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L’abbaye de Mount Melleray (en irlandais Mainistir Chnoc Mheilearaí) est une abbaye trappiste en activité située près de la côte sud de l'Irlande non loin de Waterford.
Fondée en 1832, elle se développe rapidement, au point de fonder avant 1850 une première abbaye-fille en Angleterre, celle de Mount Saint Bernard, puis New Melleray aux États-Unis.
Au début du XXe siècle, le développement se poursuit, avec la fondation d'une abbaye féminine non loin à Glencairn, puis les travaux d'agrandissement du monastère. Trois fondations masculines sont encore lancées, Mellifont et Portglenone en Irlande, Kopua en Nouvelle-Zélande.
Au début du XXIe siècle, l'abbaye conserve une communauté importante, mais vieillissante.
L'abbaye de Mount Melleray, comme son nom l'indique, est bâtie à flanc de montagne, plus précisément sur les pentes méridionales des Knockmealdown Mountains (en).
Après la Révolution de 1830, les moines non-Français de l'abbaye Notre-Dame de Melleray, en Loire-Inférieure, sont expulsés. Ils trouvent refuge en Irlande en 1832, où ils fondent le monastère qui conserve le nom de Melleray en souvenir de leur ancienne maison. Dans l'attente de la reconnaissance officielle en tant qu'abbaye, la communauté est placée sous la responsabilité de l'évêque local du diocèse de Waterford et Lismore[1].
La construction du monastère définitif commence le 20 août 1833 avec la bénédiction de la première pierre par l'évêque du lieu, William Abraham (en). Peu après, dès le 17 mai 1835, le monastère est officiellement érigée en abbaye[1].
Dès l'année de la reconnaissance abbatiale canonique, Mount Melleray a déjà envoyé des moines fonder une abbaye-fille en Angleterre, celle de Mount Saint Bernard. Quatorze ans plus tard, en 1849, une nouvelle fondation portant le nom de Melleray est créée, cette fois aux États-Unis. Il s'agit de l'abbaye de New Melleray, située près de Dubuque, dans l'Iowa[1]. Cette dernière création est dictée par la nécessité ; les moines sont en effet victimes de la grande famine irlandaise et cherchent à envoyer une partie de la communauté à l'abri[4].
En 1862, une tentative de réhabilitation de l'abbaye de Skibbereen, jadis communauté cistercienne féminine, se solde par un échec. Puis, à la fin du XIXe siècle, des dons importants sont proposés à Mount Melleray dans l'optique d'établir un monastère en Australie. Un premier don de huit cents acres (soit trois cent vingt hectares) est effectué en 1888 dans le diocèse de Goulburn (en), puis un second de mille acres (quatre cents hectares) dans le diocèse de Perth en 1900. Dans les deux cas, l'abbaye manque de candidats prêts au départ, et ces fondations sont abandonnées[1].
En 1932, le projet d'établissement d'une communauté féminine jumelée à Mount Melleray se concrétise enfin, avec l'achat de terres près de Lismore et l'arrivée de sœurs depuis Stapehill, dans le Dorset. C'est la fondation de l'abbaye de Glencairn. Un an plus tard, Mount Melleray fête le centenaire de la construction de l'église. À cette occasion, le chantier d'une nouvelle abbatiale commence, en présence de Joseph MacRory. Le gros des travaux ne commence cependant qu'en janvier 1835, pour s'achever le 26 novembre 1840 ; à cause de la Seconde Guerre mondiale, la consécration est toutefois reportée jusqu'au 20 août 1952[1].
À deux reprises, en 1946 puis lors de l'inauguration de 1952, Seán T. O'Kelly, président de l'Irlande, ainsi que son épouse Phyllis Ryan (en), visitent l'abbaye[1].
En 1938, Mount Melleray refonde le monastère de Mellifont, naguère le plus important établissement cistercien irlandais, fondé en 1142 et dissous en 1540 ; le nouveau bâtiment est situé à peu de distance des ruines de l'ancienne abbaye[5]. Dix ans plus tard, en 1948, l'abbaye de Portglenone est fondée, ce qui constitue la première fondation monastique masculine en Irlande du Nord depuis le seizième siècle[6]. Six ans plus tard, l'abbaye de Kopua est fondée en Nouvelle-Zélande[7].
L'abbé de Mount Melleray, Eamon Fitzgerald, est nommé en 2008 abbé général de l'ordre cistercien de la Stricte Observance ; c'est le premier abbé général irlandais de l'histoire[1].
En 2011, un vaste projet architectural est mené pour adapter les cellules des moines à l'évolution démographique et en particulier au vieillissement de la communauté. Le projet est mené sous la maîtrise d'œuvre du cabinet dhbArchitects de Waterford. Le nouveau bâtiment compte vingt-sept cellules de neuf mètres sur trois ; il remplace un ancien dortoir de 1940 détruit et est situé du côté occidental du monastère, à l'opposé de l'entrée. Les cellules sont voûtées, entièrement vitrées côté façade mais avec un mur-écran extérieur dont les nervures se veulent inspirées de celles de Noirlac et de Fontenay[8],[9].