Campanie

Campanie
Blason de Campanie
Héraldique
Drapeau de Campanie
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Chef-lieu Naples
Provinces 5
Communes 442
Président
Mandat
Vincenzo De Luca (PD)
2020-2025
NUTS 1 ITF (Italie méridionale)
ISO 3166-2 IT-72
Démographie
Population 5 827 949 hab. (30/09/2017)
Densité 429 hab./km2
Géographie
Superficie 1 359 000 ha = 13 590 km2
Localisation
Localisation de Campanie
Liens
Site web regione.campania.it

La région de Campanie[note 1] est une région administrative de l'Italie située dans le Sud de l'Italie ; la majeure partie se trouve dans la partie sud-ouest de la Péninsule italienne (avec la Mer Tyrrhénienne à l'ouest), mais elle inclut également les petites Îles Phlégréennes et l'île de Capri. La capitale de la région de Campanie est Naples[3]. En 2018, la région comptait environ 5 820 000 habitants, ce qui en fait la troisième région la plus peuplée d'Italie[4], et, avec une superficie de 13590 km2, la région la plus densément peuplée. Sur la base de son PIB, la Campanie est également la région la plus économiquement productive du Sud de l'Italie. La zone urbaine de Naples, située en Campanie, est la huitième plus peuplée de l'Union européenne[5]. La région abrite 10 des 58 sites du patrimoine mondial de l'UNESCO en Italie, dont Pompéi et Herculanum, le Palais Royal de Caserte, la Côte amalfitaine, l'église longobarde Chartreuse de Padula, Abbaye Sainte-Sophie de Bénévent et le Centre historique de Naples. De plus, le Vésuve de Campanie fait partie du Réseau mondial de réserves de biosphère de l'UNESCO[6]. La région joue également un rôle clé dans la diplomatie internationale, puisqu'elle abrite le ”Allied Joint Force Command Naples” de l’OTAN[7] et l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée.

L'intérieur de la Campanie a été habité dès le début du Ier millénaire av. J.-C. par les Osces, Samnites et Étrusques, tandis qu'entre le VIIIe et le VIIe siècle av. J.-C., ses zones côtières ont été colonisées par les Anciens Grecs (Grande Grèce). À cette époque, Capoue était la principale ville de la Campanie, tandis que Naples était une anomalie, étant principalement grecque[8].

La Campanie est riche en culture, notamment en matière de gastronomie, de musique, d'architecture et de sites archéologiques et antiques tels que Pompéi, Herculanum, Oplontis, Paestum, Aeclanum, Stabiae et Velia. Le nom « Campanie » est dérivé du latin ; les Romains connaissaient la région sous le nom de Campania felix (« campagne fertile » ou « campagne heureuse »). La richesse naturelle de la Campanie en fait une destination importante pour l'industrie touristique : la ville de Naples, la Côte amalfitaine, le Vésuve et les îles de Capri et Ischia sont depuis longtemps des attractions majeures[9].

TasteAtlas a classé la région de Campanie (avec une référence particulière à la Province de Salerne, Agro-Nocerino) comme la région avec la meilleure cuisine du monde[10].

Héraldique

La région de la Campanie s'est dotée, par la loi régionale N.1 datée du de la région de la Campanie, du blason que s'était donné la République maritime d'Amalfi : « d'argent à la bande de gueules » (une bande rouge sur fond blanc).

Géographie

La Campanie s'étend à l'ouest de la chaîne des Apennins, depuis le Garigliano, au Nord, jusqu'au golfe de Policastro, au sud. Ses terres fertiles entourent le Golfe de Naples ; les cultures de tabac et de céréales alternent avec les vignobles, les oliviers, les orangers et les citronniers. La région est dominée par le Vésuve, volcan toujours en activité.

