La chaussée compte une seule voie de circulation automobile, en sens unique, de la place Saint-Pierre vers la rue Jean-Antoine-Romiguières. Elle est entièrement piétonne et la circulation y est règlementée, la vitesse limitée à 6 km/h. Il n'existe ni bande, ni piste cyclable, quoiqu'elle soit à double-sens cyclable.
Voies rencontrées
La rue Pargaminières rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
Plusieurs stations de vélos en libre-serviceVélôToulouse se trouvent dans la rue Pargaminières ou dans les rues voisines : les stations no 6 (10 rue des Lois), no 12 (66 rue Pargaminières) et no 28 (6 place Saint-Pierre).
Odonymie
Les premières mentions du nom de la rue Pargaminières, au XIIIe siècle, utilisent des formes diverses en latin médiéval – carraria de pargamineriis, carraria pargamineriarum – et en occitan médiéval – carrièra de pargaminieras, carrièra pargamenieras –, mais qui rejoignent toutes la même étymologie : ce nom lui vient des parcheminiers (pargaminièrs en occitan) qui l'habitaient au Moyen Âge[1]. Ces artisans produisaient et vendaient le parchemin (pargamina en occitan) utilisé pour l’écriture, mais aussi pour la reliure des livres ou la fabrication d’instruments de musique. Ils utilisaient les peaux d'animaux, principalement chevreau, mouton ou veau[2]. La rue Pargaminières se trouvait effectivement à proximité du quartier universitaire, ainsi que des principales institutions monastiques toulousaines[3].
Au Moyen Âge, l'actuelle rue Pargaminières n'est qu'un chemin qui longe au nord le vieux rempart de la cité romaine, entre le port Bidou (emplacement de l'actuelle place Saint-Pierre), sur la Garonne, et la Porterie, la porte nord de la cité. À partir du XIIe siècle, le développement d'un bourg autour de l'abbaye Saint-Sernin favorise l'urbanisation du quartier. Une rue s'organise entre la petite place de l'Orme-Sec, au carrefour de la rue du même nom (actuelle rue Jean-Antoine-Romiguières) et le port Bidou.
La rue Pargaminières connaît une activité commerciale importante, particulièrement du côté du port Bidou, qui voit passer les bateaux qui déchargent les marchandises – produits agricoles et de la pêche, matériaux de constructions.
Les religieux du Tiers-Ordre franciscain, désignés comme les « tierçaires », fondent au XIIIe siècle leur couvent entre la rue Pargaminières (emplacement de l'actuel no 52) et les rues voisines (emplacement des actuels no 9 à 23 rue Antoine-Deville et no 4 rue de la Bastide). Le couvent comprend une église, un enclos et une chapelle. L'entrée, dans la rue Pargaminières, fait face au couvent des dominicains.
En 1589, la rue Pargaminières est témoin de la mort de Jean-Étienne Duranti : réfugié dans le couvent des dominicains, mais sorti par une porte pour faire face à ses détracteurs, il est finalement pris à partie par la foule des Ligueurs et assassiné, victime d'un coup d'arquebuse.
La Croix-Rouge espagnole a établi son siège dans cet immeuble pendant quelques années au XXe siècle[9].
Les travaux de piétonnisation sont entrepris par l'équipe de l'architecte catalanJoan Busquets en 2013 et achevés en . Des arbres sont plantés et des bornes, installées en , permettent de contrôler le trafic automobile dans la rue et donnent un nouvel élan au développement du commerce[10],[11].
Patrimoine et lieux d'intérêt
Hôtels particuliers
no 66 : hôtel de Cambolas. Un hôtel particulier est élevé entre la rue Pargaminières et la rue Antoine-Deville (actuel no 7) dans la deuxième moitié du XVIIe siècle pour Jean de Cambolas, conseiller au parlement. Cependant, les deux corps de bâtiment sur la rue Pargaminières ne sont élevés que dans la première moitié du XIXe siècle pour Bertrand Lagaillarde, également propriétaire de la maison voisine (actuel no 68), dans un style néo-classique alors en vogue à Toulouse. Un premier corps de bâtiment à gauche développe sa longue façade sur sept travées. Aux étages, les fenêtres sont rectangulaires et mises en valeur par un chambranlemouluré. Elles sont dotées de garde-corps en fonte : ceux du 1er étage multiplient les motifs géométriques, de grecques et de mufles de lion. Elles sont également surmontées de corniches, soutenues au 1er étage par des consoles en terre cuite ornées de motifs végétaux. Des cordons en creux courent au niveau des appuis des garde-corps. L'élévation est couronnée par une corniche à modillons, également ornés de motifs végétaux. Un deuxième corps de bâtiment à droite, long de quatre travées, correspond à la porte cochère. Celle-ci est prise dans un arc en plein cintre, percé au tympan par une petite fenêtre. La porte est mise en valeur par les dosserets à bossage qui l'encadrent et supportent un entablement décoré de triglyphes, surmonté d'une large corniche moulurée. De chaque côté de la porte, une travée percée de simples fenêtres rectangulaires éclaire les logements. Celle de l'entresol à gauche a conservé un garde-corps en fonte. Une terrasse enfin, aménagée au-dessus de la porte, est protégée par un garde-corps en fonte[12].
