L’île aux Juifs (ou île des Juifs), ensuite appelée île des Templiers, est une ancienne île de la Seine, à Paris.
L'archéologue Jacques-Antoine Dulaure considère que cette île était également nommée île-aux-Treilles, parce qu'il existait une île sur la Seine qui était couverte de treilles, et il conjecture qu'il pourrait s'agir de celle-ci[1]. L’auteur précise qu’il s’agit de l’île, voisine, de Buci. Il indique que l’île aux Juifs s’est appelée Île-aux-Vaches[2]. Cependant, le géographe Jaillot estime que cela est dû à une confusion avec l'Île des Treilles, qui se trouvait plus en aval sur la Seine et qui avait été réunie avec l'île aux Vaches et l'île de Jérusalem pour constituer l'île des Cygnes, à la hauteur du Palais Bourbon[3]. Toujours selon Jaillot, le nom correct de cette île serait Île-aux-Bureaux[4], depuis qu'elle avait été concédée à sireHugues Bureau le [3].
C'est le plus grand des îlots alluvionnaires qui prolongeaient l'île de la Cité sur sa partie occidentale. L'île tire sans doute son nom d'exécutions antérieures qui y auraient été faites sous prétexte de religion durant le Moyen Âge[8]. C'est d'ailleurs sur cette île que furent brûlés vifs, le [9], Jacques de Molay, dernier maître des Templiers, et Geoffroy de Charnay, grand prieur de Normandie, qui protestèrent de leur innocence sur le bûcher. Comme, au moment de cette exécution, l'île était propriété de l'abbaye de Saint-Germain-des-Près, ses religieux se sont plaints, parce qu'ils estimaient qu'elle constituait un affront aux droits de leur seigneurie, mais le roi leur répondit qu'il n'avait jamais été son intention de porter atteinte à leur propriété[3].
L'île aux Juifs sur le plan de Bâle (1552), elle est en bas de l'île de la Cité, sur la droite.
L'île aux Juifs sur le plan de Belleforest (1575), elle est en bas de l'île de la Cité, sur la droite.
Les transformations de la pointe ouest de l'île de la Cité et du palais de la Cité entre 1380 et 1620, avec la construction du pont Neuf et de la place Dauphine.
Notes et références
↑Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, vol. 2, , p. 365
« Elle a porté, à ce que je conjecture, le nom d'Île-aux-Treilles, parce qu'il existait à l'occident du palais une Île-aux-Treilles. Louis VII, en 1160, fit don à son chapelain, de sa chapelle de Saint-Nicolas-du-Palais, de six muais de vin de l'Île-aux-Treilles ; mais l'Île-aux-Treilles paraît être la même que l'Île-aux-Juifs. »
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↑Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, Paris, Furne et Cie, , tome 2 page 364.
« On l'a nommée Île-aux-Vaches, parce que les Parisiens, en payant une contribution à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, y faisaient paître leurs vaches ; l'abbé et les moines de cette abbaye en étaient les seigneurs. »
↑ ab et cJean Lacroix de Marlès, Paris ancien et moderne, d'après ses monuments, Parent-Desbarres, (lire en ligne), p. 268-269.
↑Le nouveau Paris : guide de l'étranger pratique, historique, descriptif et pittoresque, Garnier Frères, , 712 p. (lire en ligne), p. 257
« On a tout récemment rattaché l'île Louviers à la terre ferme, du côté de la rive droite ; enfin, l'île aux Juifs et l'île à la Gourdaine, ont été ajoutées, sous Henri IV, à l'île de la Cité, our servir : la seconde, à l'établissement de l'éperon du Pont-Neuf, où se trouve la statue de l'illustre chef de la glorieuse dynastie des Bourbons ; la première, à l'édification de la place Dauphine. »