Suzanne Liébrard ( - ) est une athlète française polyvalente 13 fois championne de France entre 1917 et 1919. Après avoir établi le record de France du 100 yards haies en 1917 en 20 s 00, elle le porte à 14 s 02 deux ans plus tard.
Biographie
Suzanne Liébrard est née à Argenteuil (Val-d'Oise) le . Son père est compositeur typographe et sa mère dite sans profession[1]. Comptable de métier, elle épouse le à la mairie du 10e arrondissement de Paris Pierre Auguste Cusin (1882-1972), commis de librairie[2].
Suzanne Liébrard et Jeanne (1890-1970)[3] sa sœur aînée sont, avec les sœurs Brulé parmi les fondatrices le de Femina Sport dont Madame Faivre du Bouvot est la première présidente[4]. Pendant la Grande Guerre, celles-ci marquent leur volonté de rompre avec les codes sexués des activités physiques en adoptant les sports athlétiques et ce club avec notamment Alice Milliat et Germaine Delapierre, licenciée en philosophie, devient le bastion du féminisme sportif[5].
Elle se marie en mais continue de s'occuper d'une section d'écolières de la Fédération des sociétés féminines sportives de France car elle considère que « le sport ne doit pas être réservé aux jeunes filles les plus douées, mais au contraire s’adresser aussi à toutes celles plus faibles dans leur constitution physique »[6].
Elle porte son record du javelot à 16,45 m le 9 septembre de la même année, toujours porte Brancion. En 1918, elle remporte cinq titres, ajoutant le 80 mètres plat dont elle abaisse le record de Thérèse Brulé à 10 secondes 2/10 et quatre en 1919. En ces occasions elle abaisse respectivement ses records en longueur sans élan à 2,36 m, 4,66 m et à 14 s 8 pour le 100 yards haies.
Athlète complète, elle excellait aussi en basket-ball, natation et plongeon. Ayant eu un accident en 1920, elle ne courra que quelques 300 mètres pendant l'année qui suivit, améliorant tout de même son record en 46 secondes 3/5[10].
↑Nathalie Rosol, « « Le sport vers le féminisme ». L'engagement du milieu athlétique féminin français au temps de la FSFSF (1917-1936) », STAPS, vol. 4, no 66, , pp. 63-77 (lire en ligne)
↑Archives de Paris, 18e arrondissement, acte de décès.