Juliette, Pernette et Cécile de Villa, trois jeunes femmes de la Glâne fribourgeoise installent au début de 1266 une maison de prière près de Romont. En 1268, l'évêque de Lausanne, lors d'une visite de cette petite communauté, lui donne le nom de Fille-Dieu.
Pour des raisons financières, l'édification de l'église Notre-Dame est lente. Celle-ci n'est consacrée qu'en 1346. Peu aprèsm la toiture fut la proie des flammes et sa reconstruction fut entreprise vers 1360.
Dès le début, les moniales vécurent sous la règle de saint Benoît, en adoptant l'interprétation cistercienne entre 1346 et 1348. Durant cette période, la supérieure de la communauté portait le titre de prieure.
Le prieuré fut élevé au rang d'abbaye en 1349. Elle reçut le droit de combourgeoisie de Romont en 1463. Une première rénovation de l'église eut lieu au milieu du XVe siècle.
Sous l'influence de l'abbaye d'Hauterive et de son abbé, Moennat, l'observance stricte de la règle, avec clôture (1613) et abstinence perpétuelle[1], fut introduit au début du XVIIe siècle. Cette réforme se maintint environ 140 ans. Durant le XIVe siècle, l'abbaye connut une certaine prospérité mais le siècle suivant fut plus difficile et les bâtiments, mal entretenus, furent gravement endommagés et l'église profanée par les soldats lors des guerres de Bourgogne (1474-1477). L'abbaye retrouva une certaine prospérité jusqu'en 1730 puis, à la suite de nouvelles difficultés, l'abbaye dut faire appel à l'aide de l'État de Fribourg à qui elle vendit une partie de ses biens en 1776.
Le , Hortense Berthet est élue abbesse par la communauté monastique (40e Abbesse). Les premiers travaux de cette nouvelle mère Abbesse concernent la bibliothèque de l'abbaye dont les rayons s'enrichissent rapidement en titres et disciplines variées. Ensuite, elle souhaite restaurer l'église qui a été défigurée à la fin du XIXe siècle. Ainsi, en 1990 une grande rénovation est entreprise : les bâtiments monastiques sont modernisés (cloître, cellule, scriptorium) et l'église abbatiale restaurée : de nouveaux et lumineux vitraux dus à Brian Clarke sont montés[4]. Les anciennes stalles (datant de 1618) sont réinstallées dans le chœur. Une nouvelle dédicace a lieu le [5].
Le , la communauté monastique a élu Marie-Claire Pauchard nouvelle abbesse (41e Abbesse). Elle reçut la bénédiction abbatiale le de Bernard Genoud[6].
Bibliographie
Romain Pittet, L'Abbaye cistercienne de la Fille-Dieu, Fribourg, Fragnière, .
Ivan Andrey, « Compte-rendu de recherches menées aux archives du monastère », juillet 1980 (texte et annexes).
Ivan Andrey, « La Fille-Dieu près de Romont », dans Zisterzienserbauten in der Schweiz, Zürich, VDF, , p. 111-120.
Tomas Mikulas, Restauration de l'Abbaye de la Fille-Dieu à Romont, IBOIS-EPFL, cycle d'études postgrades, avril 1994.
Jacques Bujard, Brigitte Pradervand et Nicolas Schätti, « L'abbaye cistercienne de la Fille-Dieu à Romont », Chronique archéologique fribourgeoise, Éditions universitaires Fribourg, (lire en ligne).
Mère Hortense Berthet, Françoise Perrot, Stefan Trümpler, Martin Harrison et Tomas Mikulas, Les Vitraux de la Fille-Dieu de Brian Clarke/Die Glasgemälde der Fille-Dieu von Brian Clarke, Berne, Ed. Benteli, (ISBN978-3-7165-1086-5).
Dave Lüthi, « Restauration de l'église de la Fille-Dieu », dans Patrimonium, Conservation et archéologie des monuments en Suisse. 1950–2000, Berne, Office fédéral de la culture, (ISBN978-3-85676-179-0).
Tomas Mikulas Tomas, « Les vitraux de la Fille-Dieu », Actes des rencontres internationales du vitrail à Troyes, France, .
Jacques Bujard et Anne-Francine Auberson, « La Fille-Dieu à Romont, dossier archéologique d'un monastère de moniales cisterciennes », Cahiers d'archéologie fribourgeoise, Service archéologique de l'État de Fribourg, no 20, (DOI10.5169/seals-825775).