Le nom de la localité et attesté sous les formes Stabulis et Establa en 1202 ; francisation du breton Staol[1], Estable en 1206, de Stabulis en 1232, 1260, 1296 et en 1307, Estable en 1420, 1486, en 1490 et au XVIIIe siècle, Estables en 1717 et Etables dès 1725[2].
Étables-sur-Mer s'appelait autrefois Étables-les-Grottes, en référence aux diverses grottes que l'on peut trouver dans le granit en bord de mer[3].
Le nom est devenu Étables-sur-Mer par décret du [2].
Le nom en breton de la commune est Staol, il vient du latin stabulum qui signifie « hôtellerie »[2].
En 1891 la population d'Étables est de 2431 habitants répartie dans de nombreux villages. Bien qu'elle compte plusieurs marins seuls 13 habitants vivent près de la mer, à La Grêve. Si le tourisme en Bretagne commence à se développer depuis quelques décennies, entre Saint-Brieuc et Saint-Quay, il faut attendre 1890 et le "Grand train" Paris-Saint-Brieuc. Les débuts de la station balnéaire sont à associer à un riche industriel versaillais, Oscar Legris, qui a fait fortune grâce à ses sachets de teinture pour textile "La Kabiline". En 1897 Oscar Legris rencontre Jean-Marie Heurtel, le nouveau maire d'Étables, et un projet de station balnéaire à la plage de Godelin prend forme. En 1905, malgré l'opposition de nombreux propriétaires et cultivateurs, l'aménagement de la plage et des accès sont réalisés et Oscar Legris fait construire : - sa villa "La Persévéranza" (aujourd'hui château Legris); - dix-sept villas mises en location (avenue Victoria, prénom de son épouse); - un quai au Van Burel pour les canots à moteur et sur la plage de Godelin. Il fonde également une société de bain de mer dotée d'un ensemble de bains chauds (eau de mer chauffée au bois) et de 91 cabines (reprise par la commune en 1961).
Guerres du XXe siècle
Le monument aux Morts porte les noms de 136 soldats morts pour la Patrie[4] :
30 marins d'Étables auront péri en mer lors des deux conflits mondiaux.
Le les instituteurs André Lefebvre et Marcel Leroy, qui se dirigeaient à bicyclette vers Lanloup pour une mission de résistance furent tués par les Allemands, le premier à Plouézec, le second à l'Épine-Halle en Étables, après avoir été torturés[5].
Né en 1925 à Étables-sur-Mer, Pierre Le Cornec était étudiant au lycée Anatole Le Braz. Avec trois autres camarades du lycée (Georges Geffroy, Pierre Jouany et Yves Salaün), il tenta de dérober par la force à un soldat allemand une sacoche contenant des documents. L'affaire tourna mal et il fut contraint de l'abattre. Après dénonciation, les quatre lycéens furent arrêtés et affreusement torturés[6]. Ils furent fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien. Pierre Le Cornec avait 19 ans.
XXIe siècle
Le , les conseils municipaux des communes d'Étables-sur-Mer et de Binic votent la fusion des deux communes[7],[8]. Par un arrêté préfectoral du , elle devient effective le 2016[9].
Statue de Notre-Dame d'Étables surmontant le nouveau clocher.
Statue de saint-Jean-Baptiste.
Calvaire de la rue Louais.
Bâtiments civils
Manoirs
Manoir du Bigneau ou Bignot : situé au 49, rue du Jugnot à Étables-sur-Mer. Construction du XVIIIe siècle, logis de plan rectangulaire en moellons de granite et schiste dans une cour fermée, l'ancienne élévation orientée sud/sud-ouest. Bâtisse à 5 travées de baies régulières, couvertes d'un linteau à intrados en segment. Il comprend en son centre une tour, demi hors d'oeuvre de plan carré abritant un escalier desservant les pièces de l'étage sous un toit en pavillon et un comble abrité sous un long toit à pans, avec pignons découverts à crossettes, ouvert à l'avant de trois lucarnes à croupes débordantes. À l'arrière se trouve un corps de bâtiment rapporté recouvert d'un toit brisé à croupes, percés de lucarnes à fronton. Pignon triangulaire et sommé de deux épis de faîtage en zinc.
