Le Sapekhbourto Kloubi Dinamo Tbilissi (géorgien : საფეხბურთო კლუბი დინამო თბილისი ; traduction en français : Football Club Dinamo Tbilissi), plus couramment abrégé en Dinamo Tbilissi, est un clubgéorgien de football fondé en 1925 et basé à Tbilissi, la capitale du pays.
Depuis la chute de l'Union Soviétique, le club évolue en championnat de Géorgie, dont il est devenu naturellement le club le plus titré, avec dix-neuf championnats et treize coupes remportés depuis 1990.
Historique
Les premières années
L'histoire du club débute à l'automne 1925, quand le club local affilié à la société Dynamo décide de monter un club de football, comme il s'en monte à travers toute l'Union soviétique. En 1927, une structure de formation est mise en place sous l’appellation « Norchi Dinamoeli » en français : « les jeunes du Dinamo », qui fournit bientôt au club de nombreux joueurs de talent. Dans les premières années, il n'existe pas de championnat et le club dispute uniquement des matchs amicaux. Le premier connu l'oppose au Dinamo Bakou en (0-1)[3].
Intégration au championnat soviétique
Malgré ses bons résultats en matchs amicaux, le Dinamo Tbilissi n'intègre que le « Group B » (la deuxième division) du championnat soviétique à sa création en 1936. Emmené par Boris Paichadze, l'équipe remporte le tournoi du printemps 1936(en) (avec cinq victoires et un nul en six matchs), obtenant ainsi sa promotion dans le groupe A dès l'automne.
Son premier championnat parmi l'élite débute par un match nul face au Dinamo Kiev (2-2), quelques jours avant de remporter sa première victoire sur le terrain du FK Spartak Moscou (0-1), futur champion. En lutte pour le titre, le Dinamo termine finalement à la troisième place (sur huit) ; en parallèle, il atteint la finale de la Coupe d'Union soviétique, où il s'incline devant le Lokomotiv Moscou (0-2). Cette saison présage les futures résultats du club : souvent performants mais rarement vainqueurs. Alors qu'il pratique un des meilleurs jeux du championnat, il ne parvient pas à remporter de trophée, battu de nouveau en finale de la coupe en 1937 et terminant à la deuxième place du championnat en 1939 et 1940.
Au retour de la guerre, le Dinamo intègre l'attaquant Avtandil Gogoberidze, qui va devenir un emblématique du club en inscrivant 127 buts (en 341 matchs), sur quatorze saisons. Sous l'influence d'Andro Zhordania (entraîneur par intermittence entre 1945 à 1961[4]), le club termine à cinq reprises sur le podium du championnat soviétique (3e en 1946, 1947, 1950, 1959 et 1962, 2e en 1951 et 1953).
Dirigé par Gogoberidze et Gavriil Kachalin, le Dinamo remporte finalement le championnat soviétique en 1964. Malgré une série de quinze matchs sans défaite, le club termine à égalité de points avec le FK Torpedo Moscou, qu'il bat (4-1) lors d'un match d'appui disputé à Tachkent, en Ouzbékistan. Le groupe est composé de Sergey Kotrikadze, B. Sichinava, Guram Petriashvili, Jemal Zeinklishvili, Guram Tskhovrebov(en), Givi Chokheli, Murtaz Khurtsilava (capitaine de l'équipe nationale), V. Rekhviashvili, Georgi Sichinava, S. Iamanidze, Slava Metreveli, Vladimir Barkaya(en), Mikhaïl Meskhi, I. Datunashvili, A. Apshiev, dont certains sont ou deviennent internationaux. Le magazine France Football écrit à cette époque « Le Dinamo a des grands joueurs, de la technique, du talent, et de l’intelligence. En Europe de l’Est, c’est la meilleure représentation du football sud-américain. »[5]. Le journaliste rajoute que le Dinamo Tbilissi mettrait certainement fin à l'hégémonie des Espagnols et Italiens sur les compétitions européennes si le club soviétique pouvait y participer, ce qui n'était pas encore le cas[6].
Par la suite, des joueurs de talent tels que Revaz Dzodzouachvili, Kakhi Asatiani, Gocha Gavasheli, Piruz Kanteladze ou encore Givi Nodia renforcent l'équipe, qui obtient de nouvelles places d'honneur (3e du championnat en 1967, 1969, 1971 et 1972)[3].
La découverte de l'Europe
Le Dinamo Tbilissi découvre la compétition européenne avec sa qualification pour la coupe UEFA 1972-1973. Opposés aux Néerlandais du FC Twente au premier tour, les Soviétiques l'emportent 3-2 à l'aller (grâce à deux buts de Nodia et un de David Kipiani) mais perdent 2-0 au retour et sont éliminés. L'année suivante, dans la même compétition, les Géorgiens éliminent le PFC Slavia Sofia et l'OFK Belgrade avant de s'incliner face à Tottenham Hotspur FC en huitième de finale.
En 1975-1976, Nodar Akhalkatsi, ancien joueur du Lokomotiv Tbilissi, est recruté comme entraîneur. Il parvient à mettre en place un jeu vif et technique qui va faire connaître au Dinamo Tbilissi sa période la plus glorieuse. Vainqueur de la coupe d'Union soviétique en 1976, grâce à une victoire sur Ararat Erevan (3-0), puis en 1979 (face au Dinamo Moscou), le Dinamo remporte surtout un deuxième titre de champion d'Union soviétique en 1978.
