À l'origine, Morzine est un hameau de la paroisse de Saint-Jean-d'Aulps de dimension modeste au XIVe siècle[1]. Toutefois, la communauté s'est développée et grâce à son dynamisme et à son appartenance à la Confrérie du Saint-Esprit, elle a su acquérir une forme d'autonomie[1].
Une première chapelle, filiale de l'église de Saint-Jean-d'Aulps, est édifiée en 1498[1]. Un curé s'installe de façon permanente dès 1505[1].
Il faut attendre un siècle plus tard, pour que l'évêque de Genève et futur saint, François de Sales, l'érige en centre d'une paroisse indépendante[1]. Il déclara pour justifier cet acte : « De nos propres yeux, nous avons constaté que la distance entre les deux localités était trop grande pour qu'elles fusses confiées à un seul curé, que le nombre considérable des habitants de Morzine demandait qu'il y eut un curé particulier. »[1]
Face à l'accroissement de la population, la chapelle est remplacée en 1690 par une église dédiée à Marie-Madeleine[1].
Lors de travaux en 1734, elle est l'un des premiers édifices religieux à avoir un toit en ardoise de la région[1]. Une ardoisière est découverte à cette période sur le territoire de la paroisse[2]. L'édifice subit des aménagements au cours des années suivantes puis un clocher est ajouté en 1749[1].
La nouvelle église est construite entre 1803 et 1805[3],[4]. Elle est construite sur l'emplacement de l'ancienne, et dont on a gardé la tour du clocher[4]. Elle est inaugurée en 1806[1].
Description
L'église Sainte-Marie-Madeleine est considérée comme la première église de style néoclassique, implantée dans la province du Chablais et dessinée par l'architecte Claude François Amoudruz[4]. Le bâtiment est construit sur un plan centré, avec abside demi-circulaire et voute en berceau plein cintre[4],[5].Seule la tour du clocher est maintenue avec la reconstruction de l'édifice.
La nef est plutôt immense, tant large que haute, voutée en plein cintre[4]. Le chœur se termine par une abside demi-circulaire surmontée d'une coupole[4].
La décoration intérieure primitive a été réalisée par François et Laurent Baud[4],[3], dans un style baroque. Le premier est l'auteur des stalles et fonts baptismaux[4] et le second du chemin de croix et de quelques toiles[4],[6].
En 1993, six statues en bois de tilleul placées dans les niches des façades ont été réalisées par Henri Tavernier, sculpteur local.[réf. nécessaire]
Protection
L'église possède deux objets ayant fait l'objet d'une protection :
Un orgue de tribune du XIXe siècle, de facture allemande. On l'attribue éventuellement aux facteurs valaisans Carlen[7], originaire de Reckingen-Gluringen. La partie instrumentale de l'orgue est elle aussi protégée[8].