Le BMV a été isolé pour la première fois en 1942 à partir de Bromus inermis[3] et son organisation génomique déterminée dans les années 1970, et il a été complètement séquencé avec des clones disponibles dans le commerce dès les années 1980[4].
En France, ce virus est repris dans la « liste des espèces-modèles pour la recherche » (arrêté du 3 septembre 2019)[6].
Selon une enquête internationale menée en 2011 auprès de virologues par la revue Molecular Plant Pathology, le virus de la mosaïque du brome est considéré comme l'une des dix espèces de virus phytopathogènes les plus importantes, en tenant compte à la fois des aspects scientifiques et économiques[7].
Structure
Les virions du BMV sont des particules parasphériques à symétrie icosaédrique, d'environ 27 nm de diamètre. La capside est composée de 180 protéines de 20,3 kD identiques, qui forment une coque protégeant un génome d'ARN simple brin d’environ 1 MDa.
Le génome, segmenté, tripartite, comprend trois segments d'ARN portant une coiffe, ARN1, ARN2 et ARN3, répartis dans trois virions distincts et identiques.
Il comprend au total quatre cadres de lecture ouverts (ORF).
L'ORF 1 (porté par l'ARN1) et l'ORF 2 (porté par l'ARN2) codent deux protéines, 1a (109 kDa, l'hélicase) et 2a (94 kDa, la polymérase), dont le rôle est de contribuer à la réplication virale en synthétisant un ARN complémentaire au génome, de polarité négative[8],[9].
Le troisième segment, ARN3, porte deux ORF : l'ORF 3, longue de 2,1 kb, code une protéine de mouvement (32 KDa), qui permet le déplacement de cellule à cellule, et l'ORF 4 (0,8 kb) produit l'ARN4 (ARN sous-génomique issu de la transcription partielle de l'ARN3 génomique) qui code la protéine de capside (20,3 kDa). Celle-ci est interchangeable in vivo avec celle du Cowpea chlorotic mottle virus, très proche du BMV)[8].
Les ARN1 et ARN2 sont suffisants pour infecter les protoplastes, mais les trois ARN sont nécessaires pour une infection systémique[9].
Transmission
Dans la nature, le BMV est transmis par des nématodes du genre Xiphinema. Il ne peut pas être transmis par des insectes, ni par des acariens, ni par les graines. Le BMV serait toutefois également transmis par des pucerons selon un mode non-persistant, mais avec une faible efficacité[10]. En laboratoire, l'infection peut être réalisée par inoculation mécanique de la sève[8].
Les symptômes du virus de la mosaïque du brome (BMV) sont similaires à ceux du Wheat Streak Mosaic Virus (WSMV). Des taches et des stries jaunes ou blanches se propagent rapidement sur les feuilles et naissent initialement d'un motif de mosaïque jaunâtre. Les feuilles virent rapidement au jaune vif. Les plantes infectées peuvent être légèrement rabougries et produire des grains ratatinés. Les jeunes plantes présentent les symptômes les plus évidents et ceux-ci deviennent moins apparents à mesure que les plantes vieillissent. Certaines lignées de blé peuvent être des porteurs asymptomatiques[11].
↑(en) P. Ahlquist, V. Luckow et P. Kaesberg, « Complete nucleotide sequence of brome mosaic virus RNA3 », Journal of Molecular Biology, vol. 153, no 1, , p. 23–38 (DOI10.1016/0022-2836(81)90524-6).
↑ ab et cMarina Casselyn, Modifications structurales du Virus de la Mosaïque du Brome et interactions entre particules virales en solution : application à la cristallisation, Université Pierre et Marie Curie - Paris VI - Centre de Génétique Moléculaire, (lire en ligne).
↑ a et bJosette Albouy, Suzanne Astier, Hervé Lecoq et Yves Maury, Principes de virologie végétale : génome, pouvoir pathogène, écologie des virus, Paris, Éditions Quae, coll. « Mieux comprendre », , 488 p. (ISBN2-7380-0937-9).
↑(en) « Genus: Bromovirus », sur talk.ictvonline.org, International Committee on Taxonomy of Viruses (ICTV), (consulté le ).