Fils de l'homme politique centriste Tomy Lapid, il se lance lui-même en politique en 2012, après une carrière dans les médias. Il fonde le mouvement centriste laïc Yesh Atid, qui arrive en deuxième position aux élections législatives de 2013, lui permettant d'intégrer le gouvernement Netanyahou III comme ministre des Finances.
En 2014, il quitte le gouvernement et devient dans les années suivantes l'un des principaux opposants à Benyamin Netanyahou. Il s'efface lors des trois scrutins législatifs de 2019-2020 derrière Benny Gantz au sein de la coalition de centre droit Bleu et blanc, qui rejoint finalement un gouvernement d'union nationale dirigé par Netanyahou, au grand dam de Lapid, qui s'en désolidarise.
Yaïr Lapid est le fils de l'homme politique libéral centriste Tomy Lapid (ancien vice-Premier ministre d'Israël et président de Yad Vashem) et de la romancière Shulamit Lapid.
Au milieu des années 1980, Lapid épouse Tamar Friedman avec laquelle il a un fils, Yoav, né en 1987. Ils ont ensuite divorcé et il déménage à Los Angeles, où il travaille dans l'industrie de la télévision. Il retourne ensuite en Israël, où il reprend sa carrière de journaliste. Il est actuellement marié à la journaliste Lihi Lapid et vit dans le quartier de Ramat Aviv Gimel à Tel-Aviv. Lui et sa femme ont deux enfants. Il fréquente les Daniels Centers for Progressive Judaism, une synagogue du judaïsme réformé de Tel-Aviv[1].
Carrière journalistique
Il commence sa carrière de journaliste comme correspondant militaire pour Ba-Mahane, l'hebdomadaire de l'armée israélienne. Il écrit aussi dans Ma'ariv (fondé par un groupe de journalistes, parmi lesquels son grand-père maternel, David Guiladi(he)), jusqu'en 1988 pour rejoindre l'édition de Tel-Aviv du Yediot Aharonot[2]. À partir de 1991, il écrit un éditorial hebdomadaire dans l'édition du week-end de Ma'ariv, puis du Yediot Aharonot.
En 1994, il devient journaliste à la télévision sur la chaîne Aroutz 1. En 1999, il rejoint la chaîne Aroutz 2 où il présente un talk-show appelé Yaïr Lapid. En 2008, il présente Ulpan Shishi(he), un programme d'information hebdomadaire très populaire d'Aroutz 2[3].
Auteur de 11 livres (9 romans policiers[4] et 2 livres pour enfants), il écrit le scénario d'une série diffusée, en 2004, sur Aroutz 2.
Allié puis opposant de Netanyahou
En , Lapid annonce quitter le journalisme et commencer une carrière politique. Le , Lapid annonce la création d'un nouveau parti, Yesh Atid, classé au centre de l'échiquier politique[5],[6]. Lapid réalise une bonne campagne dans les médias et se place comme le défenseur de l'Israélien des classes moyennes qui travaille, défend la patrie et paye ses impôts par opposition au Likoud de Netanyahou qui représente les intérêts des idéologues des colonies, des religieux et des militants d'extrême droite. Il met en avant la nécessité du dialogue politique, en contraste avec la stratégie plus radicale de Netanyahou[7]. Son parti termine en deuxième position lors des élections législatives israéliennes de 2013, derrière le Likoud.
Le Likoud est chargé par le présidentShimon Peres de former un gouvernement. Les négociations avec Yesh Atid sont difficiles et Lapid demande, pour participer au gouvernement, que le nombre de ministres soit réduit de 28 à 18 ce qui provoque des difficultés avec les ministres précédents qui perdraient leur ministère. Lapid refuse aussi que la coalition gouvernementale comprenne des membres des partis haredim, préférant la présence du Foyer juif, le parti de Naftali Bennett. Le Likoud lui propose le poste de ministre des Finances même si Lapid préférerait celui de ministre des Affaires étrangères[8]. Il accepte malgré tout le poste de ministre des Finances, qu'il occupe dans le gouvernement Netanyahou III à partir du .