Histoire

Les Grecs y sont présents à partir du VIIIe siècle av. J.-C. : les Chalcidiens créent le comptoir de Pithécusses sur l'île d'Ischia vers 775-770 av. J.-C., puis la colonie de Cumes entre 750 et 730 av. J.-C., la plus ancienne de la Magna Græcia. Plus tard, elle tombe sous la domination des Romains. Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l'Italie romaine créé par l'empereur Auguste au Ier siècle av. J.-C.

Érigée en province à part entière au début du IVe siècle au temps de l'empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination successivement ostrogothique, byzantine puis lombarde.

Elle fut ensuite morcelée en principautés et cités indépendantes, que les rois normands de Sicile intègrent à partir du XIe siècle au royaume de Sicile.

Elle recouvre une certaine indépendance après la révolte dite des Vêpres siciliennes (1282), qui inaugure deux royaumes de Sicile, l'un installé à Palerme et l'autre à Naples, d'où la désignation commune et commode de royaume de Naples pour ce qui nominalement restait le royaume de Sicile, souvent désigné dans les écrits comme « royaume de Sicile en deçà du Phare » voire comme « royaume de Sicile péninsulaire » ou, plus rarement, « royaume de Terre Ferme ».

Une première réunification intervient en 1442 sous le titre de royaume des Deux-Siciles, mais dès 1458, le royaume de Naples se donne à un bâtard de la couronne d'Aragon. Le royaume finit par revenir en 1504 dans les domaines propres des rois d'Aragon. Ceux-ci et leurs successeurs rois d'Espagne portèrent alors le titre de « roi de Sicile des deux côtés du détroit ».

Parmi les lointaines conséquences de la guerre de Succession d'Espagne figure la fondation d'un nouveau royaume des Deux-Siciles, conquis en 1734 par un cadet des Bourbon d'Espagne, fils du roi d'Espagne Philippe V et d'Élisabeth Farnèse ; il divisera pour toujours la couronne d'Espagne et celle de Naples et fondera la maison de Bourbon-Siciles. Hormis l'intermède du royaume de Naples napoléonien (1806-1815), ce sera la fin de toute domination non italienne sur la Campanie. La région sera rattachée au nouveau royaume d'Italie en 1861, avec le reste du royaume des Deux-Siciles, et suivra désormais l'histoire du Mezzogiorno italien.

Le , vers 19 heures, la Campanie fut secouée par un séisme d'intensité sept sur l'échelle de Mercalli. On dénombra près de trois mille morts dans la région et l'importance des destructions fit de nombreux sans-abris.

Culture

Lieux d'histoire

Antiquité gréco-romaine :

Autre :

UNESCO

Cinq sites culturels de la Campanie sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO : le centre historique de Naples (depuis 1995)[11] ; la Côte amalfitaine (1997)[12] ; le Palais de Caserte, avec le parc, l’aqueduc de Vanvitelli et l’ensemble de San Leucio (1997)[13] ; les sites archéologiques de Pompéi, Herculanum et Oplontis (1997)[14] ; le Parc national du Cilento et du Val de Diano, avec les sites archéologiques de Paestum et Velia et la Certosa di Paluda (1998)[15]. La Campanie a attiré plus de 7 millions de touristes en 2013[16].

Administration

Les cinq provinces de Campanie.

La Campanie est divisée en 4 provinces et une ville métropolitaine :

Politique

La Campanie bascule à droite à l'occasion des élections régionales de 2010. Conduite par Stefano Caldoro, du Nouveau Parti socialiste italien, la droite l'emporte nettement avec 54,25 % des voix contre 43,04 % des voix à la gauche.

À l'issue du scrutin, le conseil régional compte 21 élus du Peuple de la liberté, 14 élus du Parti démocrate, 6 élus de l'Union de centre, 4 élus de l'Italie des valeurs, 4 élus de la liste commune Mouvement pour les autonomies-Nouveau Parti socialiste italien-Parti républicain italien, 2 élus pour la liste Liberté et autonomie, 2 élus pour Gauche, écologie et liberté, 2 élus pour l'Union des démocrates pour l'Europe, 1 élu de la liste Campanie libre, 1 élu de la liste commune Alliance de centre-Démocratie chrétienne, 1 élu de l'Alliance du peuple et 1 élu de La Droite.

