On connait mal l'origine et la date de la double titulature : saint Léger, célébré le , puis saint Jean-Baptiste, célébré le . Le culte de saint Jean le Baptiste connu un essor au Xe siècle et XIe siècle, quand des reliques furent rapportées des premières croisades[3]. Son culte est parfois en rapport direct avec le bain dans les eaux salutaires d'une source (la Vesgre?). La première mention assurée du patronage de saint Jean-Baptiste ne remonte qu'à 1604 : "faitz en l’église monsieur Saint jehan babtiste et Saint leger"[4]. En 1791, il n'y a plus que "de la paroisse de St Jean de St Leger en iveline"[5].
Les carolingiens fréquentèrent aussi cette forêt "d'Iveline", le roi Carloman y serait mort de blessures de chasse[1].
Chef-lieu du domaine royal
La forêt passa aux Capétiens vers 999 qui donnèrent plusieurs terres à l'abbaye Saint-Magloire. Le roi Robert le Pieux fit construire une église en 1026[6],[1]. C'est la première mention du village de Saint-Léger qui, dès lors, et peut-être antérieurement, parait avoir été le chef-lieu du domaine royal de la forêt d'Yveline[1]. De cette église primitive achevée dans la première moitié du XIe siècle par Hugues, moine de Saint-Benoist-de-Fleury[1] en 1026 et par Helgaud de la même abbaye en 1031, il ne reste que les bandeaux ou tailloirs au-dessous des arcs qui séparent la chapelle nord et le clocher du vaisseau principal[7]. Il semble à l'origine qu'un lien existait avec l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire.
Le roi Philippe-Auguste aurait eu une vision miraculeuse dans cette église en 1184. C'est entre ses murs que se tint le concile des évêques à *Saint-Leger-en-Nyvellyne, le , mettant fin à l'interdit du roi, le nom a été confondu à tort avec Saint-Léger-en-Néelle, en Vermandois[1],[8]. Au XIXe siècle, de Dion indique que l'église lui a paru postérieure au règne de Philippe-Auguste. C'est une construction solide, mais massive et grossière. Elle a dû être élevée tout au milieu du XIIIe siècle par les habitants, sans avoir recours à un architecte et même sans le concours d'un tailleur de pierre un peu habile[7]. Le clocher date du XIIIe siècle[9]. Indépendamment de l'église, vers 1250, il existait une chapelle, peut-être castrale, desservie par un chapelain[1].
La nef et le chœur furent reconstruits au XVIe siècle. L'église a 34 mètres de long sur 9 de large ; sa superficie intérieure, avec les deux chapelles formant la croix, est de 360 mètres carrés. Elle a un chevet plat.
Le bénitier en grès est une curette hémisphérique posée sur un pied plus moderne. Elle est assez grossière, quoiqu'ornée de deux écussons dont l'un a été mutilé, l'autre est un écartelé ; au premier quartier trois étoiles à six pointes, deux et une; aux deuxième et troisième, une croix; au quatrième i trois tourteaux ou besans posés deux et un, du XVIe siècle[7].
La chaire, qui porte la date 1743, est richement sculptée de trophées, médaillons et motifs rocaille sur les panneaux et une belle console feuillage marque le départ de la rampe.
Il y a un grand tableau de l’école italienne du XVIIe siècle représentant le Baptême du Christ avec, à l’arrière-plan, sur la rive, une scène représentant la montée au calvaire.
Une longue série de vitraux à personnages a été posée par Amédée Bergès et son fils, peintre verriers à Toulouse, durant le dernier quart du XXe siècle, ouvrage financé par loterie, souscription et dons des familles de notables de la paroisse[10].
Les parties les plus anciennes, dont le clocher, sont inscrites aux monuments historiques depuis 1933[11].
Notes et références
↑ abcdef et gMOUTIE (Aug.) St-Léger-en-Yvelines. Société archéologique de Rambouillet 1870-1872 (1873), t.1, pp. 67-120- p. 133-137; p. 72, 73, 76, 81, 82, 97.
↑BAILLET (Adrien) Les vies des saints (1739), t. 6, 15 aou-sept (1739), t. 6, p. 17,le 2. octobre.
↑ROBLIN (Michel) Fontaines sacrées et nécropoles antiques, … anciens diocèses de l'Oise. Rev. hist. de l'Eglise de Fr. (1976), t. 62. N°168, p. 238.
↑A.D.Y., Registre paroissiaux, Saint-Léger-en-Yveline, 1604, p. 6/282. A.D.Y. en ligne
↑A.D.Y., Registre paroissiaux, Saint-Léger-en-Yveline, 1791, p. 6/267. en ligne
↑BOUQUET (Dom Martin) Recueil des historiens des Gaules et de la France (1781), t. 12, p. 794.
↑ ab et cMOUTIE (Aug.) Saint-Léger-en-Yveline (Notes et additions. Société archéologique de Rambouillet 1870-1872 (1873), t.1, pp. 133-137; p. 134.
↑Abbé André d'Avallon, Histoire chronologique et dogmatique des conciles de la chrétienté…, 1854, [lire en ligne], p. 501.