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L'établissement correctionnel de Sing Sing (en anglais : Sing Sing Correctional Facility, anciennement Ossining Correctional Facility) est une prison américaine située dans le village d'Ossining à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville de New York, sur les rives de l'Hudson et dans l’État de New York.
Le nom de la prison vient du nom du village situé sur l'emplacement d'origine. C'est une déformation du nom indien (Algonquin) Sinck Sinck (ou Sint Sinck) qui désignait ce même emplacement.
En , le nom de ce village est changé en Ossining pour éviter la confusion avec l'établissement pénitentiaire, beaucoup plus connu.
Histoire
Construction
En , la décision de construire deux prisons dans l'État de New York est prise, une à Albany, l'autre dans le sud de la ville de New York. Une équipe d'inspecteurs, chargée de visiter les prisons, acheter les vêtements, le mobilier et les infrastructures, est également mise en place. Aucune prison n'est finalement construite à Albany, mais à Auburn, dont l'édification débute en pour ouvrir un an plus tard.
La construction de la prison débute en 1825, sous la supervision d'Elam Lynds(en), directeur de l'établissement correctionnel d'Auburn mandaté par les autorités new-yorkaises. Il s'inspire d'une prison visitée dans le New Hampshire, où le travail des détenus pour la construction est encouragé. Il choisit le lieu-dit de Mount Pleasant dans le village de Sing Sing (traduisible par « pierre sur pierre »), et sélectionne cent détenus dans sa prison, afin d'extraire dans une carrière voisine le marbre nécessaire à sa construction. 20 100 dollars servent à l'achat des 130 acres de terrains.
Sing Sing au XIXe siècle
Une fois achevée, en 1826 la prison demeure autosuffisante grâce aux profits de l'exploitation du marbre. Elle est à ce titre considérée comme une prison modèle et se distingue aussi au XIXe siècle par la rigueur de ses règles de détention, imposant la loi du silence et le port d'uniformes rayés et autorisant les châtiments corporels. Des scandales parcourent néanmoins la direction d'Elam Lynds(en), comme la grossesse d'une prisonnière ou encore la détérioration des conditions de vie des prisonniers.
Châtiments corporels et torture
Les détenus qui contrevenaient au règlement s'exposaient à des châtiments corporels qui pouvaient aller jusqu’à la torture et parfois provoquer la mort du détenu. Ils étaient suspendus par les poignets au-dessus du sol ou mis au fer, le cou, les poignets ou les pouces et les chevilles enserrés dans des anneaux, ils devaient porter des barres métalliques de plus de vingt kilos sur la nuque pendant des heures. La torture par l'eau a été utilisée à partir de 1848 et a été abolie en 1969 à la suite de violentes émeutes qui ont obligé le gouverneur de l'État à envoyer l'armée pour les réprimer[1].
Sing Sing au XXe siècle
Un directeur notable arrivé en 1914, Thomas Mott Osborne, tente de moderniser la prison, comme le laissait supposer sa réputation et ce qu'il avait vu incognito à l'établissement correctionnel d'Auburn. Il souhaite centrer son action sur ce qu'il appelle la Mutual Welfare Society. Un conseil d'administration élu par les détenus s'occupe de maintenir l'ordre et de punir les infractions aux lois. Au départ moqué par la presse, les résultats probants de cette expérience le conduisent à se voir félicité de toute part. C'est alors la fin des privilèges pour les détenus influents qui corrompaient les gardiens. Certains d'eux tentèrent en vain d'attaquer Thomas Mott Osborne pour des abus et une mauvaise gestion, mais la justice prononce un non-lieu et un retour du directeur à la prison de Sing Sing.
Un autre directeur qui marque l'institution est Lewis Lawes, arrivé en . Il y a alors 795 détenus hommes et 102 détenues femmes. Il veille à confier des postes à des détenus modèles de confiance, comme celui de barbier. Fait notable sous son exercice, un reporter du New York Daily News, qui avait dissimulé un appareil photo sur sa cheville, parvient à photographier le moment où la première décharge d'électricité transite par le corps de Ruth Snyder, une femme meurtrière de son mari qui avait été condamnée à mort par chaise électrique. La photo fait scandale et conduit Lewis Lawes à abandonner les méthodes les plus brutales et les abus des gardiens et surtout mettre en œuvre des réformes historiques concernant les condamnations à mort.
Sing Sing au XXIe siècle
En 1996, Katherine Vockins lance le programme Rehabilitation Through the Arts (RTA) à destination des prisonniers. Il vise à donner à certains des cours d'art dramatique, dans le but de monter des pièces et de leur offrir une formation qui pourra leur servir une fois sortis de prison. Le programme a un tel succès qu'il est étendu à cinq autres prisons new-yorkaises.
Un projet est actuellement à l'étude pour convertir la prison en musée.
Dans le film Constantine, réalisé par Francis Lawrence en 2005, il est fait mention d'une chaise électrique provenant de la prison de Sing Sing sur laquelle 200 condamnés auraient été mis à mort.
Dans le film Citizen Kane, réalisé par Orson Welles en 1941, Charles Foster Kane (Orson Welles) menace son adversaire politique Getty de l'envoyer à la prison de Sing Sing.
Dans le film de Brian de Palma, L'Impasse (Cartlito's way) le personnage interprété par Al Pacino sort de la prison de Sing Sing au début du film.
Dans le film Les Producteurs, réalisé par Susan Stroman en 2005, l'officier de Police dit à Franz Liebkind (Will Ferrell) qu'il sera envoyé à la prison de Sing Sing pour avoir tiré sur Roger DeBris (Gary Beach) et Carmen Ghia (Roger Bart).
Les établissements ci-dessous accueillent exclusivement des hommes exceptés ceux accompagnés du symbole ♀ qui accueillent des femmes et ceux accompagnés des symboles ♂♀ qui accueillent des hommes et des femmes.
Ce modèle concerne uniquement les prisons où sont exécutés les détenus condamnés à la peine de mort aux États-Unis. La mention « Fermées » désigne uniquement les salles d'exécution qui ont fermé, les établissements hébergeant ces salles pouvant encore être en activité.