Sisowath Monipong (ព្រះអង្គម្ចាស់ ស៊ីសុវត្ថិ មុនីពង្ស), né le à Phnom Penh et mort le à Paris 7e[1], est le second fils du roi du Cambodge Sisowath Monivong et de la reine Norodom Kanviman Norleak Tevi[2]. Il a joué un rôle politique après la Seconde Guerre mondiale.
Biographie
Il commence ses études au Cambodge, avant d'être envoyé en France, à Grasse puis à Nice, à partir de 1927, sous la tutelle du gouverneur Baudoin. Rentré au Cambodge en 1930, il passe une année au monastère de la fondation royale du Vatt Botum Vaddey à Phnom Penh.
Après avoir quitté la robe monacale, le prince repart pour la France[3] où il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. En 1939, il rejoint l'armée de l'air française[4] et participe aux opérations jusqu'à la débâcle de 1940. Après la mort de son père le roi Monivong le , c'est son neveu, le roi Norodom Sihanouk, qui lui confère le titre de « Preah Ang Krom Luong » le [5].
Le prince Sisowath Monipong participe alors activement à la vie politique du Cambodge. Il est nommé délégué royal à l'hygiène, aux sports et à l'économie nationale, puis en 1946[6], devient ministre de l'éducation nationale dans le gouvernement présidé par son frère aîné, Samdech Krom Preah Sisowath Monireth. En , il est directeur général des services du Palais royal et, en novembre de la même année, représente le Cambodge à Paris[7] pour la signature du premier traité franco-khmer. Enfin, il est président du Conseil des ministres du au .
En 1955, après l'abdication du roi Norodom Sihanouk et l'accession au trône du roi Norodom Suramarit et de la reine Sisowath Kossamak Nearireth Serey Vatthana, sa sœur aînée, le prince Sisowath Monipong est nommé haut-commissaire du royaume du Cambodge en France[6] où il meurt d'une crise cardiaque le , à l'âge de 44 ans. Sa dépouille est ramenée au Cambodge et reçoit des funérailles nationales selon la tradition de la famille royale khmère. Ses cendres sont déposées par son fils aîné, le prince Sisowath Samyl Monipong[8] dans le Stupa du roi Sisowath Monivong, sur la colline sacrée du Phnom Preah Reach Troap à Oudong.
Vie privée
Le prince Sisowath Monipong se marie cinq fois et a treize enfants[9] :
de son union avec Neak Moneang Andrée Lambert :
le prince Sisowath Samyl Monipong ()
de son union avec Neak Moneang Phit Sopheak Samosan Chhomya :
↑Nepote, Jacques & Sisowath, Ravivaddhana Monipong, Etat présent de la Maison Royale du Cambodge, Institut de la Maison Royale du Cambodge, Paris, 1994
↑(en) John Tully, France on the Mekong: A History of the Protectorate in Cambodia, 1863-1953. Lanham-New York-Oxford: University Press of America, 2002, (ISBN0-7618-2431-6)
↑article « Biographie de S.A.R. SISOWATH MONIPONG » in Le Sangkum, mai 1967, Phnom Penh
↑ a et bSouvenirs doux et amers, Prince Norodom Sihanouk, Hachette, 1981 (ISBN2010076567), 9782010076565
↑Sihanouk Norodom, Chroniques de guerre... et d'espoir, (ISBN2010067541). Hachette/Stock, 1979.
↑Témoignage direct du prince Sisowath Samyl Monipong, février 2012
↑« État nominatif des Membres de la Famille Royale du Cambodge », Registre du Palais Royal, Phnom Penh, 1967
Bibliographie
(en) Jeldres, Julio A. The Royal House of Cambodia, Monument Books, Phnom Penh, 2003
Nepote, Jacques "Histoire du Cambodge", Bulletin de l'Académie du Second Empire. Novembre-. N°12. - Cambodge. Lausanne : JPM Publications, 1996, pp. 27-30.
Alain Forest, Le Cambodge et la colonisation française : Histoire d'une colonisation sans heurts (1897 - 1920), vol. 1, Éditions L'Harmattan, coll. « Centre de documentation et de recherches sur l'Asie du Sud-Est et le monde insulindien », , 546 p. (ISBN9782858021390)