à Lvov: création de la version complète (avec une soprano à la place du ténor), Stanisława Korwin-Szymanowska (soprano), sous la direction d'Adam Sołtys(de)
Écrite pour ténor et chœur, elle met en musique des poèmes du XIIIe siècle du poète persanJalâl ud Dîn Rûmî[2], traduits en polonais en 1905 par Tadeusz Miciński à partir d'une version en allemand. Comme d'autres œuvres du compositeur, elle témoigne de son cosmopolitisme et de son goût pour l'exotisme et les cultures du monde arabo-musulman. Ici, il s'agit de la mise en musique de la poésie nocturne, ouvertement érotique, du grand mystique soufi.
L'orchestration est d'une rare luxuriance, rayonnant de couleurs et de sensualité.
Historique
Karol Szymanowski a fait en , un séjour en Sicile et en Algérie. À partir de , il a vécu à Paris, où en août, il a été témoin de l'éclatement de la Première Guerre mondiale. Il est revenu dans sa propriété familiale, à Tymoszówka (à l'époque en territoire polonais, aujourd'hui en Ukraine) et a commencé en hiver la composition de sa troisième Symphonie, qu'il a terminée dans l'été 1916. Sa création a été envisagée en 1916, à Saint-Pétersbourg sous la direction d'Alexander Siloti mais a dû être annulée en raison de la guerre. La création a eu lieu le à Londres avec l'Orchestre symphonique de Londres dirigé par Albert Coates. Lors de ce concert, cependant avaient été supprimées les parties de ténor solo et de chœur. Pour une exécution complète avec toutes les parties, il a fallu attendre le à Lvov, mais avec comme soliste une soprano (au lieu d'un ténor comme prévu par le compositeur) Stanisława Korwin-Szymanowska, le chœur et orchestre étant sous la direction d'Adam Sołtys(de). La même année, la symphonie a été jouée, entre autres lieux, à Buenos Aires sous la direction de Grzegorz Fitelberg et à New York sous la direction de Leopold Stokowski.
La première édition de la Symphonie no 3, Op. 27 a été faite en 1925 par Universal Edition à Vienne.
Mouvements
La symphonie comprend trois mouvements. Les mouvements ne sont pas clairement indiqués mais sont séparés uniquement par une longue pause.
Moderato assai
Vivace, scherzando
Largo
Son exécution dure à peu près vingt-cinq minutes.
Le premier mouvement évoque la supplique de Roumi à sa bien-aimée, lui demandant de ne pas dormir toute la nuit. Il est suivi par un exotique scherzo, imprégné de danse, dans lequel le chœur sans paroles enrichit la texture avec des harmonies lumineuses. Le mouvement lent conclusif évoque l'union avec la bien-aimée, confondue avec la divinité. Il débute par un passage très dépouillé et passe par des culminations successives d'un extrême raffinement orchestral, mettant notamment en avant les solos pour violon, les bois et percussion.