Le , Carloman II est couronné à Ferrières-en-Gâtinais avec son frère Louis III avec qui il partage le royaume des Francs occidentaux en 880. Tandis que la Neustrie et la Francie reviennent à Louis, Carloman obtient l’Aquitaine et la Bourgogne[3]. Les deux souverains s'entendent pour exclure Hugues, fils illégitime de Lothaire II, de toute prétention à l'ancien royaume de son père[4]. Puis ils se retournent contre Boson de Provence, qui s'est fait élire roi le à Mantaille, près de Vienne[3] et couronner à Lyon par l'archevêque Aurélien. Contre Boson sont menées trois expéditions. La première, à l'été 880, vise à pacifier le Berry, l'Autunois et le Nivernais. Après s'être emparés de Mâcon, ils mettent le siège devant Vienne avec Charles III le Gros, roi d'Italie. Mais ce dernier se retire dès l'automne pour se rendre en Italie, où il reçoit la couronne impériale en . Puis Louis III doit le quitter pour s'opposer aux Vikings, qu'il écrase le à la bataille de Saucourt-en-Vimeu. En est lancée une deuxième campagne, puis une troisième en juin-août 882[5],[6].
Après la mort de son frère, le , Carloman II abandonne le siège de Vienne, confié à Richard de Bourgogne (qui s'en empare peu après), et se fait reconnaître comme seul roi des Francs occidentaux par une assemblée réunie au palais de Quierzy le . En octobre, il s'avance sur la Somme, face aux Vikings, qu'il bat sur l'Aisne à Avaux, avant de regagner Compiègne, où il réunit une nouvelle assemblée pour l'hiver[7].
En 883, il subit à Miannay près d’Abbeville une défaite contre l’envahisseur viking qui ravage le pays de Somme. Face à cette situation, il réunit les grands du royaume en 884 à Compiègne où il est décidé d’acheter le départ des Normands contre 12 000 livres pesant d’argent[9], somme énorme pour l’époque[3].
En mars 884, il réunit les grands à Vernon et promulgue un capitulaire qui prévoit les peines les plus sévères contre ceux qui pratiquent le brigandage. Il s'agit du dernier capitulaire carolingien[10].
Ayant obtenu le départ des Normands, Carloman II laisse donc la cour au monastère des Andelys et part avec quelques jeunes familiers au vieux palais de chasse de Bézu-la-Forêt (Eure), entre Rouen et Gournay-en-Bray[7]. Mais il meurt le , quelques jours après avoir été involontairement blessé à la jambe par un coup de boutoir donné par un des vassaux[3],[11] au cours d’une partie de chasse au sanglier[3],[12] dans la forêt de Bézu[3],[13]. Disparu à l’âge de dix-sept ans, il est inhumé à Saint-Denis.
Le , il est fiancé à Engelberge, fille en très bas-âge de Boson de Provence[14]. Disparu trop jeune, Carloman II ne s’est pas marié et n’a donc pas de descendance.
↑Isabelle Crété-Protin, Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du IVe au IXe siècle, Presses universitaires du Septentrion, 2002, 446 pages, p. 285 (ISBN9782859397531).
↑ abcde et fFrédérick Gersal, Des duchés au royaume, Fernand Lanore, 1987, 168 pages, p. 25-26.
↑Robert-Henri Bautier, « Les itinéraires des souverains et les palais royaux en « France occidentale » » (p. 99-110), dans Annie Renoux (éd.), Palais royaux et princiers au Moyen Âge (actes du colloque international tenu au Mans les 6-7 et 8 octobre 1994), Le Mans, Publications de l'Université du Maine, 1996, 217 pages, p. 103 (ISBN9782904037221).
↑Félix Grat, Recueil des actes de Louis II le Bègue, Louis III et Carloman II, rois de France, 877-884, 1978, p. XIII.