La Chine est constituée de 22 provinces, 5 régions autonomes, 30 préfectures autonomes (assimilable à des « départements ») et 124 districts autonomes. Par ailleurs, plus de 1 200 comtés ethniques ont été créés dans les régions multiethniques. Ainsi cette division administrative présente quatre «échelons» :
la province, la région autonome et la municipalité relevant de l'autorité centrale ;
la préfecture, la ligue et la municipalité ayant rang de préfecture ;
le district (bannière), le district autonome et la bannière autonome et municipalité ayant rang de district ;
enfin le comté (assimilable au canton).
La division en provinces, régions autonomes et municipalités relève de l'autorité centrale et couvre tout le territoire[2].
Entités tibétaines autonomes
Ces subdivisions sont au nombre de 13 avec une région autonome, 10 préfectures et 2 comtés :
Selon le recensement de 2000, 2,4 millions de Tibétains habitent dans la région autonome du Tibet, un million de Tibétains vivent dans la province du Qinghai, 455 000 sont dans la province du Sichuan, 643 000 dans la province du Gansu et 353 000 dans la province du Yunnan[3].
Dans l'ensemble des trois provinces revendiquées par le gouvernement tibétain en exil, le recensement de l'année 2000 chiffre à 3 630 000 le nombre de Han et à 1 650 000 les membres d'autres ethnies.
Par ailleurs, d'après le recensement effectué en 2009 par le gouvernement tibétain en exil, 128 000 Tibétains font partie de la diaspora tibétaine[4].
Le tableau ci-après présente la population tibétaine dans les entités autonomes tibétaines de la république populaire de Chine en y intégrant Xining la capitale du Qinghai et la préfecture de Haidong[5]. La raison d'inclure ces deux derniers est de compléter les chiffres pour la province du Qinghai, et aussi parce qu'ils sont revendiqués comme faisant partie du « Tibet historique », par le gouvernement tibétain en exil. Ces statistiques ne comprennent pas les membres de l'armée populaire de libération en service actif.
Répartition ethnique des zones tibétaines de la RPC, recensement de 2000.
En 1905, alors que l'empire mandchou était dans son déclin, les frères Zhao Erfeng et Zhao Erxun, seigneurs de guerre chinois, se partagèrent la tâche de découper le Tibet en différentes régions administratives. L'Amdo et le Kham devinrent les provinces du Qinghai et du Xikang[7]. D'abord « district administratif spécial », le Xikang devint officiellement une province en 1939. Jusqu'en 1950, sa capitale fut la ville de Kangding, et son gouverneur le seigneur de la guerreLiu Wenhui.
Dans la réalité, le contrôle chinois ne portait que sur le Kham oriental, les Tibétains contrôlant le Kham occidental (région de Qamdo), le fleuve Yangzi constituant alors la frontière de fait entre Chine et Tibet[8].
Pendant cette période, la région contrôlée par Liu Wenhui devint un centre important de production d'opium[9].
Entre 1940 et 1949, Phuntsok Wangyal, créateur du Parti communiste tibétain, y organisa une rébellion.
Province du Qinghai
Dans l’Encyclopædia Universalis, les universitaires Guy Mennessier, Thierry Sanjuan et Pierre Trolliet indiquent que le Qinghai est une « province détachée du Tibet »[10]. Créée en 1928, elle était à l'époque sous le contrôle du seigneur de la guerre Ma Bufang[11],[12], qui appartenait à la minorité chinoise musulmane Hui.
À la suite d'un voyage entre 1921 et 1924 en Amdo, Alexandra David-Néel affirma que cette région était considérée comme une province tibétaine gouvernée par des chefs locaux, non soumis au gouvernement du dalaï-lama, et qu'elle était vaguement contrôlée par la Chine percevant quelques impôts et n'intervenant que rarement dans les affaires de la population[13].
↑Résultats du recensement de la communauté tibétaine en exil effectué en avril 2009, Bureau du Tibet, 12 janvier 2011 : « Le chiffre officiel est de 127 935 se répartissant en 70 556 hommes et 57 379 femmes ayant répondu au questionnaire. […] Il convient de savoir que le nombre de réfugiés tibétains en exil est beaucoup plus important, mais ces résultats sont strictement basés sur un questionnaire précis en application des normes internationales de recensement et qui doit être rendu dans un laps de temps bien défini. »
↑(en) Department of Population, Social, Science and Technology Statistics of the National Bureau of Statistics of China (国家统计局人口和社会科技统计司) and Department of Economic Development of the State Ethnic Affairs Commission of China (国家民族事务委员会经济发展司), eds. Tabulation on Nationalities of 2000 Population Census of China (《2000年人口普查中国民族人口资料》). 2 vols. Beijing: Nationalities Publishing House (民族出版社), 2003, (ISBN7-105-05425-5).
↑Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, Calmann-Lévy, 2000, chap. 11, p. 126.
↑« On 10th October 1932, Liu and the Tibetan leaders signed a truce in which it was agreed that the Tibetan forces would remain west of the Yangtze river and the Chinese would remain east of it. The river remained the de facto border between Tibet and China until October 1950 (Peissel 1972, Guibaut 1949). » (en) John Studley, « The History of Kham », (consulté le )
↑(en) "A-mdo". (2006). In Encyclopædia Britannica. Retrieved December 7, 2006, from Encyclopædia Britannica Online.
↑Alexandra David-Néel, Aux pays des brigands gentilshommes : « Amdo est considéré comme une province du Tibet bien qu'il ne fasse pas partie du territoire soumis au gouvernement du dalaï-lama. Les autorités chinoises y exercent un vague contrôle et y perçoivent quelques impôts, mais elles n'interviennent dans les affaires de la population que dans des cas exceptionnels. En temps ordinaire, celle-ci est gouvernée par des chefs locaux sans liens entre eux. »