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45e corps d'armée (France)

45e corps d'armée

Vidéo suisse montrant l'internement du 45e corps d'armée en juin 1940

Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type corps d'armée
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de France
Commandant Marius Daille

Le 45e} corps d'armée est un corps d'armée de l'armée de terre française constitué durant la Seconde Guerre mondiale.

Créations et différentes dénominations

  • 1939 : corps du Jura
  • 1940 : 45e corps d'armée de forteresse

Chef du 45e corps d'armée

Historique

En 1939 – 1940, Marius Daille a le grade de général commandant la 7e région militaire à Besançon et en 1939 – 1940 toujours, général commandant le Corps du Jura[1]. En 1940, il a le grade de général commandant le 45e corps d'armée de forteresse qui comporte alors la 57e division d'infanterie, la 63e division d'infanterie et le 7e régiment de spahis algériens. Il a aussi le rang de commandant de corps d'armée et l'appellation de général de corps d'armée à titre temporaire jusqu'en 1945. Durant la « Drôle de guerre » le général donne une conférence au C.H.E.M. avec comme sujet « les procédés de rupture des positions fortifiées par les Allemands ». Un général l'accuse à ce moment-là de démoraliser les troupes françaises[2]. Stationné en Haute Alsace, son corps d'armée doit être prêt à combattre avec l'Armée suisse, dans le cas d'une invasion du territoire suisse.

En juin 1940, le 45e corps d'armée du général Daille (29 000 hommes) participe à la défense de la Trouée de Belfort. Ce corps d'armée comprend des soldats français de la 67e division d'infanterie commandée par le général Henri-Aimé Boutignon (sl)[Note 1], des soldats polonais de la 2e division d'infanterie polonaise (2e division de chasseurs) commandée par le général Bronisław Prugar-Ketling et la 2e brigade de spahis commandée par le colonel de Torcy[3]. Le général Daille reçoit à son poste de commandement de Vieux-Charmont la visite du Commandant de la VIIIe Armée : le général André-Gaston Prételat. La région est atteinte par l'invasion allemande dès le dans après-midi, les forces adverses arrivant au nord ouest du pays, depuis le plateau de Langres. Le 45e corps d'armée est envoyé vers le sud avec mission de tenir les lignes de repli. Le , les avant-gardes du Gruppe Guderian sont à Dijon, le elles entrent à Pontarlier. Ce jour-là le corps d'armée du général Daille se heurte au 29e corps d'armée du Gruppe Guderian (combats de la 67e division d'infanterie près de Besançon, combats à Aïssey puis sur le Dessoubre supérieur et à Pierrefontaine). Le 9e Régiment de Spahis Algériens de la 2e brigade de Spahis est chargé de la couverture du 45e corps d'armée ; il résiste puis succombe à Vercel au prix de lourdes pertes et jusqu'à l'épuisement de ses munitions. Au même moment, le , au matin, après une journée et demie de marche soutenue et sous les tirs de l'aviation allemande, la division polonaise arrive dans la zone du Clos du Doubs. Son objectif est de défendre une série de points stratégiques afin d'interdire à l’ennemi toutes les voies d'accès menant en Suisse et au sud de la France. Prugar-Ketling donne ses ordres aux officiers : le nord du secteur doit être défendu par le 4e régiment d’infanterie polonais, le sud par le 6e. Les troupes sont rapidement sur place et commencent à fortifier leurs positions et mènent des combats de retardement. Le général Daille stoppe donc dans un premier temps l'armée allemande qui déferle sur le plateau de Maîche[4] et de Saint–Hippolyte à Damprichard[5]. Mais il est finalement encerclé par le corps blindé (Panzerdivision) du général allemand Heinz Guderian et acculé à l'Ajoie et au Jura neuchâtelois[6] alors qu'il tente de se glisser le long de la frontière suisse en direction du sud de la France.

Des chars Renault R35 du 16e bataillon de chars de combat internés en Suisse le 20 juin 1940.

Le , le général Daille met en place un ultime dispositif de couverture qui comprend le 7e régiment de spahis algériens. Le même jour, le Conseil fédéral suisse l'autorise à entrer en Suisse avec le 45e corps d'armée, près du poste douanier d'Épiquerez[7], puis à traverser le Doubs à Soubey, pour des motifs humanitaires et en vertu du précédent de l'armée Bourbaki en 1870 – 1871. Le , le général Daille se présente au poste frontière du Chaufour et a un entretien avec l'autorité militaire suisse représentée par le colonel de Reynier ainsi que par le colonel Albert de Tscharner. La 2e division d'infanterie polonaise du général Prugar–Ketling entre aussi en Suisse à cette occasion[8] et « les unités polonaises passent la frontière en ordre, défilant une dernière fois, baïonnette au canon devant leur chef, le général Daille »[9]. Le , après l'armistice, un accord franco-allemand est ratifié, par lequel les militaires français internés en Suisse sont autorisés à rentrer dans leur pays pour y être démobilisés et renvoyés dans leurs foyers. Avec l'accord de Vichy et de Berlin, les Français sont donc rapatriés en [10], tandis que les Polonais restent dans en Suisse jusqu'en 1945. Le général Daille remet à ce moment-là une médaille des services militaires volontaires à André Emlinger, qui sert sous ses ordres.

