Les grands électeurs devaient désigner le successeur du chef de l'État sortant, Francesco Cossiga, qui avait démissionné le 28 avril précédent, quelques mois avant le terme naturel de son mandat. Conformément à la Constitution, le président du SénatGiovanni Spadolini assume l'intérim de la présidence de la République jusqu'à l'élection du titulaire.
Au cours du processus électoral, le massacre de Capaci, qui coûte notamment la vie au juge anti-mafia Giovanni Falcone, bouleverse profondément le pays et incite les grands électeurs à mettre un terme aux tractations politiques en désignant le président de la Chambre des députés, Scalfaro, comme candidat de consensus.
Élu avec 672 voix, Oscar Luigi Scalfaro prend ses fonctions le .
L'élection
La procédure
Le président de la République (Presidente della Repubblica) est élu au suffrage universel indirect par la séance commune du Parlement, à laquelle sont conviés les parlementaires (députés et sénateurs) et cinquante-huit délégués régionaux, trois par Régions, sauf pour le Val d'Aoste, qui n'est représenté que par un élu.
Le plénum, siégeant au palais Montecitorio, à Rome, est présidé par le président de la Chambre des députés. Pour ce scrutin, la présidence sera, en conséquence, assumée par Oscar Luigi Scalfaro ; celui-ci, cependant, laissera, lors du seizième et ultime tour, la conduite du scrutin au vice-président de la Chambre, Stefano Rodotà, Scalfaro ayant été désigné candidat à la présidence de la République.
L'élection est acquise à la majorité des deux tiers de l'assemblée aux trois premiers tours, à la majorité absolue par la suite. Il faudra donc réunir 674 voix, ou 506 suffrages au-delà de trois tours.
Les candidats
À la suite de la démission du président Francesco Cossiga, le scrutin présidentiel fut convoqué de manière anticipée. Le nom d'une femme était alors régulièrement cité pour la succession du chef de l'État démissionnaire au palais du Quirinal : celui de Nilde Iotti. Cette parlementaire, membre de l'ex Parti communiste italien (PCI), députée depuis l'Assemblée constituante n'ayant guère quitté le Parlement de sa carrière politique, fut élue présidente de la Chambre en 1979, et fut reconduite dans ses fonctions en 1983 et 1987. Très respectée, sa candidature est soutenue par le Parti démocrate de la gauche (PDS).
D'autre part, l'ancien président du Conseil des ministres, Arnaldo Forlani, faisait également partie des favoris pour prétendre à la magistrature suprême. La Démocratie chrétienne (DC) avait par ailleurs déclaré soutenir sa candidature, après l'échec vécu par le vice-président du Sénat de la République, Giorgio De Giuseppe. Certains prétendent que ces deux candidatures, finalement avortées, avaient pour seul dessein de favoriser l'entrée du président du Conseil sortant, Giulio Andreotti, dans la course au Quirinal.
Cependant, l'assassinat du juge Giovanni Falcone, de son épouse et de trois de leurs gardes du corps, survenu le 23 mai, changea le cours des choses de l'élection : les suffrages se portèrent sur le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro, un ancien ministre de la DC, respecté de tous. C'est au seizième tour de scrutin que Scalfaro fut finalement élu président de la République, ayant recueilli 672 suffrages, soit 67,06 % du corps électoral[1].
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité des deux tiers des suffrages nécessaire à l'élection, un second tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité des deux tiers des suffrages nécessaire à l'élection, un troisième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité des deux tiers des suffrages nécessaire à l'élection, un quatrième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un cinquième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un sixième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un septième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un huitième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un neuvième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un dixième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un onzième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un douzième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un treizième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un quatorzième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un quinzième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité relative des suffrages nécessaire à l'élection, un seizième tour est convoqué par le président de la Chambre, Oscar Luigi Scalfaro.
Le 9eprésident de la République italienne est finalement élu au seizième tour de scrutin, en la personne d'Oscar Luigi Scalfaro[1]. Cet ancien magistrat, ministre dans de nombreux gouvernements, membre de la Démocratie chrétienne, avait été élu, un mois auparavant, à la présidence de la Chambre des députés, l'une des charges les plus éminentes de la République[3].
Notes et références
Notes
Références
↑ a et b(it) Concetto Vecchio, « Un'altra vigilia di tutti contro tutti. E ricorda l'Italia del 1978 e del '92 », La Repubblica, (lire en ligne)