Immeubles
no 3 : immeuble. L'immeuble est construit dans la première moitié du XIXe siècle. L'édifice se compose de plusieurs corps de bâtiment, entre la rue Pargaminières et la place Saint-Pierre (actuel no 6). L'élévation sur la rue Pargaminières est d'une grande simplicité. Elle compte cinq travées et s'élève sur deux étages. Aux étages, les fenêtres sont rectangulaires et celles du 1er étage ont des garde-corps aux motifs géométriques. L'élévation est surmontée d'une cornichemoulurée[13].
no 11 : immeuble. L'immeuble, construit dans la première moitié du XIXe siècle, est de style néo-classique toulousain. La façade se développe sur trois travées et cinq niveaux (entresol, rez-de-chaussée et trois étages). La brique utilisée en bossage lui donne un léger relief. Au 1er étage, les hautes fenêtres ont des garde-corps en fer forgé et sont encadrées de fins pilastres aux chapiteauxioniques qui soutiennent des entablements ornés de frises de palmettes en terre cuite et surmontés par de larges corniches moulurées. Au 2e étage, les fenêtres ont des appuis en pierre soutenus par des consoles. L'élévation est couronnée par une large corniche à denticules[14].
no 11 : façade de l'immeuble.
no 11 : détail des fenêtres.
no 15 : immeuble. L'immeuble, construit au XVIIIe siècle, est de style classique. La façade symétrique se développe sur cinq travées et deux étages décroissants, séparés par des cordons en brique. Au rez-de-chaussée, la porte cochère est mise en valeur par un encadrement mouluré et elle est surmontée d'une agrafe et d'une corniche. Elle est encadrée par deux arcades de boutiques en anse de panier. Aux étages, les fenêtres sont dotées d'appuis en pierre et possèdent des chambranles à crossettes qui descendent jusqu'au niveau inférieur. La fenêtre centrale du 1er étage a un garde-corps en fer forgé qui contient le monogramme « A V R »[15].
no 15 : façade de l'immeuble.
no 15 : détail du garde-corps de la fenêtre centrale.
no 25 : immeuble. L'immeuble est construit dans la dernière décennie du XVIIIe siècle, à l'emplacement d'un terrain qui appartenait au couvent des religieuses du Sac, probablement par un certain Étienne Castillon, « acquéreur national ». Sa façade sur la rue est de style classique. La façade symétrique se développe sur cinq travées et deux étages décroissants, séparés par des cordons en brique. Aux étages, les fenêtres centrales ont des garde-corps en fer forgé[16].
no 40 : immeuble. L'immeuble est construit au XVIIIe siècle à l'emplacement d'une parcelle qui avait appartenu à la congrégation des Filles de l'Enfance, supprimée en 1686, puis aux Jésuites. La façade se développe sur cinq travées et s'élève sur deux étages et un niveau de comble. Au rez-de-chaussée, l'étroite porte piétonne est décentrée et encadrée par deux ouvertures de boutique. Celle de gauche, en plein cintre, est décorée d'un mascaron en pierre. Celle de gauche est rectangulaire et possède un poitrail en bois. Le 2e étage, ajouté au XIXe siècle, est en retrait et séparé de la rue par une galerie qui fait loggia[18].
no 48 : immeuble. L'immeuble est élevé sur une parcelle très étroite au XVIIIe siècle, dans le style classique. Sa façade se développe sur deux travées et s'élève sur quatre niveaux, séparés par de larges corniches saillantes. Au 1er étage, les fenêtres rectangulaires sont dotées de garde-corps en fer forgé aux motifs géométriques. Le 2e étage est une surélévation de l'architecte Auguste Delort, en 1861, pour le compte de M. Antarieu, tandis que le 3e étage est ajouté dans les années 1950[19].
