La rivière des Outaouais[3] (Ottawa River en anglais) est le principal affluent du fleuve Saint-Laurent[4] et constitue un important segment de la frontière entre les provinces canadiennes du Québec et de l'Ontario. L’Outaouais a joué un rôle déterminant de voie de pénétration dans le continent nord-américain, au nord vers la baie d’Hudson et à l’ouest vers les Grands Lacs. Elle est la plus longue rivière du Québec. Elle est nommée en l'honneur de la nation des Outaouais[5].
L’Outaouais compte plusieurs dizaines d’affluents dont la Dumoine, la Noire, la Coulonge et la Quyon. Dans la partie inférieure de la rivière des Outaouais, les principaux affluents sont, en aval de :
Plus loin, à la hauteur de Grenville sur le flanc québécois et de Hawkesbury sur le flanc ontarien, la rivière s'élargit pour former le lac Dollard-des-Ormeaux qui est borné en aval par le barrage de Carillon. Au pied du barrage se trouve un élargissement naturel de la rivière, le lac des Deux Montagnes, lui-même alimenté par quelques affluents.
L’Outaouais termine sa longue course dans le fleuve Saint-Laurent, principalement par la rivière des Prairies qui reçoit 70 % de son eau et, dans une moindre mesure, par la rivière des Mille Îles (qui rejoint la rivière des Prairies avant que celle-ci se jette dans le fleuve). Le reste s'écoule vers le fleuve par le lac Saint-Louis.
Canaux
L’Outaouais est une importante voie navigable parsemée d’obstacles naturels notamment les rapides, les chutes d’eau et plusieurs zones de haut-fond. Dès la première moitié du XIXe siècle on a creusé et aménagé quatre canaux sur son parcours, auxquels s’ajoutèrent, formant un ensemble complexe, les canaux des autres cours d’eau auxquels il est rattaché (notamment, le canal Lachine et le canal Rideau). C’est cet ensemble qui permit la libre circulation des bateaux dans un vaste réseau navigable jusqu’au cœur de l’Amérique du Nord.
Les premiers canaux
En remontant le fleuve, on rencontrait un premier obstacle de taille, à Montréal : les rapides de Lachine. Il était nécessaire de les contourner pour aller plus loin. Pour ce faire, on creusa dans un premier temps le canal Lachine (XIXe siècle) puis, au XXe siècle, on aménagea la voie maritime du Saint-Laurent. Ces deux ouvrages permettaient de passer du fleuve Saint-Laurent au lac Saint-Louis situé quelque 15 m plus haut. La route de l’Outaouais passait par le lac des Deux Montagnes. Pour rejoindre ce lac (situé 1 m plus haut) à partir du lac Saint-Louis, il fallait un canal, le premier sur l’Outaouais, celui de Sainte-Anne-de-Bellevue. Plus loin on arrivait aux rapides du Long-Sault. Pour les contourner il fallut creuser et aménager trois canaux successifs sur une distance d’environ 20 km, celui de Carillon, celui de la Chute-à-Blondeau et celui de Grenville. À la hauteur des villes de Gatineau et Ottawa le passage était bloqué par les chutes des Chaudières et il l’est toujours aujourd’hui. L’amont de la rivière n’est plus directement accessible par eau à partir de ce point. Il n’existe aucun canal qui permet de contourner ces chutes ni tous les rapides qui se trouvent en amont sur le reste du parcours. Pourtant, la navigation était possible plus en amont et jusque dans les lacs d’Abitibi grâce aux trains de portage qui permettaient de transporter les marchandises et les passagers au-delà de chaque nouvel obstacle[7].
Le cours de la rivière des Outaouais est ponctué de dix barrages qui captent et transforment son énergie en hydroélectricité et contrôlent par le fait même son débit. En amont du lac Témiscamingue, six structures sont en place. Toutes ces installations à l’exception d’une seule, la centrale de Rapide-7, sont dites centrales au fil de l’eau. Le premier barrage a produit de l’électricité dès 1910[8], à Hull, aujourd’hui Gatineau mais on a produit de l’électricité sans barrage dès 1881 à l’usine E.B. Eddy, puis en 1882 à Ottawa.
Dans la partie où elle est la frontière naturelle entre les deux provinces, la production hydroélectrique est parfois le fait de l’Ontario Power Generation, parfois celui d’Hydro-Québec, les deux sociétés d'État provinciales de production d'électricité, et elle est parfois le fait des deux sociétés, conjointement. Certaines centrales sont privées, ou l’ont été. Au barrage de Carillon, en amont de Montréal, la moyenne du débit s'établit à 1 950 m3/s ; ce débit connaît des variations entre 700 et 8 000 m3/s selon les saisons. En 1974, la crue amène des inondations importantes à Hudson dans Vaudreuil-Soulanges[9].
