Robert Louzon « fit de solides études scientifiques et entra à l’École des mines »[2]. Il devient ingénieur à la compagnie du gaz de Paris. Il est également titulaire d'un doctorat de droit.
Il est impliqué dans la Confédération générale du travail (CGT), puis dans l'anarchisme. En 1899, il adhère aux Étudiants collectivistes, l'un des groupes dreyfusards les plus actifs. Militant du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire en 1900, il est ensuite à la Section française de l'Internationale ouvrière. En 1905, il intègre la SFIO. En 1906, après avoir été licencié pour avoir prêté 50 000 francs à la CGT pour qu'elle achète un immeuble, il publie en juillet dans Mouvement socialiste peu après l'arrêt de la cour de cassation qui réhabilite Alfred Dreyfus un article antidreyfusard aux relents antisémites intitulé la faillite du dreyfusisme ou le triomphe du parti juif. Il dénonce le "sémitisme" qu'il assimile au "cléricalisme", l'un et l'autre étant selon lui des « émanations du pouvoir de la bourgeoisie »[3]. Il épouse Marie Élisa Coquus, dite Eliksa ou Élisa Brugnières[4], militante anarchiste, le à la mairie du XVe arrondissement de Paris. Le couple s'installe en Tunisie en et y fait l'acquisition de plusieurs exploitations agricoles[5]. Robert Louzon se rapproche du Destour.
Il rejoint la Section Française de l'Internationale communiste de Tunisie (Parti communiste) à sa création, puis la quitte en . Il contribue ensuite à fonder la revue La Révolution prolétarienne avec le syndicaliste Pierre Monatte. Anti-colonialiste virulent il affirme que le colonialisme est un précurseur du nazisme et qu'« aucun régime ne saurait être pire pour les indigènes algériens que l'impérialisme français ». Aussi quand dans une manifestation en 1933 des Algériens scandent « A bas la France, Vive l'Allemagne, A bas les Juifs », Robert Louzon prend leur parti[6].
Il s'est joint à la Solidarité internationale antifasciste (SIA) et a signé l'appel « la Paix immédiate » de Louis Lecoin. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il a été arrêté et interné en France et en Algérie. Après-guerre il dénonce avec constance et virulence le sionisme[7] que Louzon considère comme la « dernière conquête coloniale » et, dans le même esprit, il soutient le Bund ces « Juifs contre l'État juif». Son discours pro-arabe ne se départ pas de remarques judéophobes puisque Louzon considère que contrairement à la religion juive l'Islam est une « religion extrêmement ouverte et fondamentalement assimilatrice » et qu'il juge la « conquête de la Palestine par les sionistes comme une des plus répugnantes et des plus atroces qui soient »[8]. En 1972, il refuse de condamner la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich[9].