The Songs Lennon and McCartney Gave Away, publié au Royaume-Uni et en Europe, au Mexique, en Australie et au Japon en 1979, est un album conceptuel contenant des chansons composées par John Lennon et Paul McCartney qui n'ont pas été enregistrées par les Beatles mais interprétées et publiées par d'autres artistes.
Historique
Publiées pour la plupart dans les années 1960, ces compositions originales avaient été choisies à ne pas être diffusées en tant que chansons des Beatles. L'exception est la chanson I'm the Greatest, sortie en 1973 par Ringo Starr sur son album Ringo. Écrite par John Lennon, tous les anciens membres des Beatles, sauf Paul McCartney, participent à son enregistrement[1]. Les enregistrements de démonstration effectués par Lennon des chansons I'm in Love(en) et Bad to Me(en) ont été inclus dans l'album en téléchargementThe Beatles Bootleg Recordings 1963 sorti en 2013[2]. À part ces trois chansons précédentes et Hello Little Girl qui sont écrites par Lennon, toutes les autres sont l’œuvre de McCartney mais quelquefois avec un peu d'aide de son partenaire d'écriture.
La chanson Woman(en) est écrite en 1966[3] par Paul McCartney mais créditée du pseudonyme Bernard Webb[4] (tandis qu'aux États-Unis, le nom « A. Smith » est utilisé sur certaines éditions de Capitol Records[3]). Le beatle voulait vérifier si une chanson écrite par lui, mais non signée, pouvait devenir un succès. Bien qu'elle n'atteigne pas le sommet du palmarès, la chanson s'est tout de même placée à la 14e position aux États-Unis et à la 28e au Royaume-Uni. C'est l'une des quatre chansons de McCarney, toutes présentes dans cette collection, à être enregistrées par Peter and Gordon, le duo dans lequel jouait le frère de sa petite amie, l'actrice Jane Asher[4]. La chanson A World Without Love(en) a même atteint la première place des palmarès britannique et américain[5].
La chanson Penina a été créée par McCartney au Portugal en décembre 1968 lorsque le musicien est en voyage avec Linda Eastman, sa future épouse. Il se présente tard en soirée à l'hôtel Penina en Algarve et s'invite à jouer du piano et de la batterie avec Jotta Herre(pt), l'orchestre en résidence de l'établissement[6]. À la demande du chef d'orchestre, Anibal Cunha, il improvise cette chanson au piano. Cunha l'enregistrera avec son groupe en 1969[7] et la même année, le chanteur Carlos Mendes en fera la reprise entendue ici[8].
Cat Call, la pièce instrumentale qui clôt l'album est une composition à saveur jazz de Paul McCartney, celle-ci datant du temps des Quarrymen, et qui portait originellement le titre Catswalk. Elle a été enregistrée par Chris Barber's Band et sortie en single le . Enregistrement initié par McCartney[9] et produit par Giorgio Gomelsky[10],[11], on entend crier le beatle parmi les « cat callers », tels que décrits sur l'album Battersea Rain Dance sorti en 1969[12].
Mises à part les chansons That Means a Lot, enregistrée par l'américain P. J. Proby, un ami du groupe de passage en Angleterre[13], et Like Dreamers Do des Applejacks(en), toutes les autres ont été enregistrées par des artistes de l'« écurie » du manager des Beatles, Brian Epstein. Par contre One and One Is Two fut offerte à Billy J. Kramer qui la refusa et ensuite aux Fourmost qui l'enregistrèrent mais en furent insatisfait. Elle a donc été enregistrée par The Strangers with Mike Shannon[14]. Ce groupe Sud-Africain, après n'avoir publié que deux singles[15] n'ayant pas atteint les palmarès autant britannique qu'américain, est rapidement tombé dans l'oubli[14].
L'artiste Adam Yeldham illustre la pochette avec un dessin des profils de Lennon et de McCartney se faisant face. Le dessin de Lennon est tiré du verso de la pochette d'Imagine, son disque de 1971, tandis que celui de McCartney, un fac-similé de l'esquisse par Klaus Voormann de l'album Revolver des Beatles. Au bas, se trouvent des dessins de tous les artistes qui interprètent les chansons de ce disque. Le texte accompagnateur est de Tony Barrow(en)[19], l'ancien attaché de presse du groupe[20].
Liste des chansons
Toutes les chansons sont créditées à Lennon/McCartney et présentées en stéréo, sauf indications contraires. Les titres suivis d'un astérisque sont crédités McCartney/Lennon sur la pochette[19]. Le symbole ‡ dénote une chanson qui a éventuellement été publiée sur des albums posthumes des Beatles.
1970 : The Stars Sing Lennon & McCartney (MFP[24])
Face 1
Bad to Me - Billy J. Kramer with The Dakotas
World Without Love - Peter & Gordon
Hello Little Girl - The Fourmost
When I'm 64 - Bernard Cribbins
I'll Be on My Way - Billy J. Kramer with The Dakotas
She's Leaving Home - David & Jonathan
Face 2
Love Of The Loved - Cilla Black
Nobody I Know - Peter & Gordon
I'll Keep You Satisfied - Billy J. Kramer with The Dakotas
Misery - Kenny Lynch
I Don't Want to See You Again - Peter & Gordon
I'm in Love - The Fourmost
Quelques mois avant la sortie de The Songs Lennon and McCartney Gave Away, EMI Svenska AB, la filiale suédoise de EMI, publie le disque Northern Songs, contenant quatorze des vingt chansons de cet album[25],[21].
Ces deux dernières sont enregistrées en 1969[29] et les maquettes peuvent être entendues, interprétées en solo par leur auteur, sur la réédition du cinquantenaire de l'album Abbey Road et sur Anthology 3, respectivement.
George Harrison
Pour sa part, George Harrison, le guitariste du groupe, a offert Sour Milk Sea(en) à l'artiste britannique Jackie Lomax. Une maquette enregistrée par les Beatles peut être entendue sur le disque bonus Esher Demos de l'édition du cinquantenaire de l'« Album blanc ». Le single produit par Harrison, sur lequel on entend tous les membres du groupe, à l'exception de John Lennon, et accompagnés d'Eric Clapton et de Nicky Hopkins, est publié le 26 août 1968. Avec Hey Jude, le tube des Beatles, Those Were the Days, de Mary Hopkin et produit par McCartney, et Thingumybob, c'est l'un des quatre premiers 45 tours du nouveau labelApple, tous sortis simultanément sous le nom Our First Four[30].
Il a aussi coécrit, avec Eric Clapton, la chanson Badge parue en février 1969 sur l'album Goodbye de Cream. Harrison est guitariste invité mais crédité du pseudonyme L'Angelo Misterioso[31].