« Titi parisien » est une expression familière française pour désigner un « enfant de Paris », déluré, dégourdi, farceur avec une connaissance approfondie de Paris et ses rues[1], dont l'archétype est le personnage de Gavroche dans le roman Les Misérables de Victor Hugo.
Il est aussi associé à un accent particulier, celui du parler parisien d’Arletty ou de Raymond Bussières, mais qui a tendance à se perdre, sauf chez certaines classes populaires de la banlieue parisienne.
Origines
Dans ses Mémoires en 1854, Alexandre Dumas décrit le « titi parisien » comme une figure populaire dont « la renommée […] s’est étendue jusqu’au bout du monde », au même titre que la figure du « gendarme français », grâce aux Scènes populaires dessinées par Henry Monnier[3].
Présent dans les Études de philologie comparée sur l'argot et sur les idiomes analogues en 1856, le terme désignait alors une « espèce de personnage de mascarade »[4].
Bescherelle indique en 1871 dans son Dictionnaire national[5] que le titi est le « nom populaire donné à Paris aux jeunes ouvriers des faubourgs ». Il est ensuite mentionné en 1925 dans Deux cents locutions et proverbes, indiquant que le terme serait originaire de Picardie (didi, les d se transformant en t à Paris) et aurait le sens d'enfant de la rue déluré et débrouillard[6]. Son usage a commencé à se perdre entre les années 1950 et 1960[7].
Le titi parisien dans les arts et la culture populaire
Les dialogues de Michel Audiard sont souvent associés à cette typologie de personnage. Lui-même trouvait l'expression galvaudée et ne s'y reconnaissait pas : « Je ne parle pas argot et je ne suis pas un titi, mais chaque fois qu'un homme dit du peuple a le sens de la répartie, on dit que c'est un titi. Quand c'est un homme dit du monde, on dit qu'il a de l'humour. C'est insensé... »[8].
André Pousse au cinéma incarna souvent ce genre de personnage.
En 2003 le Svinkels chantais dans le titre « Le svink c’est chic », « Chemise à carreau froissée, boule à zéro, coiffeur à zéro euro. Gouaille de titi parigot. »
En 2015, le rappeur Seth Gueko fait référence au titi parisien dans une chanson éponyme sur sa jeunesse parisienne (album Professeur Punchline).
Arts plastiques
Henry Monnier a popularisé le titi parisien dans la première moitié du XIXe siècle dans ses Scènes populaires et Scènes parisiennes.
Francisque Poulbot a peint pendant de nombreuses années des titis parisiens[10], au point que le terme « poulbot » a fini par désigner les enfants des classes populaires de la capitale.
L'illustrateur Michel Thomas a réalisé de nombreuses cartes postales représentant des « gamins de Paris », ou titis parisiens[11].
Sport
« Les titis parisiens » est une compétition de canne de combat, qui se déroule tous les ans à Paris fin janvier depuis 2004.
Les titis de l'Ovalie sont le surnom d'un club de supporter de stade français paris rugby