La campagne électorale est l'occasion d'un grand changement au sein du Parti libéral. Bien que les libéraux ont traditionnellement été le parti du changement radical et du libre-échange, dans la campagne de 1896 ils épousent une plateforme beaucoup plus conservatrice. À cause de ce changement, beaucoup de partisans traditionnels du Parti conservateur se déplacent vers les libéraux. Le changement le plus important est l'appui de Laurier à la Politique nationale, une cause importante pour les puissantes communautés d'affaires de Montréal et Toronto. La campagne libérale est dirigée par un ex-tory, Joseph Israël Tarte. Laurier est également un grand partisan des droits provinciaux, et un certain nombre d'influents premiers ministres provinciaux libéraux, tels qu'Oliver Mowat (Ontario) et William Stevens Fielding (Nouvelle-Écosse), appuient sa campagne.
Les conservateurs sont désorganisés depuis la mort de John A. Macdonald en 1891, avec quatre chefs différents sur une période de cinq ans. Le parti est également perçu comme étant corrompu et un gaspilleur des fonds publics. D'autres évènements, comme la Question des écoles du Manitoba, leur avaient coûté des appuis à la fois au Canada anglais et au Canada français. Dans la campagne de 1896, le Parti conservateur est mené par sir Charles Tupper, un père de la confédération et ancien premier ministre de la Nouvelle-Écosse.