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Le terme zone bleue est un néologisme créé pour identifier les quelques régions du monde où la longévité des habitants est très nettement au-dessus de la moyenne[1].
Le nom de zone bleue a été créé par l'universitaire italien Gianni Pes et le démographe belge Michel Poulain[2]. Ils ont découvert en 2000, dans la province de Nuoro, en Sardaigne, la plus forte concentration au monde d’hommes centenaires alors connue[2] localisée dans de nombreux villages de montagne de cette province. Ils dessinèrent sur une carte à l'encre bleue la zone regroupant ces villages qu'ils appelèrent alors simplement la « zone bleue »[2].
Depuis soutenu par la National Geographic Society, un projet a été lancé depuis 2002 pour identifier d'autres zones bleues dans le monde[2], avec Dan Buettner. Ce dernier est souvent cité comme l'inventeur du terme zone bleue, en s'intéressant à ce thème depuis les années 90[3].
En 2017, cinq zones ont été identifiées[4] :
En 2023, Michel Poulain identifie une autre zone bleue, à savoir la Martinique[9].
On évoque parfois aussi Singapour[10],[11].
La plus grande base de données publique utilisée pour observer les occurrences de supercentenaires (personnes dépassant les 110 ans) est celle du Gerontology Research Group (GRG) créé à Los Angeles en 1990[12].
Dans son livre, Buettner donne une liste de neuf leçons[13],[14],[15] :
Ces zones bleues ont en commun d'être des zones ensoleillées et aérées. Les régimes alimentaires sont différents mais ils ont deux aspects en commun. Le premier est qu'ils sont basés sur les aliments d'origine végétale, avec la viande, le poisson ou le fromage seulement en petite quantité ou pendant les fêtes. Le deuxième est qu'ils mangent des légumes. Quant au goût, les régimes sont très différents. Si la population d'Ikaria a un régime proche du régime crétois (légumes, poissons, viandes blanches), la population des villages de montagne sardes ne consomme pas de poisson mais de la viande, dont de la charcuterie[5].
L'étude publiée par Michel Poulain et Gianni Pes identifie l'importance d'un mode de vie sain, en altitude, avec une activité physique au-delà de 80 ans, sans stress, avec des liens familiaux et sociaux étroits[16].
Certains observateurs et chercheurs sont sceptiques sur l'existence de ces zones bleues, ou mettent en avant une potentielle exagération. Ainsi Saul Newman, chercheur à l’Australian National University, s'est penché sur les données du GRG et s'est intéressé aux variables socio-économiques et relève des faits qui selon lui n'ont pas été sérieusement pris en compte :
Une des explications de ce dernier résultat pourrait être des motivations de fraudes à la retraite, ou simplement des erreurs dans les registres (par exemple il est connu que de nombreux supercentenaires présents dans les registres au Japon sont en réalité décédés dans le chaos de la Seconde Guerre mondiale[18]).