Erreur de pilotage, mauvaise configuration pour le décollage (volets et becs non sortis), système d'alerte de mauvaise configuration au décollage défaillant
Cet accident est actuellement la quatrième catastrophe aérienne la plus meurtrière survenue en Espagne, et la pire depuis celle du vol Avianca 011 survenue en 1983[1].
Bien qu'il s'agisse du seul accident mortel subit par Spanair au cours de ses 25 années d'existence, il a encore aggravé l'image déjà négative de la compagnie aérienne à l'époque, et a exacerbé ses difficultés financières. Elle a cessé ses activités le .
En pleine période de vacances, l'avion était pratiquement complet, avec 166 passagers (sur 170 places en cabine ) et six membres d'équipage à bord, dont le commandant de bord de 39 ans, Antonio Garcia Luna, et le copilote de 31 ans, Francisco Javier Mulet.
Description chronologique de l'accident
À 13:06:15, (heure de départ initial 13:00), l'avion est autorisé au démarrage des moteurs et roule vers la piste 36L depuis le poste de stationnement T21.
À 13:24:57, l'appareil est autorisé au décollage sur la piste 36L.
À 13:26:27, l'équipage détecte une alerte indiquant une surchauffe sur une prise d'air située sous une fenêtre du cockpit et signale à la tour de contrôle qu'un problème les oblige à annuler le décollage et à quitter la piste.
À 13:33:12, l'appareil se dirige vers le stationnement R11 pour vérifications.
À 14:08:01, après inspection par le personnel technique de Spanair, l'avion est autorisé à repartir.
À 14:23:14, l'avion est autorisé au décollage sur la piste 36L.
À 14:24:08, l'appareil décolle.
À 14:24:14, quelques instants après l'envol, l'alarme de décrochage retentit, l'appareil bascule plusieurs fois à gauche et à droite.
À 14:24:23, alors que l'appareil est incliné de 32 degrés à droite, le cône de queue et l'aile droite touchent le sol. L'appareil glisse alors sur le sol pendant près de 450 mètres avant de rencontrer une dénivellation importante causant sa désintégration et un important incendie[2].
Bilan
Cent-soixante-douze personnes se trouvaient à bord, dont vingt-deux enfants et six membres d'équipage. Cent-cinquante-trois personnes ont trouvé la mort dans l'accident et dix-neuf ont été blessées[3]. L'un des blessés est mort le [4].
Les victimes sont majoritairement espagnoles. Elles comprennent également quatre Allemands, trois Français, deux Suédois, un Bulgare et un Gambien.
L'identification des victimes est rendue difficile, de nombreux corps étant carbonisés. Les enquêteurs auront recours à des tests ADN[5] et aux identifications dentaires. Le , l'identification des 154 corps est terminée[6].
Un deuil de trois jours a été décrété dans la région et dans la ville de Madrid.
Enquête et causes de l'accident
L'enquête a été confiée à la Commission espagnole d'enquête sur les accidents de l'aviation civile. Les boîtes noires ont été retrouvées et semblaient exploitables, bien qu'endommagées[7].
Selon les premiers témoignages des survivants et le personnel de l'aéroport, à la suite d'un incident technique, l'avion était retourné à l'aérogare pour réparation. Cette dernière s'est limitée à débrancher le fusible de chauffage d'une sonde, alors que la panne concernait un relais commandant plusieurs équipements, dont l'alarme des volets et des becs d'aile.
Des passagers auraient tenté de descendre. Le pilote s'y serait opposé. L'appareil a alors essayé de décoller une deuxième fois. Une vidéo prise par l'aéroport a été communiquée aux médias dans les jours suivant l'accident.
D'après les investigations menées à la suite de l'accident, l'avion n'était pas configuré correctement pour le décollage, ses volets et becs de bord d'attaque n'étant pas déployés, ce qui a provoqué un décrochage de l'avion dans les secondes qui ont suivi son envol.
L'accident est attribué à plusieurs facteurs parmi lesquels[2] :