Le dernier paragraphe de l'article 12 de la Seconde conférence de La Haye n'impose pas aux autorités suisses d'accueillir des unités militaires en déroute mais prévoit leur internement en cas d'acceptation par le Conseil fédéral[Note 2]. Il faut donc, dans un premier temps, désarmer, transporter puis nourrir et loger à l'improviste les 29 000 soldats français et marocains, les 12 000 polonais, mais, également, quelques détachements britanniques et 600 belges, ainsi qu'un important matériel, des véhicules militaires, des voitures hippomobiles et 4 500 chevaux[11].

Notes et références

Notes

  1. Henri-Aimé Boutignon (1881 1959) a été grièvement blessé en se déplaçant sur le front pour galvaniser les énergies de ses troupes.
  2. Les articles 11 à 15 de la Convention de La Haye concernant les droits et les devoirs des Puissances et des Personnes neutres en cas de guerre sur terre, du 18 octobre 1907 forment le chapitre II de la Convention, intitulé : Des belligérants internés et des blessés soignés chez les Neutres.

Références

  1. (en) « Une rare photographie du général Daille », sur www.generals.dk (consulté le ).
  2. Joseph Triponney et Paul Mariotte, Quarantième anniversaire de la Bataille de Maîche : à la mémoire du commandant Louis Jacops d'Aigremont, Maîche (Doubs), Chopard, Mairie de Maîche, , p. 66.
  3. Ouvrage collectif par le Ministère des armées, État-major de l'Armée de terre, Service Historique de l'Armée de Terre, Les Grandes Unités Françaises de la Guerre 1939 – 1945, Historiques Succincts, Vincennes, S.H.A.T. Imprimerie Nationale, (BNF 34619525).
  4. Joseph Triponney et Paul Mariotte, Quarantième anniversaire de la Bataille de Maîche : à la mémoire du commandant Louis Jacops d'Aigremont, Maîche (Doubs), Chopard, Mairie de Maîche, , p. 67 et 68.
  5. Claude Quillateau, « La Résistance polonaise en France », La Lettre de la Fondation de la Résistance, Paris, Fondation de la Résistance, no 21,‎ , p. 6 (ISSN 1263-5707, lire en ligne, consulté le ) [PDF].
  6. Général Daille, La Suisse pendant la guerre et la France, La Revue, 1er et 15 février 1948 (lire en ligne Inscription nécessaire), p. 448 – 460 et 655 – 665, texte réédité sous forme de plaquette en 1952.
  7. Général Daille (préf. Pierre Dejussieu-Pontcarral, ill. Robert Rigot), La Suisse pendant la guerre et la France, Prison sans barreaux, Amicale des prisonniers de guerre internés en Suisse, coll. « prisonniers de guerre français (Suisse 1939 - 1945) », (BNF 31988486, lire en ligne Inscription nécessaire), p. 25, 26 et 30.
    Cet ouvrage propose de rares photographies de la cérémonie d'inauguration du monument commémoratif de Brémoncourt – Lamotte en juin 1950.
  8. Edgar Bonjour (trad. Charles Oser), Histoire de la neutralité suisse, t. VI, Neuchâtel, La Baconnière, (BNF 34632216, présentation en ligne), p. 41 – 95, consulté le 2 août 2013.
  9. Ces termes sont de Jean Medrala : « L'Armée polonaise durant la Bataille de France », sur www.beskid.com, Gazeta beskid, le premier magazine francophone consacré à la Pologne, (consulté le ) ; voir aussi : RétroTrame - Tramelan D'sus D'sous, « Diaporama - Débâcle juin 1940, portrait du général Daille », sur www.retrotrame.ch, Jean-Daniel Nicolet, (consulté le ).
  10. « Un premier contingent de rapatriés arrivés de Suisse », Journal des débats politiques et littéraires, Clermont-Ferrand, s.n., no 309,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Archives fédérales suisses, Documents Diplomatiques Suisses sur Dodis.ch [archives DDS-XIII (1939-1940) Daille Marius année 1940 volume 13 page 1008 à 1010 document 416 OR 415] : Lettre du Chef du Département politique, M. Pilet-Golaz au Ministre de Suisse à Vichy, W. Stucki datée du 26 novembre 1940 [PDF], consulté le 1er février 2013.



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