Les élections régionales de 2020 en Émilie-Romagne (en italien : Elezioni regionali in Emilia-Romagna) ont lieu le , afin d'élire le président et les conseillers de la XIe législature du conseil régional d'Émilie-Romagne pour un mandat de cinq ans[1].
Ces élections, bien que régionales, prennent une importance nationale en raison de la montée des partis de droite dans un bastion historique de la gauche, alors même que le gouvernement italien est fortement fragilisé. Une défaite du Parti démocrate au pouvoir est par conséquent jugée susceptible de déclencher une crise politique pouvant mener à des élections anticipées.
La Coalition de centre gauche se maintient finalement au pouvoir, tandis que la participation connait une hausse notable.
Contexte
Le parti démocrate au pouvoir est affaibli depuis l'été 2019 par un scandale touchant plusieurs de ses élus, mis en cause pour leur participation avec des médecins et des travailleurs sociaux à un système de fausse accusations et de manipulations de témoignages à l'encontre de plusieurs familles afin de leur retirer leurs enfants et les confier à des familles moyennant rétribution[2].
La montée de la droite et de l’extrême droite dans la région et le pays en général provoque l'apparition du mouvement des sardines, qui organise de nombreuses manifestations en opposition au populisme et au souverainisme[3].
Les élections régionales ont par ailleurs lieu alors que le second gouvernement Conte est fragilisé au niveau national par les sondages défavorables et de multiples défections au sein des deux partis le composant. Outre la scission du Parti démocrate initiée par Matteo Renzi qui crée le parti Italia Viva, le Mouvement cinq étoiles fait face au départ de plus d'une trentaine de parlementaires, aboutissant le à la démission de Luigi Di Maio de la tête du parti[4].
Une chute du gouvernement est ainsi jugée probable en cas de défaite du Parti démocrate aux élections régionales en Émilie-Romagne, bastion historique du parti pourtant mis au coude à coude dans les sondages par la Coalition de centre droit menée par la Ligue[5],[6].
Pour 40 d'entre eux, le scrutin utilisé est proportionnel plurinominal avec listes ouvertes et répartition des sièges selon la méthode du plus fort reste, avec application d'un seuil électoral de 3 %. Les électeurs ont la possibilité d'effectuer un vote préférentiel pour l'un des candidats de la liste pour laquelle ils votent, afin de faire monter sa place dans celle-ci. Le seuil électoral ne s'applique pas pour les listes liées à un candidat à la présidence ayant réuni au moins 5 % des voix.
Les 9 sièges restants sont quant à eux pourvus au scrutin majoritaire plurinominal avec listes fermées. Chaque liste inclut son candidat à la présidence, et neuf sièges sont ainsi attribués en bloc à la liste du candidat vainqueur de la présidence et à celui-ci, donnant au scrutin une tendance majoritaire. Cependant, si la liste gagnante a déjà obtenu la majorité absolue des sièges via le système proportionnel, seuls cinq des neuf sièges du scrutin majoritaire lui revient, le reste étant attribué à la proportionnelle. En revanche, si la liste du président élu a obtenu moins de 40 % des sièges, des sièges supplémentaires lui sont attribués jusqu'à atteindre 55 % du total.
Enfin, le candidat en tête de liste arrivé à la deuxième place de l'élection pour la présidence est membre à part entière du conseil, ce qui porte le nombre minimum de ses membres à un total de 50[7].
↑(it) « Le Sardine danno il benvenuto a Francesca Pascale: "Con noi chiunque si discosti dal sovranismo" », La Repubblica, (lire en ligne, consulté le ).