La paroi frontale est divisée en deux registres[1], typiques du style constantinien. Sur les sarcophages « à double registre », les épisodes bibliques se déroulent sur deux niveaux superposés et s'organisent autour du portrait des défunts[1]. Le musée Pio Cristiano, au Vatican, en conserve deux, en marbre, datant sensiblement de la même époque et découverts lors de fouilles à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs : le Sarcophage dogmatique et le sarcophage des Deux Frères[1].
Le Sarcophage dogmatique comporte des sujets de l’Ancien et du Nouveau Testaments, d'où son nom de « sarcophage des Deux Testaments »[2]. Ses appellations « dogmatique » ou « de la Trinité » viennent des trois personnages qui figurent dans la création d’Ève, en haut à gauche, interprétés comme la toute première représentation de la Trinité[2].
Registre supérieur
Le registre supérieur entoure un clipeus en forme de coquille qui contient le portrait des deux époux inhumés, enlacés et vêtus des habits de l'époque : tunique et toge pour l’homme, qui tient un volumen à la main, et tunique et palla pour la femme. Les visages sont restés inachevés[2].
Autour du clipeus, se succèdent cinq épisodes : deux références au Livre de la Genèse et trois miracles de Jésus qui mettent en valeur sa puissance créatrice[2].
À l'extrémité gauche, trois hommes barbus et identiques représentent la Trinité. Le personnage central, assis sur un trône, est Dieu le Père bénissant Ève créée à partir de la côte d’Adam, qui est étendu sur le sol. Adam et Ève sont visibles en format réduit. Cette image de la Trinité correspond à l'enseignement doctrinal du concile de Nicée (325), qui formule le Credo trinitaire pour la première fois[2]. Le dogme est ici affirmé par la similarité des trois personnages et par la présence du Christ lors de la création d’Adam puis entre Adam et Ève.
Adam et Ève réapparaissent en effet à droite, cette fois nus et de haute taille. Ils reçoivent les symboles du travail auquel ils sont condamnés après le péché originel[2] et entourent un homme jeune, imberbe et aux cheveux mi-longs, qui tient un agneau et correspond à l’apparence du Christ dans l'iconographie conventionnelle de l'époque[3]. Juste à côté du groupe, le serpent est enroulé autour de l’Arbre de la connaissance du Bien et du Mal.
Le registre inférieur souligne l'étroitesse de la relation entre les Deux Testaments et insiste sur le thème de la Rédemption[2]. Il contient six scènes : une liée à la Nativité, deux à l'Ancien et au Nouveau Testaments, et trois à l'apôtre Pierre[2].
Pierre renie le Christ avant le chant du coq, qui se trouve à ses pieds, puis est arrêté par deux soldats. Enfin, Pierre fait jaillir une source en présence du centurionCorneille revêtu de son armure.