Durant l'époque d'Edo (1603 - 1868), étendu sur 82,6 ha, il comprend plus de 100 bâtiments et 48 temples secondaires, et, en tant que centre d'études bouddhiques du Jōdo shū, rassemble près de 3 000 prêtres et novices.
Vers la fin des années 1860, le gouvernement de Meiji, issu de la révolution du même nom qui met fin au shogunat Tokugawa, instaure un shintoïsme d'État. Dès 1868, la promulgation d'une série d'ordonnances sur la ségrégation entre le shintō et le bouddhisme entraîne dans tout le Japon le retour en force du mouvement Haibutsu kishaku, un courant de pensée qui prône l'expulsion du bouddhisme du pays. Des lieux de culte bouddhique sont détruits et une grande partie du patrimoine religieux des temples est dispersée[5],[6]. Des édifices du Zōjō-ji sont réduits en cendres, et, en 1873, le nouveau pouvoir s'empare de terres appartenant au temple Zōjō qui n'est plus sous la tutelle des Tokugawa. Les terres confisquées sont aménagées en un parc la même année : le parc de Shiba. Reconstruit plus tard dans des dimensions plus modestes, le complexe bouddhique du Jōdo shū est de nouveau incendié en 1909[7],[8].
Une partie des bâtiments principaux sont reconstruits durant la seconde moitié du XXe siècle : le hondō en 1952, la plupart des autres édifices de 1972 à 1974, la salle dédiée au fondateur du lieu en 1989, et l'ankokuden, salle du bouddha Amida, en 2011[9],[11].
Porte de Sangedatsu (三解脱門, Sangedatsu-mon?), 1622. « San » (三?) signifie « trois », et « gedatsu » (解脱?) signifie « moksha ». L'homme qui passe la porte se libère de trois vices : la cupidité (貪, ton?), la haine (瞋, shin?), et la stupidité (癡, chi?).
↑Christophe Marquet, « Le Japon moderne face à son patrimoine artistique », dans François et Mieko Macé, Ishii Kōsei, Cécile Sakai, Christophe Marquet et al., Cipango : cahiers d'études japonaises : Mutations de la conscience dans le Japon moderne (revue), Paris, INALCO Publications Langues'O, coll. « Hors-série », (ISBN2858311056, OCLC491367667, lire en ligne [PDF]), p. 16-17.