Manoir des Noës.
Manoir de la Ville-Durand : dit parfois « Saint-Michel », construction des XIIIe siècle-XIVe siècle, sur la route de Landujan au 1, rue Favigo. Le premier propriétaire connu est François Lestic, anobli en 1548, par Henri II. Avant 1514, ce manoir est la propriété de Roland de Beaulieu. Mais en 1513, il appartient à la famille Callouel[20]. On accède au domaine par une grande porte cochère dont la porte piétonne du XIIIe siècle, ouvre sur une grande allée menant au logis dont les baies sont vitrées à petits carreaux. La tour d'escalier circulaire est en demi hors d'œuvre sur l'angle anterieur gauche. Tours d'angle, jardins clos[21]. Louis Marie Faudacq, peintre douanier en a réalisé un dessin à la plume et Henri Frotier de La Messelière en a fait un croquis date du .
Manoir de Sieurnes : logis en moellons de granite et schiste daté du XVIe siècle, avec une tour d'escalier en demi hors d'œuvre sur élévation postérieure coiffée d'un toit en pavillon et d'un corps de bâtiment en retour d'équerre à droite, qui présente également une tour d'escalier circulaire sur l'angle droit et coiffée d'un toit conique. À l'entrée de la cour trône le colombier du domaine, coiffé d'un toit conique. Ce fief relevait de la seigneurie de la Roche-Suhart. Henri Frotier de La Messelière nous donne le nom de quelques propriétaires : au XVIe siècle à la famille James ; puis aux Le Veneur de Kerempat ; au XVIIe siècle à la famille de Carluer de Rumèdon ; aux Sieurnes par acquisition en 1700. À partir du XIXe siècle, aux Kersaint-Gilly de la Ville-Colvé (vicomte de Kersaintgilly)[22].
Les villas Legris
Entre 1897 et 1905, Oscar Legris, un industriel versaillais, fait construire à proximité de la plage des Godelins 17 villas qui portent toutes un prénom féminin : Amélie, Béatrix, Charlotte, Denise (aujourd'hui Saint-Denis), Élisabeth, Flore, Germaine (Henri), Henriette, Isabelle, Jeanne, (Ker Odon), Lucie, Madeleine (la Korrigane), Noémi, Olga, Praxède, Radegonde et Solange[23].
La villa Ker Uhella, ainsi que celle de M. Guilbert et l'ancien hôtel des Godelins sont décorées par Isidore Odorico[23].
La villa Ker Ruellan, centre social communal.
La villa Le Caruhel.
Sites naturels
Plages
la plage des Godelins :Oscar Legris monte les premières cabines de bain sur la plage des Godelins à partir de 1897. Il finance ensuite l'aménagement d'un quai[25],[23] ;
Raymond Domenech et Estelle Denis, l'ex-sélectionneur de l'équipe de France (2004-2010) et son ex-compagne, journaliste sur M6, puis sur TF1 possèdent une résidence secondaire à Étables-sur-Mer[26].
Mère Théodore Guérin (1798-1856), sainte catholique, fondatrice d'un ordre de religieuses aux États-Unis est née à Étables. Elle a été béatifiée par le pape Jean Paul II en 1998 et canonisée par le pape Benoît XVI le .
Marc Thiercelin, le skippeur français 2e du Vendée Globe en 1997, a notamment été de directeur du club de voile d'Étables au Godelin de 1983 à 1995.
↑Prigent Alain et Tilly Serge, "Les fusillés et décapités après jugement d'un tribunal militaire allemand (Côtes-du-Nord, 1940-1944)", Les cahiers de la Résistance populaire, mai 2011, page 81.