Il fut utilisé pour l'enterrement de Junius Bassus, mort en 359. Il est le plus célèbre relief de l'art paléochrétien et l'un des plus anciens sarcophages sculptés avec des thèmes chrétiens[1]. Les scènes représentées, complexes, font référence aussi bien à l'Ancien qu'au Nouveau Testament.
Junius Bassus était un sénateur romain et préfet de Rome. Il mourut à l'âge de 42 ans en 359. Son père, Junius Annius Bassus, avait été préfet du prétoire. Il était chargé de l'administration d'une grande partie de l'Ouest de l'Empire romain. Bassus servit sous Constance II, fils de Constantin Ier. Le sarcophage indique qu'il s'est converti au christianisme peu avant sa mort, peut-être même sur son lit de mort. Beaucoup à cette époque considéraient encore qu'il n'était pas possible pour un empereur ou un haut fonctionnaire romain comme Bassus d'être chrétien.
Description
Le sarcophage fut conçu pour être placé contre un mur avec des gravures sur 3 côtés. Ces gravures ont été faites en haut-relief (taillées en trois dimensions) et représentent différentes scènes avec des personnages situés entre des colonnes. Le style général est typique de l'Anatolie de l'époque[3]. Le défunt n'est pas représenté, mais une inscription élogieuse est présente sur le sarcophage.
Sur la face du sarcophage, dix niches représentent des scènes de l'ancien et du nouveau Testament. Celles du haut représentent, de gauche à droite, la Ligature d'Isaac, l'arrestation de Pierre, le Christ en gloire, le Christ conduit à Ponce Pilate et Pilate se lavant les mains. Celles du bas représentent, de gauche à droite, Job dans le dénuement et pleuré par ses proches, le péché originel, l'entrée du Christ à Jérusalem, Daniel dans la fosse aux lions et l'arrestation de Paul[4].
Sur les côtés, les gravures sont plus proches du style romain traditionnel. On peut par exemple voir des angelots récoltant des raisins et d'autres scènes liées à la thématique des saisons. L'inscription chantant les louanges de Junius Bassus est situé sur une plaque endommagée qui surmonte le couvercle. Ce poème le décrit comme un néophyte ou un récent converti. Le couvercle et les coins sont gravement endommagés. On peut tout de même distinguer de petits reliefs montrant des scènes de fêtes et une procession funéraire dans le style typique des sarcophages païens[2]. Il est possible que le couvercle n'ait pas été créé pour ce sarcophage car son style ne correspond pas à celui de la base.
Au centre, la Traditio Legis. À gauche, le procès du Christ. À droite, Pilate se lavant les mains.