadelle de Québec, et la seconde se tenant du 12 au 16 septembre 1944 au château Frontenac. Les photographies du comte avec Roosevelt, Churchill et Mackenzie King sur les remparts de la Citadelle sont alors largement publiées.
À la victoire en 1945, le comte d'Athlone prend la tête des célébrations nationales sur la Colline du Parlement. Il décrit ensuite dans ses discours l'avenir du Canada comme étant marqué non pas par la guerre, mais par un rôle important dans la reconstruction et la réconciliation.
Durant leur séjour au Canada, le comte et la comtesse d'Athlone soutiennent divers événements caritatifs et sociaux et organisent un certain nombre de soirées pour mettre en valeur les sports et loisirs locaux comme la luge, le patinage et le ski. Avant que le couple ne quitte le pays à la fin du mandat du comte en 1946, il laisse en héritage la bourse d'ingénierie Athlone-Vanier, décernée par l'Institut canadien des ingénieurs.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement militaire américain en Bavière arrête et emprisonne le frère d'Alice, Charles-Édouard de Saxe-Cobourg-Gotha, en raison de ses actions en tant que partisan nazi pendant la guerre. Alice, apprenant l'incarcération de son frère, se rend en Allemagne avec son mari pour plaider sa cause auprès des Américains. Ils ne cèdent pas, et en 1946, il est condamné par un tribunal de dénazification à une lourde amende et se retrouve donc au bord de la faillite[18].
Bien qu'elle ne remplît plus que quelques obligations publiques après le décès de son mari en 1957, elle est de 1950 à 1971 la première chancelière de l'université des Indes occidentales, qu'elle visite tous les ans[19]. Elle publie ses mémoires, For My Grandchildren, en 1966[20].
La princesse Alice meurt le 3 janvier 1981 au palais de Kensington. Elle est la dernière survivante des petits-enfants de la reine Victoria du Royaume-Uni aux jubilés de laquelle elle a assisté étant âgée de 4 ans en 1887 et de 14 ans en 1897.