La Campanie rebascule à gauche à l'occasion des élections régionales de 2015. Conduit par Vincenzo De Luca, du Parti Démocrate, le centre-gauche remporte l'élection avec 41,15 % des voix contre 38,38 % des voix pour la coalition de centre-droit menée par le président sortant, et 17,52 % des voix pour la liste du Mouvement 5 étoiles, menée par Valeria Ciarambino[17].

Lors des élections régionales de 2020, la coalition de centre-gauche menée par Vincenzo De Luca est reconduite avec 69,5 % des suffrages contre 18,1 % pour la coalition de centre-droit menée par Stefano Caldoro, et 9,9 % pour la liste du Mouvement 5 étoiles menée par Valeria Ciarambino[18].

Économie

Capitale de la pizza et d'un certain folklore italien (chansons et spectacles comme la Tarantelle), Naples est le port d'une région qui s'industrialise : industries alimentaires (notamment pour la production de pâtes), aciéries, raffineries de gaz et de pétrole, industries mécaniques.

La Campanie était renommée dans les premiers siècles de l'ère chrétienne pour ses activités métallurgiques et en particulier la fabrication de cloches et de sonnailles destinées aux troupeaux ou aux activités publiques comme les assemblées ou les ventes à la criée. Les premiers monastères reprendront cet usage pour avertir les moines des diverses prières et l'utilisation des cloches s'associera petit à petit aux offices religieux. Les églises comporteront peu à peu des clochers ou des campaniles séparés pour l'installation de cloches de plus en plus grosses[19].

Criminalité et crise des déchets

En 2012, 90 homicides volontaires ont été commis en Campanie[20]. La plupart de ces assassinats se font dans le cadre de règlements de comptes, essentiellement à Naples et dans sa province. De 1979 à 2005, 3 600 personnes sont assassinées par la Camorra[21].

Dans la région, la Camorra, organisation mafieuse, est accusée d’être à la tête d’un trafic illégal internationalisé de déchets jugés nocifs pour l’environnement et la santé publique. En 1993 déjà, l’Etat italien déclare l’état d’urgence dans cette région concernant la gestion des déchets. Devenue la « poubelle de l’Europe », celle-ci est, depuis les années 1980, le centre névralgique d’une activité criminelle contre laquelle les autorités italiennes ont les plus grandes difficultés à lutter en dépit de la création de « commissariats extraordinaires » qui combattent cette forme de criminalité[22]. En juin 2007, la Commission européenne ouvre une procédure d’infraction contre l’Italie pour l’ensemble des crises advenues depuis le milieu des années 1990 en Campanie et dans la région de Naples, plus particulièrement pour « violation des dispositions européennes en matière de gestion et d’entreposage des déchets »[22]. Depuis les années 1990, les déchets ne pouvant être déposés dans les décharges surchargées, sont pris en charge par la Camorra qui, au moyen d’entreprises de transport et grâce à la corruption des autorités locales, s’en débarrasse en les abandonnant « dans l’arrière-pays, sur des terrains privés appartenant aux mafieux, ou en les entreposant dans les décharges non-réglementaires » La Camorra s’est également positionnée sur le marché légal des déchets à travers des entreprises « fantômes » ou « prête-noms »[22].

Conséquence de ces activités criminelles, la Campanie est devenue l’une des régions européennes les plus polluées, les nappes phréatiques et les sols, notamment agricoles, étant surchargés en produits toxiques[22]. Par exemple, le lait des bufflonnes de Campanie, à l’origine de la mozzarella AOC (Appellation d’Origine Contrôlée), a été jugé nocif pour la santé des consommateurs par la Commission européenne qui a suggéré aux autorités italiennes de retirer le fromage des rayons des supermarchés[22].

