La rivière des Prairies prend sa source dans le lac des Deux Montagnes entre, d'une part la pointe ouest de l'île Bizard et le Cap Saint-Jacques sur l'île de Montréal, et d'autre part entre l'île Bizard et l'île Jésus. Ces deux bras entourent l'île Bizard. Avant de rejoindre le fleuve Saint-Laurent, elle capte les eaux de la rivière des Mille Îles. La rivière des Prairies est en partie navigable mais elle est entravée par un barrage hydro-électrique. Ainsi, le passage entre son affluent et son émissaire est bloqué à la navigation. La rivière des Prairies reçoit 70 % de l’eau du lac des Deux Montagnes. Elle est un prolongement de la rivière des Outaouais[2].
La rivière était également autrefois alimentée par des ruisseaux de l'île Montréal désormais canalisés, comme l'ancien ruisseau Provost[4]. Parmi les affluents directs mineurs de la rivière des Prairies, on compte plusieurs ruisseaux actuels de l'île de Montréal (ruisseau Pinel, ruisseau De Montigny, ruisseau Bertrand, rivière à l'Orme, etc.) et de l'île Jésus (ruisseau la Pinière, ruisseau Corbeil, etc.)[5].
Rapides
La rivière des Prairies est parsemée de rapides. Le dénivelé total du lac des Deux Montagnes au fleuve Saint-Laurent est de presque 16 mètres.
Les rapides de Cap Saint-Jacques[6] courent sur environ 500 m entre l’île Bizard et l’île de Montréal, les rapides Lalemant[7] courent eux aussi sur une distance approximative de 500 m entre l’Île Bizard et l’île Jésus, les rapides du Cheval Blanc[8] font environ 100 m. Il faut mentionner l’existence passée de deux gros rapides, soit le Gros-Sault[9] près de l’île Perry, où l’on érigea un moulin[10] et le Sault-au-Récollet, aujourd’hui engloutis depuis la construction de la centrale hydro-électrique, mais où subsiste un fort courant[11]. Le Sault-au-Récollet était aussi infranchissable sur la rive nord de l’île de Montréal que les rapides de Lachine sur sa rive sud.
De part et d’autre de l’île de Montréal, il était malaisé de remonter le courant. C’était carrément impossible avec des navires de fort tonnage et un défi de taille pour les petites embarcations. Les portages étaient aussi nombreux que les rapides.
Aux premiers temps de la colonisation française, le fort courant de la rivière fut exploité pour y faire tourner nombre de moulins. La rivière est en partie harnachée pour la première fois en 1726. On y construit une digue pour relier la rive à l'île de la Visitation. Cette digue est considérée comme « l'un des plus importants ouvrages de génie civil du Régime français. »[12]
On tire de la rivière des Prairies l’eau destinée à la consommation des habitants de cinq municipalités de l’île de Montréal. 63 000 m3 d’eau sont traités en moyenne chaque jour dans l'usine de filtration de Pierrefonds[14]. Deux des trois usines de filtration assurant l’approvisionnement en eau potable de la ville de Laval puisent leur eau dans la rivière des Prairies, soit l’usine Chomedey et celle de Pont-Viau[15].
Territoires protégés
La région est densément peuplée, ce qui affecte forcément ses écosystèmes naturels. Néanmoins, plusieurs zones riveraines et insulaires sont protégées et mises en valeur sur le plan environnemental.
La rivière a reçu son nom en 1610. Le père Vimont écrit dans la Relation des Jésuites de 1640 : « [...] un certain Français, M. des Prairies, ayant charge de conduire une barque au Sault-Saint-Louis en 1610, quand il vint à la rencontre des deux fleuves, au lieu de tirer du côté du sud, il tira vers cet autre fleuve qui n'avait pas encore de nom français et qui, depuis ce temps-là, fut appelé du nom de ce jeune homme. »[17]
Au lieu de continuer dans le Saint-Laurent, à la hauteur de Repentigny, il entra sans le savoir dans l'affluent de ce dernier que les Indiens appelaient Skawanoti, c'est-à-dire la rivière en arrière de l'île[18].
Les Sulpiciens exploitèrent l’énergie du Sault au Récollet en y construisant des moulins dès le XVIIe siècle. Ces moulins furent utilisés jusqu'au début du XXe siècle.
Ponts
Plusieurs ponts ou tunnels la traversent. De l'ouest vers l'est, ce sont :
↑[1]|Ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques : Répertoire des installations municipales de production d’eau potable approvisionnées en eau de surface.