Dans le sens historique le plus courant, « Syrie » désigne tout le nord du Levant, y compris Alexandrette et l'ancienne ville d'Antioche ou, dans un sens étendu, tout le Levant jusqu'au sud de l'Égypte romaine, mais n'incluant pas la Mésopotamie. La zone de la "Grande Syrie" (سُوْرِيَّة ٱلْكُبْرَىٰ, (Sūrīyah al-Kubrā); également appelée "Syrie naturelle" (سُوْرِيَّة ٱلطَّبِيْعِيَّة, {Sūrīyah aṭ-Ṭabīʿīyah) ou "Terre du Nord" (بِلَاد ٱلشَّام, bilād ash-Shām), s'étend à peu près sur la province Bilad al-Sham des califats arabes médiévaux, qui englobe la Méditerranée orientale (ou Levant) et la Mésopotamie occidentale.
La conquête musulmane du Levant au VIIe siècle a donné naissance à cette province, qui couvrait une grande partie de la région de la Syrie, et en est venue à chevaucher largement ce concept.
D'autres sources indiquent que le terme Grande Syrie a été inventé pendant l'Empire ottoman, après 1516, pour désigner la zone approximative incluse dans l'actuelle Palestine, Syrie, Jordanie, Liban , et Israël[7].
L'incertitude dans la définition de l'étendue de la "Syrie" est aggravée par la confusion étymologique des noms à consonance similaire Syrie et Assyrie. La question de l'identité étymologique ultime des deux noms reste ouverte aujourd'hui, mais quelle que soit l'étymologie, les deux noms ont souvent été considérés comme échangeables ou synonymes depuis l'époque d'Hérodote[8]. Cependant , dans l'Empire romain, « Syrie » et « Assyrie » ont commencé à désigner deux entités distinctes, la Syrie romaine et l'Assyrie romaine.
Selon une idéologie syrienne nationaliste, développée par Antoun Saadé (1904-1949), fondateur libanais en 1932 d'un parti fasciste[réf. nécessaire], le Parti social nationaliste syrien, la Grande Syrie serait l'environnement géographique dans lequel la Syrie a historiquement évolué. À l'origine considéré comme coïncidant avec les frontières historiques de la Syrie telles que décrites au-dessus, Saadé y ajouta l'Irak, le Koweït et Chypre. Il a désigné ce qu'il considérait être les frontières naturelles de la région, comme allant des monts Taurus au nord-ouest, aux monts Zagros au nord-est, en passant par le canal de Suez et la mer Rouge au sud, tout en incluant la péninsule du Sinaï et le golfe d'Aqaba et l'île de Chypre et enfin passant par l'arc du désert d'Arabie et du golfe Persique à l'est.
↑Killebrew, A. E. et Steiner, M. L., The Oxford Handbook of the Archaeology of the Levant: C. 8000–332 BCE, OUP Oxford, (ISBN978-0-19-921297-2, lire en ligne), p. 2 :
« The western coastline and the eastern deserts set the boundaries for the Levant ... The Euphrates and the area around Jebel el-Bishrī mark the eastern boundary of the northern Levant, as does the Syrian Desert beyond the Anti-Lebanon range's eastern hinterland and Mount Hermon. This boundary continues south in the form of the highlands and eastern desert regions of Transjordan. »
↑Francis J. Carmody, « Toponymie anatolienne : les noms classiques des pays et des peuples », Revue Hittite et Asianique, vol. 30, no 1, , p. 5–53 (DOI10.3406/rhita.1972.1059, lire en ligne, consulté le )
↑Diodore de Sicile et Jan Pieter Stronk, Semiramis' legacy: the history of Persia according to Diodorus of Sicily, Edinburgh University Press, coll. « Edinburgh studies in ancient Persia », (ISBN978-1-4744-1425-8), p. 501
↑Herodotus, « Herodotus VII.63 », Fordham University : « VII.63: The Assyrians went to war with helmets upon their heads made of brass, and plaited in a strange fashion which is not easy to describe. They carried shields, lances, and daggers very like the Egyptian; but in addition they had wooden clubs knotted with iron, and linen corselets. This people, whom the Hellenes call Syrians, are called Assyrians by the barbarians. The Chaldeans served in their ranks, and they had for commander Otaspes, the son of Artachaeus. »