Le Dinamo multiplie par conséquent les aventures européennes : en 1977, le Dinamo est opposé à l'Inter Milan au premier tour de la Coupe UEFA : les Italiens sont défaits à domicile (0-1) et ne parviennent pas à remonter le score au retour(0-0). Après avoir écarté les Danois de Kjøbenhavns Boldklub, le Dinamo s'incline face aux Suisses du Grasshopper Club Zurich. L'année suivante, c'est le SSC Naples qui fait les frais du jeu soviétique au premier tour. En 1979, le club dispute pour la première fois la Coupe d'Europe des clubs champions. Opposés aux Anglais de Liverpool FC au premier tour, ils s'inclinent à Anfield (1-2) mais se qualifient grâce à une victoire 3-0 à Tbilissi, devant prés de... 100 000 spectateurs[7],[6]. Au deuxième tour, ils sont éliminés par les Allemands du Hambourg SV, futur finaliste de la compétition.
Cette dernière aventure clôt une décennie de résultats exceptionnels. Bientôt les joueurs cadres partent ou prennent leur retraite sportive, Daraselia se tue prématurément en 1982. Le talent des jeunes joueurs formés (Otar Korghalidze(en), Guia Gourouli, Merab Zhordania, etc.) ne compense pas ces départs et le club obtient des résultats de plus en plus ordinaires. Le club ne dispute plus de finale de coupe soviétique après 1980 et ne termine plus sur le podium du championnat soviétique après 1981.
À partir de 1983 et le départ de l'entraîneur Akhalkatsi, le déclin du club est patent même s'il parvient à conserver sa place dans l'élite soviétique. Seule éclaircie, la qualification pour la Coupe UEFA 1987-1988, qui voit les Géorgiens accéder aux huitièmes de finale, où ils sont éliminés par le Werder Brême.
Le Dinamo Tbilissi dispute finalement son 1424e et dernier match de championnat soviétique le face au Dinamo Kiev (2-2) ; ce match fait écho à la première rencontre disputée dans la compétition par le Dinamo Tbilissi, 53 ans plus tôt. Quelques semaines plus tard, la fédération de Géorgie de football nouvellement créée décide de se retirer du championnat soviétique et d'organiser ses propres compétitions[3].
Le grand club géorgien
Le Dinamo Tbilissi est de très loin le club le plus prestigieux du championnat de Géorgie (appelé Umaglesi Liga) nouvellement créé.
Renommée Iberia Tbilissi (pendant un peu plus de deux ans), l'équipe perd le premier match de son histoire dans la compétition face à Kolkheti 1913 Poti (0-1) en mars 1990 mais remporte les... dix premières éditions du championnat, de 1990 à 1999. En coupe de Géorgie, le Dinamo manque le premier trophée avant d'emporter les six suivants (de 1992 à 1997)[8].
Qualifiés chaque année pour les compétitions européennes, les Géorgiens peinent à retrouver leur prestige d'antan. Lors de la Coupe UEFA 1996-1997, ils passent trois tours avant d'être écartés par les Portugais de Boavista en seizième de finale.
Sur la scène nationale, le Dinamo Batoum est le premier à briser l'hégémonie des Bleus et Blancs en Coupe, en 1998, deux ans avant que le Torpedo Koutaïssi ne fasse de même en championnat. La difficile situation économique de la Géorgie provoque le départ des joueurs importants du club pour l'Europe de l'Ouest, ce qui conduit le Dinamo Tbilissi à rentrer peu à peu dans le rang au niveau national, et à décrocher au niveau continental.
Dans les années 2000, le club reste malgré tout une des principales équipes de Géorgie, dont il remporte trois éditions du championnat (en 2003, 2005 et 2008) et de la coupe (en 2003, 2004 et 2009).
Les succès continuent lors de la décennie suivante avec quatre titres de champion (2013, 2014, 2016 et 2019) et quatre coupes nationales (2013, 2014, 2015 et 2016).
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Le club est résident du stade Boris Paichadze, situé à Tbilissi. Construit en 1976, ce stade peut contenir 55 000 spectateurs, et est nommé ainsi en l'honneur d'une des légendes du club, Boris Paichadze.
Le premier entraîneur à remporter le championnat soviétique avec le Dinamo Tbilissi est Gavriil Kachalin, ancien sélectionneur de l'équipe d'Union soviétique, en 1964.
Cependant l'entraîneur le plus célèbre du club est Nodar Akhalkatsi. Il dirige de 1975 à 1983 (puis en 1985-1986) l'équipe première du Dinamo, à laquelle il fait pratiquer un jeu vif et technique grâce auquel le club remporte le championnat soviétique en 1978, la coupe d'Union soviétique à deux reprises (en 1976 et 1980) et enfin la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe en 1981.
Footballeur soviétique de l'année en 1978 et 1981. Club Grigori Fedotov. Meilleur buteur de la Coupe des coupes en 1982. Meilleur buteur du championnat soviétique en 1981. Équipe-type du championnat soviétique en 1981.
Sous l'ère soviétique, le club était considéré par la population de la Géorgie comme un symbole national, comme pouvait l'être le Dinamo Kiev pour les Ukrainiens. La victoire face à Liverpool en coupe d'Europe en 1979, devant environ 100 000 spectateurs, ou le premier match de championnat géorgien, disputé en 1990 devant près de 100 000 spectateurs réunis au stade national, sont représentatifs de l'engouement qu'a pu provoquer le club dans le pays[7].
Identité visuelle
Ancien logo.
Logo actuel.
Notes et références
↑« Club », sur www.transfermarkt.com (consulté le )
↑ a et bSeuls les principaux titres en compétitions officielles sont indiqués ici.