Le château de Chenaux, Castrum de canalibus, tire son nom des larges fossés qui le protégeaient. Il est construit dès 1284 par Pierre d'Estavayer et son frère Guillaume sur le modèle du « carré savoyard ». En 1432, le château fut acquis par Humbert, le bâtard de Savoie, qui y compléta la structure défensive. Pendant la Guerre de Bourgogne, le château fut incendié. C'est grâce aux travaux de reconstruction menée après 1476 que le château obtint son profil actuel. Aujourd'hui, le château sert de siège à la préfecture du district de la Broye.
Origines et période médiévale
[1]Les origines des seigneurs d’Estavayer, qui comptèrent parmi les plus puissantes familles nobles du pays de Vaud, restent obscures. La seigneurie fut notamment attestée en 1156, dans le Cartulaire de l’Abbaye d’Hauterive, par un acte qui fait mention de Renaud seigneur d’Estavayer et de son fils Conon. À la mort de ce dernier, ses deux fils Guillaume et Renaud II se partagèrent la seigneurie. La branche aînée, issue de Guillaume, conserva le château primitif, sur la Motte-Châtel, tandis que la branche cadette établit résidence dans une maison forte hors des murs, dans le voisinage de l’actuelle Tour de Savoie. Vers 1290, deux membres de cette branche, Pierre et Guillaume d’Estavayer, entreprirent la construction d’un troisième château au Nord-Est du vieux bourg, dit « château des Chenaux ».
En 1402, Humbert le Bâtard, demi-frère du duc Amédée VIII, reçoit la part de la branche cadette et achète en 1432 la seigneurie de Chenaux. Du château, qui tombe déjà en ruine faute d’entretien, il fera une puissante forteresse, le flanquant de braies (1433-1436), puis le complétant de tours symétriques côté lac et d’une barbacane-châtelet à l’entrée (1433-1441), prestigieuse architecture de brique, œuvre de carroniers piémontais ou lombards.
En 1454, Jacques d’Estavayer rachète le château au duc de Savoie, récupérant du même coup la seigneurie. En 1475, lors de la prise de la ville par les Confédérés, les Fribourgeois s’en saisissent, car il est depuis 1466 grevé d’une hypothèque en faveur de l’Hôpital de Fribourg. Le château de Savoie et son fief échurent à Fribourg en 1536. La maison forte, en ruine, fut abandonnée et le site avec ses derniers vestiges fut cédé aux Dominicaines en 1687. Quant au « Vieux Château » de Motte-Châtel, la branche aînée de la famille d’Estavayer, plutôt que de la réparer, préféra déménager dans le courant du XVe siècle, semble-t-il, dans une maison de la place de Moudon. C’est là que mourut en 1632 le dernier descendant de la famille, Laurent d’Estavayer.
Une construction en 3 phases
Avant 1300
Hourds au haut du donjon
Hourds en bois au-dessus de la porte
Puits
Coupe du donjon, épaisseur du mur : 2m50
Pont-levis sur le fossé
En 1450
En 1450, construction d’un Jaquemart en molasse, d’abord sans les mâchicoulis
Entrée latérale avec pont-levis
Autrefois entrée latérale
Meurtrière en trou de serrure, encore en place aujourd’hui
Entrée reconstruite en 1450, avec mâchicoulis
Depuis 1500
Annexes
En 1503, construction des 2 tours rondes en briques pour remplacer les tourelles en encorbellement
Dépendances d’abord en bois puis en pierre dès 1750
Porte d’accès depuis le chemin de ronde encore en place
En 1503 : adjonction d’annexes au Jaquemart et d’un couronnement en briques avec mâchicoulis
Notes et références
↑Ric Berger,, Estavayer hier et aujourd’hui, Les éditions du château,