Mise en garde médicale
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Le trouble de l'humeur est un groupe de diagnostics en provenance du système de classification du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux dans lequel la thymie est principalement induite[1]. Ce groupe de diagnostics est référencé sous le terme de « trouble affectif de l'humeur » dans la Classification internationale des maladies (CIM-10).
Deux groupes de troubles de l'humeur sont largement reconnus; cette division est basée sur le cas éventuel d'un patient ayant connu des épisodes maniaques ou hypomaniaques. Ainsi, il existe un bon nombre de troubles de l'humeur, deux étant plus répandus : la dépression (communément appelée dépression nerveuse ou dépression majeure) et le trouble bipolaire (anciennement connu sous le terme de psychose maniaco-dépressive), caractérisé par des périodes maniaques et hypomaniaques, et souvent doublé d'épisodes dépressifs.
Un certain nombre d'auteurs ont considéré que le trouble de l'humeur résultait d'une adaptation de l'évolution. Un trouble de l'humeur peut parfois accroître les capacités d'un individu dans des situations de danger, de perte ou même d'efforts[2]. Dans de telles situations, une motivation plus importante peut donner un avantage dans certaines actions.
Il est estimé qu'environ 1 % de la population adulte souffre du trouble bipolaire de type 1, environ 1 % de la population adulte souffre du trouble bipolaire de type 2 ou de cyclothymie, et quelque part entre 2 et 5 % de la population adulte souffre du trouble bipolaire non spécifié.
Les substances et drogues peuvent également induire un trouble ou plusieurs troubles de l'humeur. Ces troubles sont souvent l'effet de psychotropes, d'autres substances chimiques, ou d'un développement du trouble comportemental causé par une intoxication aux substances ou par le sevrage[19]. Des troubles liés à l'addiction de substances peuvent conduire à des manies, hypomanies (ou aux deux), ou à des épisodes de dépression. La majorité des substances peuvent inclure une variété de troubles comportementaux. Par exemple, les stimulants tels que l'amphétamine, la méthamphétamine et la cocaïne peuvent conduire à des manies, hypomanies (ou aux deux), ou à des épisodes de dépression.
Des statistiques élevées de trouble de l'humeur peuvent se manifester chez les gros buveurs et alcooliques. L'alcool provoque des troubles comportementaux parfois violents chez les individus ayant développé auparavant une dépression majeure[20]. Un taux élevé de suicide peut également affecter les individus ayant un problème avec l'alcool. Il est habituellement possible de différencier les dépressions liées à l'alcool et les dépressions non-liées à l'alcool en écoutant attentivement le patient. La dépression et autres problèmes mentaux associés à l'alcool peuvent être dû à la distorsion de la chimie cérébrale, tentant de se développer après une période d'abstinence[21].
L'utilisation à long terme des benzodiazépines, tels que le valium et le librium, peuvent avoir un effet analogue à l'alcool, et sont également impliqués dans les causes de la dépression[22]. Le trouble dépressif majeur peut aussi se développer en tant qu'effet des benzodiazépines. Les benzodiazépines sont généralement utilisées en tant que traitement contre l'insomnie, l'anxiété et les spasmes musculaires. Avec l'alcool, les effets de la benzodiazepine sur la neurochimie sont responsables de la dépression chez les individus.
Selon le psychiatre et psychanalyste Vassilis Kapsambelis, « la lecture des œuvres de Karl Abraham, Sigmund Freud et de Melanie Klein, constitue une introduction indispensable à une compréhension métapsychologique des troubles de l’humeur. Ceux-ci ne sont pas que « thymiques », mais correspondent à une véritable « façon d’être » globale de la personnalité »[23].
Kay Redfield Jamison et d'autres ont exploré les liens possibles dans la créativité et les aspects socioculturels des troubles de l'humeur. Il a été exposé que « le type de personnalité peut contribuer aux états d'âme mais également à l'art »[24]. La relation entre la dépression et la créativité apparaît être spécialement forte parmi les poètes[25].
Certaines études épidémiologiques démontrent que les femmes sont deux fois plus exposées au développement de troubles de l'humeur que les hommes[26].