En , il déclare que « la solution de deux États est la seule » entre Israël et la Palestine. Il exprime par ailleurs un premier désaccord avec le gouvernement en critiquant l'annonce d'un appel d'offres pour de nouvelles constructions de colonies[9].
Le , le Premier ministre renvoie Yaïr Lapid de son gouvernement après qu'il se soit opposé à plusieurs reprises à la politique menée par la coalition gouvernementale. De plus, la baisse de sa cote de popularité a joué en sa défaveur étant donné qu'elle affaiblit son poids politique et ses chances de succès lors des élections suivantes[10]. Son parti arrive quatrième, à 9 % des suffrages exprimés, aux élections législatives de 2015.
Aux élections d', puis de , il fonde la coalition Bleu et blanc avec le parti Hosen L'Yisrael de l'ancien chef d'État-MajorBenny Gantz, comptant sur le prestige de ce dernier pour chasser du pouvoir Netanyahou, accusé de corruption. Aucun des trois scrutins ne permet la formation d'un gouvernement, le Likoud et Bleu et Blanc étant systématiquement au coude-à-coude, avec des alliés également dispersés.
Le , à la surprise générale, Gantz, après trois campagnes où il se pose en alternative au Premier ministre, accepte de négocier la formation d'un gouvernement d'union nationale dirigé par Netanyahou, qui lui laisserait la place à mi-mandat. Cela créé une crise au sein de Bleu et Blanc, que Yesh Atid et le troisième parti membre, Telem(en), quittent dans les jours suivants. Le gouvernement Netanyahou V, qui voit le jour en mai, explose dès la fin de l'année, entraînant de nouvelles élections.
Premier ministre alternant et ministre des Affaires étrangères
Après les élections de , où son parti Yesh Atid arrive en deuxième position, et à la suite de l'échec de Benyamin Netanyahou à former un gouvernement dans les quatre semaines qui lui étaient imparties, Yaïr Lapid est chargé le par le présidentReuven Rivlin de former le gouvernement dans un nouveau délai de quatre semaines[11].
Le , Naftali Bennett annonce soutenir les efforts pour former un gouvernement qu'il dirigera avec Lapid. Celui-ci reçoit également le soutien des partis Nouvel Espoir et Israel Beytenou, du Parti travailliste israélien et du Meretz, ainsi que de Bleu et blanc. Pour obtenir la majorité des députés, le gouvernement doit encore avoir le soutien de députés arabes israéliens[12]. Le , après un accord avec la Liste arabe unie, Lapid annonce avoir réussi à former une coalition. Il dispose d'une semaine pour former un gouvernement[13]. Bennett doit être Premier ministre durant les deux premières années, avant que Lapid, qui sera entretemps Premier ministre alternant et ministre des Affaires étrangères, ne lui succède jusqu'au terme de la législature en 2025[14]. Le gouvernement Bennett-Lapid est approuvé par un vote de la Knesset, à une voix près (60 contre 59), le [15].
À partir de juin 2022, des divergences apparaissent au sein de la coalition[16].
Premier ministre
Le 20 juin, Bennett et Lapid annoncent la dissolution prochaine de la Knesset et la convocation d'élections législatives[17]. Celle-ci est effective le 30 juin et Yaïr Lapid devient Premier ministre en titre le lendemain [18]. Il devient alors le premier chef du gouvernement israélien à prendre ses fonctions après la dissolution de la Knesset[19].
Le , son parti Yesh Atid et ses alliés perdent la majorité parlementaire à la suite des élections, alors que le Likoud et ses alliés d'extrême droite remportent une majorité de 64 sièges à la Knesset, permettant ainsi le retour de Netanyahou au poste de Premier ministre[20]. Netanyahou est officiellement désigné pour former un gouvernement par le président Isaac Herzog le 13 novembre 2022, et le nouveau gouvernement est investi par la Knesset le 29 décembre suivant, mettant un terme au mandat de Lapid[21],[22],[23]. Il s'agit alors du plus court passage à la tête du gouvernement de l'histoire du pays.
Références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Yair Lapid » (voir la liste des auteurs).
(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Yair Lapid » (voir la liste des auteurs).
↑(en) « Yair Lapid's 'Jewish Home' Is a Reform Synagogue in Tel Aviv », Haaretz, (lire en ligne, consulté le )