Le généralPichegru, convaincu de l'inutilité d'opérer sur le centre de la ligne ennemie, et de l'avantage qu'il retirerait en agissant à la fois sur ses deux ailes, ne laissa que les garnisons nécessaires dans les places de Saint-Quentin, Péronne, Guise et autres villes du centre, fait venir vingt mille hommes des troupes qui avaient été battues à Cambrai, et envoie une division, commandée par le général Desjardin, sur la Sambre, afin d'appuyer les mouvements de l'armée des Ardennes.
Les Autrichiens postés en avant de cette place, qu'ils avaient retranchée et fortifiée pour défendre le passage de la Sambre, n'opposèrent qu'une faible résistance à l'avant-garde, et se hâtèrent de se renfermer dans la ville.
Le général Marceau ne tarda pas à faire attaquer cette dernière, et malgré le manque d'artillerie pour faire taire celle de l'ennemi, plein de confiance dans l'intrépidité de ses soldats il leur ordonne de
s'emparer des retranchements. Il est obéi et tous les ouvrages qui défendaient Thuin sont emportés, et les Autrichiens, après une perte assez considérable en morts et en blessés, évacuent cette ville le 10 mai.