Tous ces barrages ont haussé le niveau de la rivière et modifié ses rives. Ils ont noyé des rapides et altéré les écosystèmes. Les eaux vives se sont transformées en eaux calmes. Certains de ces obstacles naturels, connus des communautés autochtones et notés dans les rapports d’expédition des explorateurs européens, sont disparus sous les eaux. C’est notamment le cas des rapides du Long-Sault en amont du barrage et de la centrale de Carillon ainsi que des rapides des Sept-Chutes[10] en amont du barrage de Bryson.
Lacs
La rivière des Outaouais comprend plusieurs lac fluviaux et plusieurs lacs de barrages, des élargissements qui sont tantôt l’œuvre de la nature et tantôt la conséquence de la construction de barrages permettant d’exploiter l’énergie de la rivière.
Rivière Creuse : portion de la rivière des Outaouais située entre Rapides-des-Joachims au Québec et Petawawa en Ontario, d'une longueur d'environ 35 km par au plus 1 km de large. Sa profondeur mesurée en face du Rocher-à-l'Oiseau est de 70 mètres (230 pieds). Elle est aussi connue sous le nom de Deep River en anglais.
Devant la détérioration de nombreux milieux humides, le gouvernement fédéral canadien octroi je 8,2 millions de dollar canadien pour restaurer l’environnement. Référence Radio-Canada du vendredi 31 mai 2024 la rainette faux grillon ouache au milieu restaurer au Québec).
Îles
La rivière des Outaouais est parsemée de centaines d’îles. Les plus importantes portent un nom. Certaines sont habitées. D’autres abritent des écosystèmes variés. Les deux plus grandes îles de l’Outaouais sont situées en territoire québécois. La première est l’île aux Allumettes qui est habitée par une population de 1346 personnes (2014), en face de Pembroke (Ontario). La seconde en importance est l’île du Grand-Calumet, tout près de Fort-Coulonge. L’île de Hull compte une partie de la population de la ville de Gatineau.
Les villes d'Ottawa en Ontario (capitale fédérale canadienne, 900 000 hab.) et Gatineau au Québec (250 000 hab.) forment le noyau principal de population sur la rivière. Plus en aval, on retrouve les municipalités québécoises de Montebello, Papineauville, Grenville, Rigaud et Saint-André-d'Argenteuil ainsi que la ville ontarienne de Hawkesbury.
Il y a 9 000 ans, la mer de Champlain[12], créée à la suite du retrait des glaciers, commence à se retirer vers l'est, formant ainsi les vallées de l'Outaouais et du St-Laurent. À son plus haut niveau, elle occupait les terres situées sous 200 m d'altitude (par rapport au niveau actuel des mers).
La rivière a été pendant longtemps le chemin privilégié par les amérindiens et par les premiers explorateurs pour atteindre les Grands Lacs et l'ouest du Canada (Pays d'en Haut) par la rivière Mattawa puis le lac Nipissing et vers le nord par le lac Témiscamingue, le cours supérieur de l'Outaouais et les cours d'eau qui y communiquent. Son nom actuel vient d'une tribu originaire de l'Île Manitoulin (située dans le lac Huron) qui s'en servait pour venir faire la traite des fourrures avec les premiers explorateurs français. Son nom algonquin, Kitchesippi, signifie Grande rivière. La rivière des Outaouais a aussi porté les noms suivants : La Grande rivière (Galinée 1670), Rivière des Outaouai, Rivière des Hurons, Rivière des Outaouacs ou des Prairies (Bernou 1680), Outaouais (Alexander Henry), Utawas River (Alexander Mackenzie)[13].
Garde-Rivière des Outaouais[17] est un organisme formé de citoyens qui exprime d'une voix impartiale les enjeux entourant la Rivière des Outaouais dans l'intérêt des citoyens. L'organisme travaille à faire de la rivière un affluent sain et durable sur le plan écologique dans l'intérêt de tous[18],[17].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles
Bernard Hallé (Géographe), « Les canaux de l’Outaouais et du Richelieu : Des liens nord-sud », Continuité, Éditions Continuité, no 93 « Les canaux ou l’eau apprivoisée », (ISSN0714-9476 et 1923-2543, lire en ligne, consulté le )
(en) « Rescue of 22lb fish in 1974 », Gazette Vaudreuil-Soulanges, vol. 63, no 10, , p. 8 (lire en ligne)