L'intérieur de la Campanie a été habité dès le début du Ier millénaire av. J.-C. par les Osces, Samnites et Étrusques, tandis qu'entre le VIIIe et le VIIe siècle av. J.-C., ses zones côtières ont été colonisées par les Anciens Grecs (Grande Grèce). À cette époque, Capoue était la principale ville de la Campanie, tandis que Naples était une anomalie, étant principalement grecque[8].
La Campanie est riche en culture, notamment en matière de gastronomie, de musique, d'architecture et de sites archéologiques et antiques tels que Pompéi, Herculanum, Oplontis, Paestum, Aeclanum, Stabiae et Velia. Le nom « Campanie » est dérivé du latin ; les Romains connaissaient la région sous le nom de Campania felix (« campagne fertile » ou « campagne heureuse »). La richesse naturelle de la Campanie en fait une destination importante pour l'industrie touristique : la ville de Naples, la Côte amalfitaine, le Vésuve et les îles de Capri et Ischia sont depuis longtemps des attractions majeures[9].
TasteAtlas a classé la région de Campanie (avec une référence particulière à la Province de Salerne, Agro-Nocerino) comme la région avec la meilleure cuisine du monde[10].
Héraldique
La région de la Campanie s'est dotée, par la loi régionale N.1 datée du de la région de la Campanie, du blason que s'était donné la République maritime d'Amalfi : « d'argent à la bande de gueules » (une bande rouge sur fond blanc).
Géographie
La Campanie s'étend à l'ouest de la chaîne des Apennins, depuis le Garigliano, au Nord, jusqu'au golfe de Policastro, au sud. Ses terres fertiles entourent le Golfe de Naples ; les cultures de tabac et de céréales alternent avec les vignobles, les oliviers, les orangers et les citronniers. La région est dominée par le Vésuve, volcan toujours en activité.
Érigée en province à part entière au début du IVe siècle au temps de l'empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination successivement ostrogothique, byzantine puis lombarde.
Elle fut ensuite morcelée en principautés et cités indépendantes, que les rois normands de Sicile intègrent à partir du XIe siècle au royaume de Sicile.
Elle recouvre une certaine indépendance après la révolte dite des Vêpres siciliennes (1282), qui inaugure deux royaumes de Sicile, l'un installé à Palerme et l'autre à Naples, d'où la désignation commune et commode de royaume de Naples pour ce qui nominalement restait le royaume de Sicile, souvent désigné dans les écrits comme « royaume de Sicile en deçà du Phare » voire comme « royaume de Sicile péninsulaire » ou, plus rarement, « royaume de Terre Ferme ».
Une première réunification intervient en 1442 sous le titre de royaume des Deux-Siciles, mais dès 1458, le royaume de Naples se donne à un bâtard de la couronne d'Aragon. Le royaume finit par revenir en 1504 dans les domaines propres des rois d'Aragon. Ceux-ci et leurs successeurs rois d'Espagne portèrent alors le titre de « roi de Sicile des deux côtés du détroit ».
Le , vers 19 heures, la Campanie fut secouée par un séisme d'intensité sept sur l'échelle de Mercalli. On dénombra près de trois mille morts dans la région et l'importance des destructions fit de nombreux sans-abris.
La Campanie rebascule à gauche à l'occasion des élections régionales de 2015. Conduit par Vincenzo De Luca, du Parti Démocrate, le centre-gauche remporte l'élection avec 41,15 % des voix contre 38,38 % des voix pour la coalition de centre-droit menée par le président sortant, et 17,52 % des voix pour la liste du Mouvement 5 étoiles, menée par Valeria Ciarambino[17].
Capitale de la pizza et d'un certain folklore italien (chansons et spectacles comme la Tarantelle), Naples est le port d'une région qui s'industrialise : industries alimentaires (notamment pour la production de pâtes), aciéries, raffineries de gaz et de pétrole, industries mécaniques.
La Campanie était renommée dans les premiers siècles de l'ère chrétienne pour ses activités métallurgiques et en particulier la fabrication de cloches et de sonnailles destinées aux troupeaux ou aux activités publiques comme les assemblées ou les ventes à la criée. Les premiers monastères reprendront cet usage pour avertir les moines des diverses prières et l'utilisation des cloches s'associera petit à petit aux offices religieux. Les églises comporteront peu à peu des clochers ou des campaniles séparés pour l'installation de cloches de plus en plus grosses[19].
En 2012, 90 homicides volontaires ont été commis en Campanie[20]. La plupart de ces assassinats se font dans le cadre de règlements de comptes, essentiellement à Naples et dans sa province. De 1979 à 2005, 3 600 personnes sont assassinées par la Camorra[21].
Dans la région, la Camorra, organisation mafieuse, est accusée d’être à la tête d’un trafic illégal internationalisé de déchets jugés nocifs pour l’environnement et la santé publique. En 1993 déjà, l’Etat italien déclare l’état d’urgence dans cette région concernant la gestion des déchets. Devenue la « poubelle de l’Europe », celle-ci est, depuis les années 1980, le centre névralgique d’une activité criminelle contre laquelle les autorités italiennes ont les plus grandes difficultés à lutter en dépit de la création de « commissariats extraordinaires » qui combattent cette forme de criminalité[22]. En juin 2007, la Commission européenne ouvre une procédure d’infraction contre l’Italie pour l’ensemble des crises advenues depuis le milieu des années 1990 en Campanie et dans la région de Naples, plus particulièrement pour « violation des dispositions européennes en matière de gestion et d’entreposage des déchets »[22]. Depuis les années 1990, les déchets ne pouvant être déposés dans les décharges surchargées, sont pris en charge par la Camorra qui, au moyen d’entreprises de transport et grâce à la corruption des autorités locales, s’en débarrasse en les abandonnant « dans l’arrière-pays, sur des terrains privés appartenant aux mafieux, ou en les entreposant dans les décharges non-réglementaires » La Camorra s’est également positionnée sur le marché légal des déchets à travers des entreprises « fantômes » ou « prête-noms »[22].
Conséquence de ces activités criminelles, la Campanie est devenue l’une des régions européennes les plus polluées, les nappes phréatiques et les sols, notamment agricoles, étant surchargés en produits toxiques[22]. Par exemple, le lait des bufflonnes de Campanie, à l’origine de la mozzarella AOC (Appellation d’Origine Contrôlée), a été jugé nocif pour la santé des consommateurs par la Commission européenne qui a suggéré aux autorités italiennes de retirer le fromage des rayons des supermarchés[22].
235 000 étrangers (dont 54 % de femmes) résidaient en Campanie au début de l'année 2013. 51 % d'entre eux vivaient à Naples et dans sa province. Ils viennent essentiellement d'Europe (environ 60 %), notamment d'Ukraine, et 10 % d'entre eux sont mariés à des Italien(ne)s. 15 % des étrangers sont au chômage. Le salaire moyen d'un étranger en Campanie est d'environ 690 €/mois[24].
Claude Albore Livadie, Tremblements de terre, éruptions volcaniques et vie des hommes dans la Campanie antique, Publications du Centre Jean Bérard, , 332 p. (lire en ligne)
(en) Patrizia Fabbri, Campania. Art and Archeology, Bonechi, , 122 p. (lire en ligne)