Sébastienne Guyot naît le à Pont-l'Abbé. Elle est issue d'une famille modeste et a trois frères. Son père Sébastien est gendarme à cheval[1],[2]. Son frère aîné, Georges (1894-1982), sera pilote de guerre et décoré de la Légion d’honneur en 1917. Ses frères cadets, Roger (1901-1980) et René (1903-1977) seront tous deux polytechniciens[1].
Études
Sébastienne Guyot est institutrice dans la région de Vannes[2] lorsqu'elle apprend en 1917 que l’École centrale de Paris (devenue CentraleSupélec en 2015) vient de décider d'accepter des jeunes filles dans ses rangs[3]. Elle démissionne alors de son poste pour préparer le concours au lycée Jules-Ferry, à Paris. Elle est l'une des sept femmes à réussir le concours d'entrée[2], rejoignant donc la première promotion de l'École centrale de Paris qui accepte des femmes. Elle choisit d'y étudier l'option « mécanique », qui recouvre alors aussi le domaine de l’électricité[1]. Diplômée en 1921[3], elle sort de l'École 40e sur 243 diplômés (425 élèves avaient été reçus au concours)[4]. Ses trois années de Centrale lui laissent le souvenir excellent d'un « bon travail dans une atmosphère de gaieté »[5].
Carrière d'ingénieure
Elle travaille de 1921 à 1928 au bureau d'études aéronautiques d'Issy-les-Moulineaux dirigé par Louis de Monge[1] puis de 1929 à 1935, sur les hydravions au sein de l'entreprise Lioré et Olivier d'Argenteuil[3]. Elle y participe en particulier au dessin des fuselages et des coques de plusieurs hydravions[2]. En 1932, elle décide d'apprendre à piloter et achète un avion Farman 231[3]. Elle oriente par la suite ses travaux sur les hélicoptères[3], participant à la mise au point d'une technique de « soufflage dans les pales du sustentateur » pour éviter de devoir utiliser un rotor anticouple. Elle dépose plusieurs brevets, avec l'ingénieur William Loth, son conseil pour rédiger le brevet.
Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est membre de la Résistance. En 1940, elle essaye de faire évader son frère emprisonné au camp de Mulsanne, près du Mans[8]. Arrêtée par les Allemands en 1940, elle est emprisonnée pendant 6 mois, battue, torturée par la Gestapo. Transportée et soignée à l'hôpital, elle décède de maladie à Paris l'année suivante en raison des mauvaises conditions de son incarcération[3],[8].
Elle est la seule femme dont le nom figure sur le monument aux morts de l’École centrale, situé rue Conté à Paris[8].
Depuis 2010, une bourse portant son nom est attribuée chaque année à cinq étudiantes de Centrale puis de CentraleSupélec pour financer leurs études à l’École[10],[11],[12]. En 2020, son montant est de 8 000 euros par an pendant 3 ans[13].
En 2015, une édition de la publication « Parcours de Centraliens » lui est consacrée, rédigée par Michel de la Burgade et Luc Bastard[8].
Son nom est donné à la promotion 2022/2023 des personnels de direction de L' Éducation nationale[14].
Son nom est également choisi par la première promotion de la nouvelle école CentraleSupélec comme nom de promotion.[réf. nécessaire]
Odonymie
En 2015, son nom est donné à une des huit rues du nouveau quartier universitaire du Moulon à Gif-sur-Yvette, quartier qui accueille CentraleSupélec à partir de 2017, à la suite de la fusion de Centrale Paris et Supélec[15].
Procédé et dispositifs de supersustentation et propulsion pour aéronefs à sustentateurs et propulseurs en mouvement par rapport à lui, Brevet FR746746A du 03-06-1933
Perfectionnements aux aéronefs et notamment aux aéronefs à sustentateurs et propulseurs en mouvement par rapport à eux, Brevet FR816504A du 10-08-1937
Perfectionnements aux mobiles (aériens ou sous-marins) à systèmes sustentateurs mobiles par rapport à eux ou systèmes à la fois sustentateurs et propulseurs par rapport à eux, Brevet FR817065A du 25-08-1937
Perfectionnements à la propulsion, au freinage et à la conduite des mobiles terrestres et marins, Brevet FR825027A du 22-02-1938
↑« Conseil municipal du 10 février 2015. », Bulletin municipal de Gif-sur-Yvette,
↑« Deux nouvelles rues Louis-Paturel et Sébastienne-Guyot », Ouest-France, (lire en ligne)
↑Robert Boure, Inventaire des hommages rendus aux chercheurs toulousains par leurs pairs (années 1880 – années 2010) : attributions de noms, publications dédiées et galeries de portraits, , 78 p. (lire en ligne), p. 39