Démographie

Émigration

En 2012, 43 000 Campaniens ont quitté leur région pour le centre et le nord de l'Italie[23].

Immigration

235 000 étrangers (dont 54 % de femmes) résidaient en Campanie au début de l'année 2013. 51 % d'entre eux vivaient à Naples et dans sa province. Ils viennent essentiellement d'Europe (environ 60 %), notamment d'Ukraine, et 10 % d'entre eux sont mariés à des Italien(ne)s. 15 % des étrangers sont au chômage. Le salaire moyen d'un étranger en Campanie est d'environ 690 €/mois[24].

Notes et références

Notes

Références

  1. « Campania » [archive du ], sur Collins English Dictionary, HarperCollins (consulté le )
  2. Modèle:Cite RDPCE
  3. « Campania, Italie » [archive du ] (consulté le )
  4. « Bilancio demografico Anno 2018 (dati provvisori) » [archive du ], demo.istat.it (consulté le )
  5. « Statistics on European cities - Statistics Explained » [archive du ], sur ec.europa.eu (consulté le )
  6. « UNESCO - MAB Biosphere Reserves Directory » [archive du ], sur www.unesco.org (consulté le )
  7. « Napoli, l'inaugurazione dell'Hub di Direzione Strategica della Nato » [archive du ], sur La Repubblica,
  8. (it) Sergio Gradogna, « Non solo greci e romani, la Campania degli altri popoli » [archive du ], sur Charme, (consulté le )
  9. « Campania: Gateway to Southern Italy », LifeInItaly.com,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  10. https://www.fanpage.it/stile-e-trend/viaggi/il-luogo-del-mondo-dove-si-mangia-meglio-e-una-regione-italiana/
  11. « Centre historique de Naples », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).
  12. « Côte amalfitaine », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).
  13. « Palais royal du XVIIIe siècle de Caserte avec le parc, l’aqueduc de Vanvitelli et l’ensemble de San Leucio », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).
  14. « Zones archéologiques de Pompéi, Herculanum et Torre Annunziata », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).
  15. « Parc national du Cilento et du Vallo Diano, avec les sites archéologiques de Paestum et Velia et la Chartreuse de Padula », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).
  16. (it) Turismo, 7milioni di visitatori nel 2013: la Campania è regione al top nel Sud, Il Mattino, octobre 2014.
  17. (it) « Campania - Elezioni Regionali - 31 maggio 2015 », sur la Repubblica.it (consulté le )
  18. « Elezioni Campania 2020 - Risultati - Riepilogo Regionale - La Repubblica », sur elezioni.repubblica.it (consulté le )
  19. « Untitled Document », sur belloc-urt.org via Wikiwix (consulté le ).
  20. (it) 526 omicidi nel 2012, al minimo degli ultimi 40 anni, Rapporto Eures-ANSA, ANSA, 11/07/2013.
  21. "Napoli e la Campania come un campo di battaglia. Vivere a Napoli è una roulette : si può essere uccisi anche per sbaglio", Paolo Miggiano, Cittadinanzattiva Campania.
  22. a b c d et e Mathieu Pepe, Le trafic de déchets en Campanie : la Camorra est-elle toute puissante ?, geopolri.hypotheses.org, 25 mars 2022
  23. (it) IN 43MILA IN FUGA DALLA CAMPANIA, Il Roma, 28 octobre 2014.
  24. (it) In Campania 235mila immigrati, la maggioranza è ucraina, Il Mattino, 22 mai 2014.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Claude Albore Livadie, Tremblements de terre, éruptions volcaniques et vie des hommes dans la Campanie antique, Publications du Centre Jean Bérard, , 332 p. (lire en ligne)
  • (en) Patrizia Fabbri, Campania. Art and Archeology, Bonechi, , 122 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Strategi Solo vs Squad di Free Fire: Cara Menang Mudah!