Porte-parole des taliban depuis de nombreuses années, il est l'actuel vice-ministre de l'Information et de la Culture de l'émirat islamique d'Afghanistan.
Il s'engage dans la lutte (djihad) à l'âge de 16 ans alors que le mouvement des taliban commence à émerger. Communicant hors pair, il prend rapidement de l'importance au sein de leurs organes médiatiques, écrivant des articles en dari pour un de leurs journaux, puis animant des émissions en pachto et en dari sur leurs ondes.
En tant que porte-parole des taliban, Mujahid se charge de rapporter les revendications du mouvement aux médias afghans et étrangers. Il s'occupe aussi de confirmer ou d'infirmer son implication dans différents attentats qui émaillent l'Afghanistan. Très actif sur Twitter, il y publie des vidéos montrant l'activité des taliban à travers le pays.
Le , alors que leur offensive généralisée fait rage, Zabihullah Mujahid s'excuse au nom des taliban pour la mort du photojournaliste indien Danish Siddiqui survenue la veille lors d'un affrontement avec les Forces de sécurité nationales afghanes(en) à Spin Boldak. Il demande également à ce qu'à l'avenir les journalistes informent les taliban de leur présence avant d'entrer dans une zone de guerre afin que ces derniers puissent « prendre soin de ces individus particuliers »[8].
Le , il est nommé vice-ministre de l'Information et de la Culture[12], après avoir été le ministre titulaire pendant les trois semaines précédentes[13],[14].
Réagissant à la crise humanitaire provoquée par l'arrêt de l'aide internationale et le gel des avoirs afghans par l'administration Biden, Zabihullah Mujahid déclare à CBS News : « D'un côté, ils disent qu'un million d'enfants mourront, mais de l'autre, les États-Unis retiennent notre argent. Les États-Unis devraient débloquer notre argent afin que nous puissions sauver plus d'enfants »[15].
Identité contestée avant 2021
Début 2009, CNN réalise une interview d'un homme se faisant passer pour Zabihullah Mujahid et apparaissant de dos face à la caméra[16]. Nic Robertson(en), le reporter chargé de l'interview, le décrit comme un homme de « près de 30 ans, barbu et mesurant un peu plus d'un mètre quatre-vingts ». Peu de temps après la diffusion de l'interview, en , Zabihullah Mujahid contacte des journalistes occidentaux pour leur dire que l'homme apparu à la télévision est un imposteur. À la suite de cela, un analyste du renseignement cité par le New York Times affirme que l'homme apparu à la télévision n'est pas un imposteur mais l'un des nombreux individus autorisés à utiliser l'identité de Zabihullah Mujahid qui aurait ensuite été désavoué par ses supérieurs hiérarchiques en raison de sa piètre performance. Il soutient sa théorie en déclarant qu'« il est impossible que Zabiullah Mujahid puisse être une seule personne... Personne ne pourrait prendre autant d'appels des médias »[17].
En 2011, des responsables du renseignement militaire américain affirment à leur tour que Zabihullah Mujahid n'est pas un seul individu mais un personnage dont le nom est utilisé par plusieurs porte-paroles taliban. Cette affirmation est cependant contredite par de nombreux journalistes qui assurent reconnaître sa voix et être en contact avec la même personne depuis plusieurs années[17].
Dans un entretien accordé à l'Express Tribune publié le , Zabihullah Mujahid revient sur ces rumeurs, en déclarant notamment : « Ils (les États-Unis et les forces armées afghanes) pensaient que je n'existais pas », avant d'ajouter : « j'ai échappé tellement de fois à leurs raids et leurs tentatives pour me capturer qu’ils ont sérieusement pensé que "Zabiullah" était une figure inventée, pas un vrai homme qui existe »[18].