La première église de la rue de Reuilly, dans le 12e arrondissement de Paris, remonte à 1856. À cette époque, le quartier affirme son caractère artisanal, commercial et travailleur[1]. De style roman, ce petit édifice fragile sera détruit en 1876 après les dommages subis, soit lors de son utilisation comme prison pendant la Commune[2], soit par la foudre[3].
Quatre ans après, une église provisoire lui succède sur le terrain occupé aujourd'hui par le marché de la dalle Rozanoff. Elle reste en état près de quatre-vingt-dix années. Son toit en bois ne laissait pas présager une telle longévité.
Résolument moderne, l'église Saint-Éloi est l'œuvre de l'architecteMarc Leboucher, architecte-coordonnateur de l'opération de rénovation urbaine de l'îlot Saint-Eloi.
L'architecte implante l'édifice place Maurice-de-Fontenay, offrant aux paroissiens une entrée en retrait de la rue de Reuilly. En raison de la configuration du terrain, l'architecte adopte un plan trapézoïdal pour l'église[6].
L'impression donnée au visiteur entrant dans l'église est, tout d'abord, que cet édifice est étrangement lumineux sans qu'on perçoive la source de lumière qui vient inonder l'immense auditorium.
L'éclairage est subtilement réalisé par une suite de plaques de verre sablées et armées, intercalées en quinconce avec les plaques métalliques. Toute la lumière est dirigée vers l'autel surélevé de cinq marches.
L’intérieur de l’église est vaste et ouvert, créant ainsi une liaison physique et spirituelle entre fidèles et le déroulement des rites sacrés, en conformité avec les préceptes de Vatican II[8],[6]
Sous l'entrée, quelques marches permettent de grimper sur un balcon afin de rejoindre l'orgue.
L' église jouit d'une belle acoustique et l'orgue est construit par la maison Schwenkedel en 1970 avec les éléments du Mutin-Cavaillé-Coll récupérés de la précédente église[2].
Le balcon autorise les visiteurs à assister aux offices ou aux nombreux concerts en embrassant une vue exceptionnelle sur l'assemblée.
À gauche de l'entrée principale, une chapellemariale accueille les petites célébrations et les personnes désirant s'isoler de la foule.
↑Alfred Fierro, Vie et histoire du XIIe arrondissement : Bel-Air, Picpus, Bercy, Quinze-Vingts..., Paris, Éditions Hervas, , 156 p. (ISBN2-903118-33-7), p. 34, 37