no 50 : immeuble. L'immeuble est élevé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, dans le style néo-classique. Sa façade se développe sur trois travées et s'élève sur quatre niveaux. Le rez-de-chaussée est mise en valeur par le bossage de brique. La porte piétonne est centrale et rehaussée par un chambranle mouluré, et elle est encadrée de deux ouvertures de boutiques. Les étages, décroissants, sont séparés par de larges cornichesmoulurées. Une frise enrubannée orne celle qui sépare le 1er et le 2e étage. Le comble à surcroît est percé de petites fenêtres carrées, séparées par des consoles à triglyphes qui soutiennent la corniche qui couronne l'élévation[20].
no 48 et 50 : façades des immeubles.
no 48 : détail des fenêtres.
no 50 : détail de la porte.
no 51 : façade de l'immeuble.
no 59 : immeuble. L'immeuble est construit dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Il appartient alors, avec plusieurs immeubles (actuels no 57 à 67), à l'hôpital civil de Toulouse. Sa large façade classique est symétrique. Elle se développe sur cinq travées et s'élève sur trois niveaux, séparés par des cordons de brique. Au rez-de-chaussée, la porte est surmontée d'une pierre sculptée en pointe de diamant et d'une large corniche, au niveau de laquelle court le cordon qui sépare le rez-de-chaussée du 1er étage. Aux 1er et 2e étages, les fenêtres possèdent des appuis en pierre. Elles sont segmentaires et surmontées de corniches reliées entre elles par les cordons qui séparent les différents niveaux. La toiture forme un avant-toit[21].
no 71-77 : immeubles. Au début des années 1780, les sieurs Sévenes et Bibens de Lévignac réalisent une vaste opération immobilière à l'angle des rues Pargaminières (actuels no 71 à 77) et Lakanal (actuels no 9 à 17). Le long de cette première rue, les quatre immeubles composent un ensemble qui s'élève sur deux étages et long de quatorze travées, encadré à chaque extrémité par des pilastrescolossaux de style dorique. Au rez-de-chaussée, les ouvertures de boutiques rectangulaires sont alternativement larges et étroites. Quatre d'entre elles abritent les portes piétonnes et sont surmontées d'impostes en fonte aux motifs géométriques variés. Une cornichemoulurée sépare ce niveau des étages supérieurs. Aux 1er et 2e étages, les fenêtres rectangulaires ont un appui en pierre. Elles sont séparées entre les deux niveaux par un motif de table. Celles du 1er étage ont des garde-corps en fer forgé. Une large corniche moulurée couronne l'élévation[23],[24],[25],[26].
no 77 : façades des immeubles Sévenes et Bibens de Lévignac.
no 83 : immeuble. L'immeuble est construit dans la deuxième moitié du XIXe siècle. L'édifice, de style classique, n'est large que de deux étroites travées et s'élève sur trois étages décroissants. Au rez-de-chaussée, la porte latérale et rectangulaire est surmontée d'une imposte en fer forgé. Un cordon mouluré sépare ce niveau des étages supérieurs. Aux deux premiers étages, les fenêtres sont rectangulaires et dotées de garde-corps en fer forgé aux motifs géométriques. Celles du 2e étage sont surmontées de larges corniches qui servent d'appui à celles du 3e étage. L'élévation est surmontée d'une large corniche[27].
L'édifice est construit, au milieu du XVIIIe siècle, pour accueillir la faculté de théologie de l'université de Toulouse. Il est affecté au culte protestant en 1808, mais il est remanié à la demande des autorités consistoriales en 1887, sur des plans modifiés par l'architecte de la Ville, Gonzague Grinda. Le bâtiment est situé à l'angle des rues Pargaminières et Antoine-Deville. La façade principale, à l'angle de ces rues, comporte trois travées à pans coupés, séparées par des pilastrescolossaux à bossages et couronnées par un fronton triangulaire et une balustrade. Sur la rue Pargaminières, la façade s'élève sur deux niveaux et se développe sur cinq travées, percées de fenêtres segmentaires[28].
Henri Ramet, Histoire de Toulouse, tome II, Du XVIe au XIXe siècle, éd. Tarride, Toulouse, 1935 (rééd. des Régionalismes, Cressé, 2011) (ISBN978-2-8240-0235-4).