Vicia narbonensis, la vesce de Narbonne, est une espèce de plantes alimentaires annuelles de 20-50 cm de la famille des Fabaceae cultivée dans la région méditerranéenne et au Moyen-Orient (Espagne, Turquie, Irak, Syrie) dont elle est originaire (d'où son nom anglais de moor's pea).
Bien que difficile à distinguer de V. faba, elle est signalée comme cultivée par les botanistes vers 3000 av. J.-C. dans la péninsule Ibérique et plus récemment au Proche-Orient, on peut difficilement parler de domestication, l'hybridation spontanée n'est pas fréquente, l'autogamie est largement dominante.
Taxinomie
Vicia narbonensis L. est synonyme de Vicia serratifolia Jacq. 1778 - f. integrifolia Beck[2]. Jean-Baptiste de Lamarck avait réuni ces deux taxons dans sa Flore française[3].
Complexe d'espèces
Selon certains auteurs, Vicia narbonensis et ses espèces proches, qui présentent de nombreuses similitudes morphologiques, forment un complexe d'espèces, Vicia narbonensissensu lato. Selon le schéma présenté ci-après[4]. Ce complexe qui englobe sept espèces forme la section B du genre Vicia, les sections A (Vicia bithynica L.) et C (Vicia faba L.) étant monospécifiques[5] :
Vicia narbonensis var. aegyptiaca Asch. & Schweinf.
Vicia narbonensis var. affinis Asch. & Schweinf.
Vicia narbonensis var. jordanica H.I.Schaf.
Vicia narbonensis var. narbonensis
Vicia narbonensis var. salmonea (Mout.) H.I.Schaf.
Alimentation animale
Rembert Dodoens (1583) note : « Si la graine est mâchée il remplit la bouche pleine de la matière puante ». Rudolf Jakob Camerarius donne un goût de la graine « similaire à celui de fèves ». Charles Lawson (1836) mentionne sa culture en Allemagne comme substitut de la vesce commune (V. sativa) à croissance rapide et son utilisation comme fourrage au goût fort de fève. Utilisée comme fourrage de vaches laitières elle donne un goût particulier au lait, les porcs n’apprécient pas les graines. Dans l'Alentejo portugais, elle est traditionnellement cultivée pour nourrir les pigeons.
Les études disponibles indiquent que la plante est tolérante au froid et à la sécheresse, indifférente à la qualité du sol, résisterait mieux que V. faba aux ravageurs et que son rendement est élevé. Elle constituerait donc un fourrage adapté pour la production de ruminants dans le climat semi-aride si son goût était amélioré. Longtemps délaissé, le genreVicia est en cours de séquençage[7].
↑Jean-Baptiste Lamarck, « Flore française », sur Google Books (consulté le ).
↑(en) Sarita Jane Bennett & Nigel Maxted, « An ecogeographic analysis of the Vicia narbonensis complex », Genetic Resources and Crop Evolution, Kluwer Academic Publishers, vol. 44, , p. 411–428 (lire en ligne).
↑(en) Elisabetta Campeol, Serena Catalano, Roberto Cremonini & Ivano Morelli, « Flavonoids analysis of Vicia species of Narbonensis complex: V. kalakhensis Khatt., Maxt. & Bisby and V.eristalioides Maxt. », Caryologia: International Journal of Cytology, Cytosystematics and Cytogenetics, Firenze University Press, vol. 53, no 1, , p. 63-68 (lire en ligne).