Orphelin ramassé pieds nus sur les quais de Marseille[1], Joseph Joséphin travaille depuis l'âge de 18 ans comme petit reporter au journal L'Époque. Il attire très vite l'attention sur lui en retrouvant « le pied gauche de la rue Oberkampf », reste démembré d'une femme coupée en morceaux. Ses collègues le surnomment Rouletabille, sa tête étant ronde comme un boulet et son teint rouge comme une tomate. De petite taille et d'une bonne humeur constante, il s'attire facilement la sympathie de tous par son esprit original.
Il est doué d'un rare talent de détective amateur, qu'il exerce sur les reportages qui lui sont confiés et grâce auquel il arrive souvent à damer le pion aux inspecteurs les plus chevronnés. Sa logique est méthodique et consiste à trouver « le bon bout de la raison », qu'on reconnaît au fait que « c'est le seul qui ne craque jamais », ce dont est censé témoigner son front surdéveloppé.
Son fidèle ami Sainclair, avocat de profession, sert le plus souvent de narrateur à ses aventures. Les origines de Rouletabille sont révélées dans les deux premières aventures du personnage.
Une adaptation des aventures de Rouletabille en bande dessinée a été réalisée par le dessinateur belge Bernard Swysen sur un scénario adapté par l'auteur belge André-Paul Duchâteau.
Ses péripéties ont donné lieu à de nombreuses adaptations cinématographiques. Dans la version du Mystère de la chambre jaune de 2003, le jeune journaliste est incarné par Denis Podalydès.
Rouletabille a préfiguré le personnage d'Isidore Beautrelet dans L'Aiguille creuse (1909), une aventure d'Arsène Lupin créée par Maurice Leblanc. Né beaucoup plus tard, en 1929, le personnage de Tintin est à l'évidence proche de Rouletabille (il est très jeune, journaliste, petit, prodigieusement intelligent, invulnérable etc.). Rouletabille est en fait mi-Tintin, mi-Sherlock Holmes[2].
Avant Rouletabille
Rouletabille n'est pas le premier nom du personnage : Le Mystère de la chambre jaune est le premier épisode des Aventures extraordinaires du reporter Joseph Joséphin dit Boitabille. Cependant, à la suite de la protestation d'un journaliste, qui portait déjà ce pseudonyme, Boitabille devient Rouletabille et ne quittera plus ce nom à partir du deuxième épisode, Le Parfum de la dame en noir.
Des œuvres de Gaston Leroux ont été adaptées en une série de bandes dessinées parue chez Lefrancq, par André-Paul Duchâteau (scénarios) et Bernard Swysen (dessins), dans la collection BDétectives de Claude Lefrancq Éditeur[3].
Les cinq premiers volumes de la série seront réédités par les éditions Soleil en 2001[4]. Les tomes 2 et 3 seront enfin republiés un seul volume par Emmanuel Proust Éditions en 2008[5].
À partir de , Jean-Charles Gaudin adapte aussi en bande dessinée des œuvres de Leroux aux éditions Soleil[6] :
Le Mystère de la chambre jaune (2018), avec Sibin Slavkovic (dessin)
Le Parfum de la femme en noir (2018), avec Christophe Picaud (dessin)
Le Fantôme de l'Opéra (2019), avec Christophe Picaud (dessin)
Daniel Couégnas, Fictions, énigmes, images : lectures (para ?)littéraires, Limoges, PULIM, coll. « Médiatextes », , 226 p. (ISBN2-84287-175-8, lire en ligne), chap. 7 (« Structures et thèmes de l'énigme : Aventures de Joseph Rouletabille, reporter »), p. 119-134.